Les déboires de Cevital, pour la réalisation de son usine de trituration de graines oléagineuses à Béjaïa, ne semblent pas connaitre d’épilogue. En effet, depuis une vingtaine de jours, l’usine en cours de réalisation, en face au complexe de transformation d’huile, de sucre et de margarine, appartenant au même groupe privé, est à l’arrêt sur décision administrative suite à sa mise sous scellé.
Les raisons invoquées, selon nos sources, sont liées à certains documents qui n’ont pas été fournis par l’investisseur. Pour rappel, ce projet remonte à plus de cinq ou six années, lorsque le groupe Cevital avait annoncé l’implantation d’une unité de trituration de graines oléagineuses dans l’enceinte même du port de Béjaïa. Une information qui a vite fait réagir l’autorité portuaire qui a refusé l’octroi d’une autre concession à Cevital, après celle accordée durant les années 1990 pour la réalisation de son complexe agroalimentaire dans la même enceinte.
Ainsi, Cevital a opté pour l’acquisition d’un terrain auprès d’un privé, situé dans la périphérie. Seulement, l’achat de cette assiette de terrain auprès d’un privé n’aura pas suffi pour voir le projet, enfin réalisée. Et pour cause, selon les responsables du groupe privé, des difficultés et des blocages sont apparus empêchant le débarquement des machines importées par Cevital pour cette usine.
Au début, ce fut juste un refus exprimé par la direction de l’entreprise portuaire de Bejaia (EPB), interdisant le débarquement de ces machines, avant de voir cette décision se généraliser à tous les ports à l’échelle nationale.
Pour exprimer sa colère envers cette décision qualifiée par Cevital de «dépassement», un comité de soutien a été mis sur place et qui a en quelques jours après son installation, appelé à des marches de protestation exigeant l’implantation de cette unité qui générerait selon les animateurs dudit comité, plus d’un millier d’emplois directs.
Après cette bataille qui aura duré plusieurs années, le patron du groupe Cevital a réussi à lancer les travaux de réalisation de cette unité qui, après quelques mois seulement de son lancement, se voit confronté à d’autres problèmes, cette fois-ci liés à l’absence de documents administratifs, pouvant permettre l’achèvement des travaux.
Faut-il par ailleurs, rappeler que le patron de Cevital a fait également face à un autre problème relatif au licenciement de plusieurs travailleurs de Numilog (filiale de logistique appartenant au même groupe), suite à leur tentative de création d’un syndicat des travailleurs affilié à l’UGTA. Un problème qui reste en suspens devant les juridictions depuis 2018, date à laquelle Issaad Rebrab avait pris la décision de licencier tous les travailleurs de Numilog ayant adhéré à ce syndicat.
Boubker Amrani