Une cellule de suivi et d’alerte du marché mise en place : La stratégie de contrôle des prix renforcée

Indice des prix à la consommation

Le gouvernement poursuit ses efforts pour la protection du pouvoir d’achat des citoyens. Après avoir procédé à la revalorisation des salaires des travailleurs et pensions de retraités, les efforts sont axés maintenant sur l’organisation du marché et le contrôle des prix. Sans cela, les augmentations importantes sur les salaires et le plafonnement des prix de certains prix dont le sucre, l’huile, la semoule et farine et bientôt le café, seront tout simplement happés par les fluctuations des prix de ces produits de premières nécessités sur le marché.

Par Akrem R.

Conscient de cette réalité, le gouvernement a pris ses devant, en créant une cellule de veille et d’alerte précoce pour réguler l’approvisionnement du marché. Elle a été installée jeudi dernier à Alger, par le ministre du Commerce et de la Promotion des exportations, Tayeb Zitouni, en compagnie des ministres des Finances, Laaziz Faid et de l’Agriculture et du Développement rural, Youcef Cherfa.

Cette initiative s’inscrit dans le cadre des efforts des pouvoirs publics pour assurer la stabilité du marché national et protéger le pouvoir d’achat des citoyens, ainsi que pour renforcer la sécurité alimentaire.

En effet, la cellule s’appuiera sur des mécanismes avancés de prévision stratégique et de renforcement de la vigilance économique, dans le but de permettre au gouvernement de faire face aux défis climatiques et géopolitiques et aux attentes macroéconomiques et à leurs effets sur l’approvisionnement et la stabilité du marché national.

Cette cellule aura la tâche et la mission de collecter, d’analyser et de consolider les données liées à la situation du marché, de préparer des notes d’information quotidiennes et d’analyser les éléments de stabilité du marché national, en plus de proposer des initiatives visant à renforcer les capacités de recherche et de développement dans le domaine de l’alimentation et ainsi, encourager l’activité agricole.

Le ministre du Commerce, Tayeb Zitouni, a affirmé que l’installation de ce mécanisme vient en réponse aux instructions du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, portant sur l’approvisionnement du marché national «en vue d’intensifier les efforts visant à garantir la sécurité alimentaire, dans le cadre d’une stratégie nationale globale basée sur le cadre référentiel mis en place par le président de la République pour le nouveau modèle économique (2020/2024)».

La création de cette cellule, a-t-il indiqué, fait suite à une directive du Premier ministre, et témoigne de l’intérêt particulier accordé par les hautes autorités à la stabilité du marché national et à la protection du pouvoir d’achat des citoyens, dans le cadre de la mise en œuvre de la stratégie nationale de sécurité alimentaire.

Faire face aux défis climatiques et géopolitiques

Zitouni a également précisé que la cellule s’appuiera sur des mécanismes sophistiqués de prospective stratégique et de veille économique, afin de permettre au gouvernement de faire face aux défis climatiques et géopolitiques et aux perspectives macroéconomiques.

La garantie de la sécurité alimentaire requiert la conjugaison des efforts et la nécessité de relever le plafond des prévisions dans un contexte marqué par des fluctuations mondiales continues, tout en tirant parti des potentialités naturelles et matérielles du pays pour atteindre cet objectif stratégique, a-t-il ajouté.

En effet, un meilleur suivi des prix sur les marchés internationaux permettra aux décideurs de choisir le moment opportun pour passer les commandes de tel produit, d’autant que l’Algérie est toujours dépendante de l’étranger en plusieurs produits alimentaires, à l’instar des céréales, les légumes secs, le sucre, le café et thé. Il est d’ailleurs considéré comme étant un des grands consommateurs de ces produits.

Donc, la mise en place de cette cellule permettra à l’Etat de bien choisir le moment pour lancer ses opérations d’importation.

En interne, cette cellule aura la mission d’identifier et analyser les éléments de stabilité du marché national en termes de capacités de production et de transformation, en proposant des solutions intelligentes afin de développer une production locale durable utilisant des technologies modernes.

Un recensement économique a été déjà réalisé par le ministère du Commerce, lui permettant de connaitre avec exactitude les capacités de production de différentes unités de transformation. Les capacités nationales de stockages sont également identifiées.

Une cartographie est déjà élaborée par les services compétents. Avec la numérisation de tous ces espaces, il est plus facile de connaitre la situation des stocks et toute perturbation sera identifiée à l’avance.

Des plans pour développer les cultures stratégiques

Détaillant les missions confiées à cette cellule, le ministre a précisé qu’il est question de la collecte, de l’analyse et de l’uniformisation des données relatives à la situation du marché, l’établissement de fiches d’informations quotidiennes et l’analyse des éléments de stabilité du marché national, ainsi que la proposition d’initiatives pour renforcer les capacités de recherche et de développement dans le domaine de l’alimentation et encourager les activités agricoles.

Pour sa part, le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Youcef Cherfa, a affirmé que ce mécanisme est un moyen de garantir la stabilité de l’approvisionnement du marché et des prix, relevant que cette cellule s’inscrit dans le cadre de la concrétisation de la stratégie du président de la République en matière de sécurité alimentaire.

Sur la contribution de son secteur à assurer la disponibilité des produits agricoles de large consommation, le ministre a rappelé la mise en place de multiples plans relatifs aux cultures stratégiques, dont les céréales, les plantes oléagineuses et sucrières, à travers des projets à grandes superficies au Sud, en partenariat avec le Qatar et l’Italie, et ce en application des instructions du président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, à même de réduire la facture d’importation.

Après avoir souligné l’importance du mécanisme de régulation de l’approvisionnement du marché pour la stabilité des prix des produits de base, le ministre de l’Agriculture a indiqué qu’il a été procédé, en coordination avec le ministère du Commerce, à l’affectation d’entrepôts de régulation de certains produits, tels que l’oignon et l’ail, afin d’assurer «l’approvisionnement du marché pour une durée d’au moins six mois».

Des budgets conséquents pour la compensation des prix

Quant au ministre des Finances, il a affirmé, à son tour, que cette cellule composée de plusieurs secteurs et organismes concernés par le commerce, «est à même d’assurer l’efficacité de son action», rappelant la contribution de son secteur à l’approvisionnement du marché en produits de large consommation.

Il a précisé que cette contribution vient sous forme d’affectations financières, à travers «différents dispositifs d’aide, en vue de protéger le pouvoir d’achat du citoyen et réaliser la sécurité alimentaire».

Ainsi, Faid a évoqué les enveloppes budgétaires allouées au titre de l’année en cours, au profit des secteurs du commerce, de l’agriculture et de l’industrie (manufacturiers), dont 120 milliards de DA pour la couverture des compensations des prix de l’huile alimentaire raffiné et du sucre blanc, et plus de 397 milliards de DA à l’Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC), pour couvrir la différence des prix de vente de céréales, pour une quantité globale de 98 millions de quintaux.

Le ministre des Finances a souligné les efforts du gouvernement visant à augmenter la production nationale en lait cru et à réduire l’importation de la poudre de lait, en vue d’atteindre une production de 3,4 milliards de litres/an.

A. R.

Quitter la version mobile