Une nouvelle cartographie de distribution du lait en sachet subventionné entrera en vigueur dès le début du mois de septembre. Elaboré par le ministère du Commerce, en collaboration avec le ministère de l’Agriculture, ce nouveau réseau vise à en finir avec les perturbations et tensions récurrentes sur ce produit très prisé par les Algériens.
Par Akrem R.
Actuellement, la distribution fait défaut et plusieurs localités à travers le pays sont privées de ce produit. D’ailleurs, et selon les chiffres du ministère du Commerce, pas moins de 400 communes situées dans les zones d’ombre, ne sont pas approvisionnées en lait subventionné. Une situation qui a participé à l’émergence d’un trafic «florissant» souvent au bénéfice de commerçants véreux qui n’hésitent pas à augmenter les prix par certains endroits. Le sachet de lait subventionné fixé à 25 DA est cédé à 30 DA, 35 Da voir 40 DA, notamment aux niveaux des communes limitrophes de la capitale, à l’instar de Rais (Sidi Moussa) et certaines communes de la wilaya de Blida. Des distributeurs saisissent l’occasion de l’absence des services de contrôle et de sécurité pour s’adonner à la vente du lait en sachet à 40 DA !
Lait en sachet… un commerce florissant
A titre d’exemple, dans la localité de Belaouabi de Larbaa (Blida) sise à 30 km de la capitale, le prix du lait en sachet n’est pas respecté. Il est proposé entre 35 et 40 DA! Une situation qui prévaut depuis plusieurs mois, et ce, en dépit des multiples réclamations faites par les habitants de cette localité. Ces derniers affirment qu’ils sont soumis au diktat de ces commerçants qui profitent de la perturbation dans le réseau de la distribution pour faire leur «business».
Il est à noter que la vente de ce produit, très prisé par les Algériens, notamment ceux à faibles revenus, se fait tôt le matin ou dans la soirée. Des horaires bien choisis afin d’échapper à tout contrôle des services du Commerce et également des patrouilles des services de Sécurité.
Outre le prix non respecté, les conditions de la vente du lait en sachet sont lamentables, car ni l’hygiène ni la chaine de froid ne sont respectés. Des camionnettes sont utilisées pour le transport et la vente du lait en sachet.
Tous ces points ont été examinées lors d’une récente réunion au siège du ministère du Commerce entre le directeur de l’organisation des marchés et des activités commerciales, Ahmed Mokrani, un représentant du ministère de l’Agriculture, un représentant de l’Onil et les représentants de la Fédération des distributeurs de lait, a fait savoir Farid Oulmi, président de cette fédération.
En effet, un grand espoir est mis sur cette nouvelle cartographie pour l’amélioration de la distribution, et surtout le respect du prix fixé à 25 DA, tout en sachant que l’Etat avait décidé l’augmentation de la marge bénéficiaire pour les transformateurs (1 da) et producteurs (2 DA).
Les aspects de la densité de la population et des besoins des consommateurs ont été pris en considération dans l’élaboration de ce réseau, tout en veillant au «maintien du principe de réduction des distances entre le centre de production (laiterie) et le circuit de distribution».
L’objectif de ce projet de réseau de distribution, indique le ministère, est «de réduire les distances aux distributeurs afin de diminuer au maximum leurs charges tout en optimisant l’implantation des laiteries par rapport aux zones et aux populations à approvisionner».
Une quantité additionnelle de 5000 tonnes
Sur un autre registre, Farid Oulmi a annoncé également qu’une quantité supplémentaire de l’ordre de 5000 tonnes de poudre de lait est prévue à partir de ce début septembre pour soutenir les opérations d’approvisionnement du marché national, notamment au niveau des zones d’ombre. Cette quantité additionnelle jugée plus que nécessaire afin de répondre à la forte demande et d’atténuer la crise de lait en sachet qui s’est accentué durant cet été. Il est à noter que l’ONIL injecte mensuellement une quantité de 14.79 tonnes au profit de 119 laiteries (104 privées et 15 relevant du groupe GIPLAIT), permettant la production de 141.543.689 litres de lait, soit une moyenne de 4.7 millions de litres/jour.
Toutefois, et en dépit du cadre réglementaire en place, dont la vente du sachet en lait subventionné est dédiée exclusivement à la consommation des ménages, des commerçants (les cafeterias et les vendeurs de crèmes et glaces) continuent de s’approvisionner en ce produit! Donc, il y a nécessité de revoir les mécanismes du contrôle jusqu’à présent impuissant devant l’ampleur de ce phénomène.
A. R.