Travaux publics : L’Algérie compte exporter son savoir-faire

La diversification des exportations hors hydrocarbures par le biais des services : un créneau grâce auquel l’Algérie est en mesure d’engranger des recettes importantes en devises. Et le secteur des Travaux publics est à même d’y contribuer. Nos entreprises publiques notamment, à l’instar du géant Cosider, sont, en effet, en mesure de s’externaliser, en décrochant des projets de réalisation d’infrastructures de bases surtout dans le continent africain. 

Par Akrem R.

Les pays voisins directs de l’Algérie, à l’image de la Mauritanie, Niger, Mali et Libye connaissent un déficit important dans ce domaine et dont le développement local nécessite des investissements colossaux dans le secteur des Travaux publics (route, chemin de fer, aéroport et port). 

« Nos entreprises nationales et les bureaux d’études disposent de nombreuses qualifications et ressources techniques pour mener à bien les opérations d’exportation, en particulier vers les pays africains», a déclaré, hier, le ministre des Travaux publics et des Infrastructures de base, Lakhdar Rakhroukh.

S’exprimant à l’ouverture du Salon international des Travaux publics qui se poursuit à la Safex jusqu’au 18 novembre 2023, le ministre a précisé que les entreprises algériennes possèdent également des capacités leur permettant de réaliser ces opérations dans conditions climatiques difficiles, telles que les régions du Sud du pays. 

C’est un atout en plus pour les entreprises algériennes ayant déjà acquis une grande expérience dans la réalisation de projets routiers, ouvrages d’art dans des zones difficiles, comparativement aux groupes et entreprises étrangères, notamment chinoises et turques.

Ainsi, ajoute le ministre, le succès de nos entreprises dans ce domaine est indéniable grâce au soutien politique exprimé par le gouvernement. Plusieurs mesures d’accompagnement ont été prises, indique également le ministre, en leur faveur.

«Il est certain que l’exportation de biens et de services est un processus complexe, nécessitant une mobilisation importante de ressources matérielles, techniques et intellectuelles au-delà des frontières nationales. Cependant, nous sommes convaincus que nos entreprises économiques sont parfaitement capables de réussir dans ce domaine», souligne avec détermination le ministre Lakhdar Rakhroukh.

Il est à rappeler qu’une dizaine d’entreprises algériennes, entre autres, Cosider TP, EVSM, SNTP, EPTRC, ETTR Ouargla, EPTP Alger, SERA Oran, ont décroché un premier projet de réalisation d’une route reliant Tindouf (Algérie) à Zouerate (Mauritanie), sur une longueur de 775 km. 

C’est une première expérience pour nos entreprises à l’étranger et pourrait être le coup de starter pour leur externalisation en Afrique. Le continent, qui est en pleine croissance dans le domaine économique, a besoin de nouvelles infrastructures de base pour suivre ce développement socio-économique. Donc, l’Algérie avec ses partenaires, notamment turcs et chinois, peut s’accaparer d’une bonne partie des projets de travaux publics dans les pays du continent africain.

Renforcer le partenariat avec les Turcs   

 Concernant le partenariat de l’Algérie avec la Turquie, le ministre a indiqué que cette 19 e édition du Salon international des Travaux publics (SITP) sera une occasion pour les entreprises des deux pays de renforcer la coopération et le partenariat en l’élargissant à d’autres domaines d’activité.

«Nous saluons vivement le partenariat entre les entreprises algériennes et turques, ainsi que leur volonté de poursuivre leurs efforts et de renforcer la coopération entre les deux pays. Nous avons hâte d’élargir ce partenariat pour inclure la réalisation de projets ferroviaires», a indiqué le ministre, en espérant que cette édition du SITP sera un cadre de coopération fructueuse basée sur le principe gagnant-gagnant, impliquant une approche novatrice dans des domaines liés aux start-ups, aux centres de recherche scientifique et technologique, aux universités.

Plusieurs projets structurants de grande importance stratégique ont été lancés et d’autres en cours par l’Algérie, en particulier dans le domaine de la réalisation du réseau ferroviaire. 

15 000 km de réseau ferroviaire à l’horizon 2030

Grâce au programme national d’investissement dans le domaine ferroviaire, initié par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, « nous avons un réseau ferroviaire d’une longueur totale de 4722 km de voies exploitées.

Il est prévu que cette longueur atteigne 6500 km à la fin du programme actuel, et elle devrait atteindre 15000 km d’ici à 2030 avec l’achèvement du programme national de chemins de fer», précise le ministre, en lançant un appel aux entreprises turques afin de contribuer à ce projet d’importance pour toute la région.

Le ministre turc des Transports et de l’infrastructure, Abdulkadir Uraloglu, présent à l’ouverture du SITP a affiché la disponibilité de son pays d’accompagner l’Algérie dans la réalisation de ce projet important d’extension du réseau ferroviaire.

« Nous suivons avec grand intérêt le programme de l’Algérie pour le développement de son réseau ferroviaire. Nous considérons l’Algérie comme étant la porte de l’Afrique et nous sommes  prêts à travailler avec vous dans ce domaine», souligne-t-il, en affichant également la disponibilité de son pays pour le renforcement de la coopération dans divers domaines, notamment le transport, la logistique, les infrastructures de base.

Lors de son intervention, le ministre turc a annoncé une visite d’Etat du président Recep Tayyip Erdoğan en Algérie la semaine prochaine. Une occasion, indique-t-il, pour évoquer plusieurs dossiers et le renforcement davantage de la coopération entre les deux pays.

A. R.

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