Un programme d’urgence pour l’alimentation et la distribution de l’eau potable pour ce mois de ramadhan et l’été prochain, est en cours de préparation. Des forages de puits et de nouvelles stations de dessalement de l’eau de mer entreront en production, incessamment, a annoncé, hier, l’inspecteur général au ministère de ressources en eau de la sécurité hydraulique, Omar Bougueroua.
Par Akrem R.
En effet, ce programme consiste en la réduction de la dépendance de l’Algérie des eaux de surface, des barrages, notamment. La diversification des sources d’approvisionnement en eau potable est devenue impérative. La faible pluviométrie et les changements climatiques sont autant de raisons ayant impacté le recul drastique des nos réserves d’eau stockées au niveau des 75 barrages opérationnels.
Seulement 2,1 milliards de m3 sur les 9 milliards m3 potentiels, sont stockés, soit, un taux de remplissage de 37% ! Un niveau qui ne suffit pas à répondre à la forte demande en cette ressource vitale pour la vie.
D’ailleurs, la moyenne de la consommation chez le citoyen algérien qui est de 420 m3/an, est très loin de la moyenne mondiale estimée à 1000 m3/an, soit, un déficit de 580 m3/an par personne, indique le représentant du ministère des Ressources en eau, lors de son passage au forum de la radio nationale.
Ceci dit, le gouvernement est appelé à mettre les bouchées doubles afin de mobiliser d’autres ressources en eau et d’éviter le spectre d’une éventuelle pénurie d’eau potable, notamment, dans les grandes villes.
Omar Bougueroua a estimé que l’heure est venue pour la mise en place d’une nouvelle stratégie alternative à la construction des barrages. Cette dernière est qualifiée, d’ailleurs, d’erreur. Les 20 wilayas alimentées en eau, via des barrages, sont confrontées à des problèmes de distribution, dont Alger, Blida, Boumerdes. C’est pour cela, dira-t-il, qu’on doit revoir notre stratégie, en s’orientant, résolument, vers les eaux souterraines et le dessalement de l’eau de mer.
Pour sécuriser ces wilayas les plus touchées par le déficit hydrique, la tutelle a recouru à un programme d’urgence prévoyant l’exploitation de ressources supplémentaires à partir des eaux souterraines, à travers la réalisation de 800 puits, dont la moitié est entrée en service, tandis que 400 puits sont en cours de réalisation à un stade très avancé, avait déclaré le ministre Karim Hasni.
En dépit des efforts déployés pour fournir des ressources supplémentaires dans ces wilayas, les différences entre ces régions persistent toujours, selon le ministre, qui a souligné la nécessité d’y remédier par la « solidarité hydrique » entre wilayas.
Des orientations claires ont déjà été données par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, pour l’alimentation des villes côtières en eau dessalée et pour aller à une profondeur de 150 km pour atteindre les wilayas des Hauts Plateaux, dont la pluviométrie est très faible, rappelle-t-il.
20.000 autorisations de forage de puits accordées
Il est programmé la production d’un quart des besoins nationaux en eau potable via le dessalement de l’eau de mer et des eaux souterraines, soit 24% à l’horizon 2024 pour atteindre les 60% dans le moyen terme, soit, trois tiers des besoins nationaux en eau.
Actuellement, 11 stations de dessalement sont opérationnelles pour une production globale de 2,1 millions m3. Tout cela, estime-t-il, aura un impact positif sur l’économie nationale, du fait qu’une grande partie des eaux des barrages sera orientée vers les secteurs agricole et industriel. «Nous avons réservé pas moins de 40 millions de m3 des eaux des barrages pour l’irrigation des céréales», fait-il savoir.
A noter, en outre, l’octroi de 20.000 autorisations pour le forage de puits qui ont été accordées à des agriculteurs durant les deux dernières années. C’est un effort considérable consenti par les pouvoirs publics et en particulier, le ministère des Ressources en eau et de la sécurité hydraulique, dira-t-il. « Nous avons œuvré à la simplification des procédures de l’octroi des autorisation de forage, en mettant en place un guichet unique et surtout dans la transparence», indique-t-il.
Le même responsable a indiqué que son département compte, également, sur la mobilisation des eaux épurées via les 200 stations de traitements existantes à travers le pays. Il est prévu, enfin, la production de quelque un milliard de m3 annuellement.
A. R.