Un décret exécutif pour réduire la marge bénéficiaire des crédits bientôt approuvé : Mesures pour booster la finance islamique 

Un nouveau projet est en préparation pour la réduction des taux d’intérêt sur les crédits bancaires. Le gouvernement travaille à réduire la marge bénéficiaire des crédits immobiliers accordés par les banques. Selon le ministre des Finances, Laaziz Faid, un décret exécutif sera bientôt approuvé, lequel permettra d’accorder aux produits de la finance islamique les mêmes avantages que les financements classiques. 

Par Akrem R.

Mesure qui donnera, certainement, un nouveau coup de pousse à cette finance dite participative qui commence à faire son chemin en Algérie. 

D’ailleurs, depuis son lancement, les montants collectés par les banques sont en nette progression. Plus de 800 milliards de DA ont été collectés par les 12 banques activant dans ce domaine depuis le lancement de ce type de transactions en 2020 à fin 2023.

Toutefois, et en dépit de ces performances, un grand travail reste à faire en matière de marge bénéficiaire des crédits d’une manière générale. En effet, l’acquisition d’un logement par un crédit bancaire via cette finance revient plus chère que celui de la finance classique, d’autant plus que l’Etat prend en charge une partie de ces marges bénéficiaires.

Par conséquent, la révision des marges bénéficiaires des crédits est plus que nécessaire, en l’adaptant à la réalité du marché algérien, dont le pouvoir d’achat n’est pas au même niveau que celui des pays du Golfe, qui sont les pionniers en matière de finance islamique. 

Lors d’une plénière à l’Assemblée populaire nationale (APN) consacrée aux questions orales et présidée par Moundir Bouden, vice-président de cette instance parlementaire, M. Faid a précisé que le texte, présenté au cours de ce mois lors d’une réunion du Gouvernement pour une deuxième lecture, vise à réduire la marge bénéficiaire des crédits immobiliers accordés par les banques et les institutions financières aux bénéficiaires dont les revenus ne dépassent pas un montant déterminé par rapport au salaire national minimum garanti (SNMG).  

Le président de la commission de la finance islamique au sein de l’Association des banques et des établissements financiers (ABEF), Sofiane Mazari, avait souligné à l’APS, l’importance des modifications juridiques opérées en Algérie pour suivre l’évolution du secteur de la finance islamique.

Selon l’intervenant, il y a une volonté politique de développer cette industrie en Algérie.

« 2024 sera l’année de la révision du cadre juridique de la finance islamique pour dépasser les simples agences et guichets islamiques et aller vers la création de véritables banques islamiques. Personne ne s’attendait à ce que nous atteignions ce nombre de clients en l’espace de deux ans. Au CPA, par exemple, nous avons enregistré 45.000 comptes et 75% de leurs détenteurs n’étaient pas des clients de la banque avant le lancement de la finance islamique», avait-il dit, relevant que plusieurs études avaient démontré que 49% des Algériens préféraient les prestations de la finance islamique aux prestations classiques.

Vers une baisse des taux d’intérêt en 2024

Par ailleurs, il est attendu une baisse des taux d’intérêt appliqués par les banques à leur clientèle au courant de 2024. La banque d’Algérie avait publié en 20 décembre 2023, une note relative aux seuils des taux d’intérêts excessifs applicables au titre du premier semestre 2024.

Selon cette note adressée aux banques et établissements financiers, la Banque d’Algérie fixe, au titre du premier semestre 2024, « les seuils des taux d’intérêts excessifs des différentes catégories de concours.

Ces taux sont fixés comme suit : 8,75% pour les découverts bancaires, 10,52% pour le crédit à la consommation, 8,06% pour les crédits à court terme, 7,53% pour les crédits à moyen terme, 6,7% pour les crédits bancaires à long terme, 7,35% pour le financement de l’habitat et 11,75% pour le leasing».

Pour rappel, les taux fixes par la banque centrale pour le deuxième semestre 2023 étaient comme suit : 9,02% pour les découverts, 10,78% pour le crédit à la consommation, 8,09% pour les crédits à court terme, 7,41% pour les crédits à moyen terme, 6,82% pour les crédits à long terme, 7,41% pour le financement de l’habitat et 11,53% pour le leasing.

Il convient de noter que les seuils des taux d’intérêt excessifs fixés pour le 1er semestre 2024 sont légèrement inférieurs à ceux du 2e semestre 2023.

En somme, le rabaissement de ces seuils répondrait surtout à la volonté de rendre les financements bancaires relativement moins chers pour l’investissement et la consommation, tout en évitant de trop abaisser les taux d’intérêts pour ne pas alimenter l’inflation monétaire.

A. R.

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