S’inscrivant dans la nouvelle dynamique du gouvernement visant la relance de l’industrie nationale avec ses différentes filières, un nouveau cahier des charges régissant l’activité de montage et de la fabrication d’équipements électroniques et électriques devrait être publiée avant la fin du mois de novembre prochain, apprend-on de sources proches du dossier.
Par Akrem R
La publication de ce nouveau cahier des charges permettra la relance du secteur de l’électroménager, à l’arrêt depuis plusieurs mois, et la reprise de l’activité de 20 usines de production locale. Selon l’Association des producteurs d’équipements électroménagers, le dossier des cahiers des charges pour la fabrication des équipements électroniques et électriques, est actuellement sur le bureau du ministre de l’Industrie.
«Pas moins de 20 producteurs du secteur ont rencontré le ministre de l’Industrie, à trois reprises depuis le début de l’année, pour préparer la relance de l’activité du montage des équipements, avant de publier la version finale du cahier des charges, qui devrait être prête en novembre prochain», ont-ils expliqué.
Ainsi, les opérateurs de secteur s’apprêtent à relancer l’activité de l’industrie électroménagère avec une taxe douanière réduite, pour les pièces importés de l’étranger, qui est actuellement de 30%. Les industriels souhaitent que cette taxe soit «limitée à 5%, avec d’importantes facilités accordées au secteur, ce qui n’est pas le cas pour le cahier des charges actuel», regrette l’Association.
Les prix des équipements électriques et électroniques ont connu une forte augmentation ces derniers mois, s’élevant à 50% par rapport à l’année 2018, notamment pour les téléviseurs et les réfrigérateurs.
Cette hausse vertigineuse des prix de l’électroménager est due notamment à la politique de lutte contre le phénomène de «l’importation déguisée», engagée par le président de la république Tebboune depuis 2019, dont le nombre de marque est passé de 47 à 20 actuellement. Des instructions fermes ont été données afin d’assainir le commerce extérieur et également l’industrie de montage et d’assemblage.
Les producteurs d’équipements électriques et électroniques ont fait face à des conditions difficiles et compliquées après l’explosion du scandale de l’assemblage automobile, souligne un membre de l’Association. «Nous espérons que le nouveau cahier des charges réglementant l’activité sortira dans les plus brefs délais pour que les usines reprennent la production», a souhaité le représentant des opérateurs du secteur, qui a ajouté que l’année 2022, est surtout, «certifiée l’année d’économie par excellence».
Il faut développer la sous-traitance
Pour une relance effective de cette filière industrielle, l’expert international en investissement, Mohamed Sayoud, a préconisé de développer certaines activités ayant un lien direct avec l’industrie d’électroménager. «Il faut commencer d’abord par la production en Algérie de la peinture Époxy en poudre, produire toutes les pièces à base de la tôle LAP (laminé à froid) et également produire toutes les pièces en plastiques ou en caoutchouc par injection», a-t-il souligné.
Et d’ajouter: «Si on arrivera à investir dans les moules en plastique, caoutchouc et pour l’acier afin d’effectuer tout ce qui est en pièce en tôle. Si on arrivera à produire tous ces composants, on aura déjà un taux d’intégration de 50% ou plus».
Notre interlocuteur a estimé nécessaire d’orienter les efforts de la création de PME en Algérie vers les industries de la sous-traitance, dont notre pays connait un énorme retard. «Actuellement, nous n’avons pas réellement un tissu de sous-traitance, car il faut tout d’abord mettre en application la nouvelle loi sur l’investissement», suggère le directeur du bureau Invest design Consulting.
Mohamed Sayoud a fait savoir, dans ce cadre, que des centaines de milliers d’investisseurs Algériens et étranger sont dans l’attente de l’entrée en application du Code de l’investissement pour le lancement de leurs projets d’investissement dans divers domaines qui sont également très bénéfique pour la sous-traitance, la création des emplois et de la richesse. «À ce jour, divers investisseurs s’impatientent et n’arrivent pas à savoir pour quand le déblocage de la situation. Pour investir il faut de longues procédures, rendant les projets obsolètes», déplore-t-il.
Pour cela, l’expert international a réitéré son appel pour la réalisation de zones industrielles clés en main avec hangars prêts pour la location comme partout dans le monde, dont le paiement sera mensuel. L’intervenant a interpelé le gouvernement sur le marché parelle de la devise, en affirmant que «tant qu’on a de la devise qui se vendent au marché parallèle, ce qui va encourager la surfacturation qui génère plus de bénéfices et n’encourage pas réellement la production en Algérie. C’est un point négatif qu’on doit résoudre en urgence», recommande-t-il.
A. R.