Tipasa-Matarés, l’un des fleurons de notre tourisme balnéaire, se dégrade de plus en plus. En ce dernier jour de l‘année, une virée dans ce complexe nous renseigne sur l’ampleur des dégradations qu’à subi ce complexe hôtelier, jadis réputé et qui faisait la fierté de la wilaya de Tipasa. Ce complexe ressemble à tout, sauf à la fonction pour laquel il a été construit. Le spectacle est navrant et désolant. Livré à lui-même, sans aucun gestionnaire principal (selon des employés rencontrés sur place), les principales infrastructures se détériorent par manque d’entretien.
Par Réda Hadi
L’entrée du complexe Matarès, qui abrite deux hôtels et des bungalows, est vide de visiteurs. L’agent de sécurité, nous laisse passer sans oublier pour autant, de s’assurer que nous savons bien où nous allons et de demander «vous êtes en famille?». A notre reponse affirmative, son etonnement est visible et nous passons sans encombre.
Dès que nous arrivons à ce qui était avant une place animée, c‘est le silence total. Même les oiseaux, jadis nombreux, ont fui les lieux. Avec les dernières pluies, le chiendent a poussé follement, et par manque d’entretien, commence à plier sur lui-même et déborde sur les trottoirs.
Le seul entretien visible est la chaux peinte sur les arbres, et qui commence à dater.
A gauche de la place, les murs de l’hôtel «Résidence», se distinguent par cet aspect d’abandon. Pas de peinture ni même de la chaux. La pluie a laissé ses traces et les empreintes des rigoles de ruissellement, sont nettement marquées. Le silence est tel, qu‘on s’entendrait respirer.
A l‘«hôtel de la Baie», au niveau de la réception, on a vidé tous les meubles. Ne reste qu’un divan rouge refranchi, qui trône dans une grande salle, à présent, vide aussi.
Pour se rafraîchir, la cafétéria ne peut vous proposer que quelques boissons anodines, toutes les remettages sont vides.
Un agent de sécurité nous a accosté et nous proposé d’aller à la grande terrasse, l‘endroit étant plus adapté aux clients en famille. Avec beaucoup de bienveillance, il nous explique que «ce n’est pas un lieu où rester en famille. C‘est devenu un endroit de débauche». Avec le temps, et faute d‘une certaine sécurité, Matarès a acquis cette réputation de lupanar.
Sur la terrasse, l’environnement est affligeant. Pas besoin d‘avoir des yeux d’aigle, pour voir que l’entretien n‘existe pas. A travers des fenêtres ouvertes, on peut apercevoir des rideaux sales, et des tringles brinquebalantes. La décrépitude a envahi les lieux.
Mais le plus désolant, c’est que ce complexe tombe en ruines à tous les niveaux, faute de gestion et d‘entretien, alors qu’à quelques encablures de là, la ville de Tipasa connaît une activité intense et exponentielle.
A côté du désert touristique de Matares, au centre-ville, la vie bat son plein. Les encombrements sont aussi denses qu’en été. Même les musées et la rue piétonne romaine, sont noirs de monde. Sur le port, les restaurants, et autres pizzerias, il faut être patients pour avoir une place.
Sur la grand-place jouxtant le port, des activités sont proposées. Des ballades en bateaux comme en été, des tours en cheval, et des marchands ambulants qui vous proposent des ballons ou de la barbe à papa. C‘est l’été avant l’heure.
R. H.