La gestion des déchets ménagers est un véritable casse-tête pour les pouvoirs publics. En effet, si l’Etat a réussi à éradiquer les décharges «sauvages» au niveau des grandes villes notamment, le problème du traitement et gestion des déchets persiste encore dans plusieurs localités à travers le pays.
Par Akrem R.
Le décor planté : des déchets de tout genre, sont jetés dans la nature, avec tous les désagréments et dangers que cela suppose sur l’environnement et la santé.
Les collectivités locales ayant la mission de gérer les déchets ménagers sont confrontées à un tas de problèmes, notamment financiers et l’absence du foncier. Les P/APC recourent à tous les moyens pour se débarrasser seulement des déchets des ménages. D’ailleurs, le budget alloué à cet effet est jugé insuffisant et ne garantit même pas les frais du transport.
Actuellement, nos déchets sont jetés anarchiquement dans la nature, sans revalorisation. Les chiffres des différentes études en font foi. Entre 55 et 60 % des déchets sont entreposés dans des décharges sauvages, tandis que la part des déchets recyclés, en représente moins de 7% et le compostage moins de 1 %, a déploré Samira Hamidi, cadre au sein du CNESE.
Indiquant que l’Algérie dispose seulement de 228 Centres d’enfouissement techniques, (CET), actifs ou en cours de réalisation, à travers le territoire national et de 23 centres de tri, l’intervenante a souligné le besoin de plus en plus important en infrastructures. Toutefois, et devant l’augmentation crescendo des déchets, ces CET ne sont pas en mesure de les absorber, a précisé, hier le DG de l’agence nationale des déchets (AND), Karim Ouamane. Autrement dit, on risque de revenir à la case départ et à la répartition des décharges sauvages, si aucune stratégie n’est mise en place. Le modèle des CET n’est donc pas la solution idoine pour la gestion de nos déchets. Conscient de cette réalité, le gouvernement algérien est en quête d’une véritable stratégie pour la valorisation des déchets. C’est dans ce cadre que s’inscrit la 2ème édition du Salon virtuel algérien sur les déchets, organisé sous le thème «L’économie circulaire en Afrique et les opportunités d’investissement». Le représentant du ministère de l’Environnement, Karim Baba à cet événement, qui a vu la participation de pas moins de 170 exposants, a indiqué qu’«après avoir éradiqué les décharges anarchiques, nous sommes en phase de mettre en place une stratégie nationale pour la valorisation des déchets». L’investissement dans l’économie circulaire, dira-t-il d’emblée, « nous permettra de réduire la dépendance de notre pays aux hydrocarbures, la création de valeurs ajoutées et de générer des milliers de postes d’emploi». Un gisement de 13 millions de tonnes de déchets est généré, annuellement en Algérie, dans l’attente de valorisation. Selon les estimations de l’AND, ces quantités de déchets représentent un véritable manque à gagner de 94 milliards de DA pour l’économie algérienne! Le recyclage du plastique, à lui seul, ajoute la même source, pourrait générer 60 milliards de DA et la création de 7600 postes d’emploi directs. La non récupération et valorisation de ces déchets ne peut être qu’un gâchis pour l’Algérie.
Gestion des déchets : Pour un partenariat Sud-Sud
L’organisation de la 2ème édition du Salon virtuel algérien sur les déchets, placé sous le thème «L’économie circulaire en Afrique et les opportunités d’investissement», a été une occasion pour l’Algérie de présenter son expérience dans ce domaine. Le DG de l’Agence nationale des déchets (AND), Karim Ouamane, a affirmé dans son discours d’inauguration de l’événement, que son Agence est à la recherche de meilleures politiques pour la gestion des déchets et l’encouragement de l’investissement dans ce domaine.
L’événement qui verra la participation de 170 exposants d’Afrique, notamment, et l’enregistrement de 3000 visiteurs pour ce salon virtuelle, présente des opportunités en or pour le renforcement de l’investissement et la découverte de marchés africains. M. Ouamane, a noté, par ailleurs, que 250 millions de tonnes sont générées annuellement par les habitants du continent africain et que seulement 4% de ce gisement sont valorisés, soit, un manque à gagner de 8 milliards de dollars. «Aujourd’hui, seulement 55% du territoire africain est couvert par la collecte des déchets», a rappelé l’AND, citant l’Organisation des Nations unies.
Les entreprises algériennes activant dans ce domaine, sont appelées à aller à la conquête de cet énorme marché. Le représentant du ministère de l’Environnement, Karim Baba, a plaidé pour une synergie et échange d’expérience entre pays africains. « Nous devons encourager les investissement et le partenariat Sud-Sud. Nous espérons que ce salon sera le début d’une dynamique en matière d’investissement dans l’économie circulaire», a-t-il conclu.
A. R.