Le gouvernement poursuit ses démarches pour l’assainissement et la réorganisation du commerce extérieur. Le président a ordonné la création d’un Conseil supérieur de régulation des importations et qui sera placé sous l’autorité du Premier Ministre.
Par Akrem R.
Il sera chargé des missions de définition des produits, biens et marchandises destinés au marché national, et dont le fonctionnement sera interactif, tenant compte de l’augmentation ou de la diminution du produit national, lit-on dans le communiqué du dernier Conseil des ministres.
Ainsi, estime l’expert Ishak Kherchi, la création de ce Conseil est une suite logique de la politique du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, visant la rationalisation des dépenses, notamment, en devises. D’ailleurs, le chef de l’Etat a mis l’accent sur la nécessité de limiter l’importation aux quantités dont le marché algérien a besoin.
Depuis cette annonce, des décisions ont été prises par le ministère du Commerce pour la réduction de l’importation de certains produits. Mais, et suite à l’absence d’une information économique fiable, le marché a été dérégulée, et des phénomènes de ruptures de stocks et hausse des prix ont refait surface. En clair, la gestion administrative du commerce extérieur, notamment, la compression des importations a montré ses limites.
En effet, la création d’un Conseil supérieur pour la régulation des importations, sous l’autorité du Premier ministre, est une décision louable et positive. Cela garantira une meilleure gestion et surtout, une coordination entre les différents départements ministériels sur un produit donné. « Il faut que tous les ministères en question donnent leur avis sur tel ou tel produit, pour enfin décider sur l’interdiction ou l’importation de ce dernier. A travers cette démarche, on ne va pas retomber dans les mêmes erreurs du passé», indique, pour sa part, le président de l’Association des commerçants et artisans, Hadj Tahar Boulenouar.
Il a, dans ce cadre, préconisé aux pouvoirs publics de faciliter les procédures pour les importateurs pour approvisionner le marché local, tout en les incitant à investir le créneau de l’export. « Ils (les importateurs) connaissent très bien les procédures et ont une certaine expertise leur permettant de participer à la promotion des exportations hors hydrocarbures algériennes», souligne-t-il.
Cette organe, perçu comme étant un outil important pour la régulation du marché local, en fixant, avec exactitude, les besoins du marché (combien en produit et combien en import) afin d’éviter d’éventuelles pénuries ou ruptures d’un tel produit et également de participer à la protection de la production locale. La couverture du produit «made in bladi» de 85% des besoins du marché, cela écarte le recours à l’importation, explique l’enseignant universitaire, Ishak Kherchi.
S’agissant des conditions pour la réussite du Conseil dans sa mission, notre interlocuteur a insisté sur la coordination avec l’office national des statistiques (ONS) et également avec le Cnese.
Outre cette coordination avec ces deux organismes, la réussite du Conseil supérieur pour la régulation des importations, exige également la poursuite des efforts pour lutter contre le marché informel. Cette économie continue de peser lourd sur le marché et rend difficile la mission de régulation de l’importation.
A. R.