Une carte nationale de 17 matières bientôt finalisée : Vers une exploitation minière à grande échelle

L’Algérie poursuit ses efforts pour la diversification de son économique, en accordant un intérêt particulier au secteur minier. Elle ambitionne de devenir un des principaux pourvoyeurs de différents minerais dans le monde. Durant ces quatre dernières années, des décisions importantes ont été prises par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, pour la dynamisation de ce secteur «délaissé» depuis des décennies. 

Par Akrem R.

Dans son plan d’action, le gouvernement mise sur les mines considérées comme étant l’un des piliers de l’économie nationale de nature à ouvrir de grandes perspectives à l’industrie nationale, à travers la garantie et la transformation des matières premières, comme le phosphate, le fer, le zinc, le plomb, le cuivre, l’or, les métaux rares et autres.

Le lancement de mégaprojets, au courant de 2024, à l’instar de celui du phosphate à l’est du pays et du Zinc et de plomb à Bejaïa, après l’entrée en exploitation primaire du gisement de Gara Djebilet à Tindouf en décembre 2023, témoignent de la volonté de l’Algérie de devenir un pays minier par excellence. 

Le rêve commence donc à devenir réalité, 58 ans après la nationalisation des mines (6 mai 1966) et la création de la société nationale de recherche et d’exploitation minières (Sonarem) le 11 mai 1967. 

D’ailleurs, une nouvelle carte nationale des ressources minières sera prête d’ici fin 2024, en préparation du lancement de nouveaux projets d’exploitation de ces richesses.  Selon un cadre dirigeant à la Sonarem, en l’occurrence, Fathi Oubraham, il a indiqué que la carte minière sera finalisée fin 2024, et comprendra 17 matières (or, pierres précieuses et autres types de richesses minières). 

Soulignant l’importance de cette carte minière dans la reconstitution des réserves nationales de matières premières, pour soutenir les industries et exporter les produits transformés à partir de ces matières, le responsable a rappelé que Sonarem avait lancé il y a deux ans «ce mégaprojet» pour mettre à jour la carte des ressources minières de l’Algérie, à travers 35 wilayas, avec une enveloppe financière de 4,3 milliards de DA.

Cap sur la transformation des minerais 

En matière de valorisation des ressources, l’intervenant a évoqué la réalisation et l’entrée en exploitation de plusieurs usines, dont celui de bentonite à Maghnia (Tlemcen), d’une capacité de production de 100.000 tonnes par an, l’usine de carbonate de calcium à Mascara (100.000 tonnes/an) et l’usine de feldspath à Ain Barbar (Annaba) dédiée au secteur de la céramique (70.000 tonnes/an). 

Il s’agit, également, de deux usines en cours de réalisation, à savoir, l’usine de production de carbonate de calcium à El Khroub (Constantine), d’une capacité de 100.000 tonnes/an, qui entrera en production en juillet prochain, et de celle d’Oum El Bouaghi qui entrera en exploitation en juin prochain. 

Concernant le projet de Gara Djebilet, le même responsable a précisé que les études relatives au projet de traitement primaire du minerai de fer sont achevées, ce qui permettra le lancement des travaux au niveau de la mine qui disposera d’une capacité de production de quatre (4) millions de tonnes destinée à fournir la matière première à l’industrie sidérurgique, affirmant que les contrats seront signés et les travaux débuteront «dans les prochains jours». 

Ce mégaprojet devrait contribuer à la création de 25 000 emplois directs et de 125 000 autres indirects. Dans le cadre du développement local et occupation des territoires, il est prévu la réalisation d’une ville minière de 50 000 habitants.

«On pourra aller vers un pôle minier», souligne-t-il, en rappelant que la capacité de production actuelle du gisement qui est de 4 millions de tonnes, devrait atteindre les 50 millions de tonnes.

S’agissant du projet de l’usine de phosphate intégré, il a indiqué que la société est en passe de finaliser les études de faisabilité qui permettront de déterminer les moyens technologiques et les équipements nécessaires à la réalisation et à la fabrication des engrais phosphatés.

Les travaux d’ouverture de la mine de phosphate de Tébessa seront lancés en octobre alors que ceux de la mine de zinc de Béjaïa le seront le mois prochain (juin). Le plan de développement minier connaîtra cette année un coup d’accélérateur. 

Une nouvelle loi minière en préparation 

Pour ce qui est de l’actualisation du cadre juridique, Oubraham a souligné que la nouvelle loi minière servira de feuille de route pour relancer les investissements stagnants, et favorisera l’attraction des investissements étrangers. Le texte, indique-t-il, verra la relance de certains projets qui sont à l’arrêt et apporte des garanties sur l’investissement.

Abordant le dossier de l’exploration aurifère, le même responsable a relevé que Sonarem, à travers sa filiale «Enor», a pu intégrer 220 micro-entreprises dans cette activité, créant ainsi 4.300 postes d’emploi, ce qui a contribué à l’amélioration de la situation sociale des populations des zones concernées. 

Enchaînant, le responsable indique que Sonarem s’inscrit pleinement dans la politique des pouvoirs publics de mieux développer les petites entreprises ainsi que les startups, relevant que «nous serons dans les délais fixés pour la généralisation de la numérisation».

En somme, l’objectif primordial de l’entreprise est de répondre à la demande locale, tout en s’orientant vers les marchés mondiaux en cas d’excédent de production.

«Nous sommes sur une bonne dynamique. Nous devons continuer à travailler. Nous avons besoin de toutes les compétences et de toutes les formes d’énergie pour relever ce défi de la relance du secteur, afin qu’il puisse jouer son rôle dans la croissance économique», a-t-il conclu.

A. R.

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