La restructuration et la modernisation du secteur du transport maritime et aérien de marchandises, devient plus que nécessaire. Des orientations claires ont été données par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, afin d’en finir avec l’anarchie qui règne dans ce secteur depuis ces deux dernières décennies et également, d’assurer une indépendance alimentaire, notamment, pour les produits stratégiques, à l’instar du blé, lait et autres produits.
Par Akrem R.
Actuellement, les achats de l’Algérie de l’étranger sont transportés par des armateurs internationaux et à des prix parfois exorbitants. En août 2020, le chef de l’Etat avait rappelé, lors des travaux de la Conférence nationale pour le plan de relance, que la facture annuelle des services de transport s’élevait à 12,5 milliards de dollars, dont 3,4 milliards de frais de transport maritime de marchandises.
Un marché important mais accaparé par les armateurs étrangers. Une situation jugée «inacceptable», du fait que des investissements colossaux ont été consentis par les pouvoirs publics, notamment, avec le programme d’acquisition de 25 nouveaux navires. Toutefois, la mauvaise gestion et gouvernance ont fait tomber à l’eau ces efforts et le pavillon national n’arrive pas toujours à récupérer, ne serait-ce que les 50% du marché maritime algérien.
Dans ce cadre, l’expert en économie et enseignant universitaire Mourad Kouachi a affirmé que le secteur du transport maritime et aérien n’arrive pas à réaliser des résultats positifs, et ce, en dépit des moyens mis en place par les pouvoirs publics. « Nous, en tant qu’experts, nous avons appelé, à mains reprises, à la réforme de ce secteur, notamment, en matière de gestion, de gouvernance et de management», a-t-il souligné.
Notre interlocuteur a rappelé que l’Algérie a injecté des moyens financiers énormes durant ces 10 derniers mois , notamment, pour le renouvellement de la flotte nationale maritime et aérienne, mais jusqu’à présent, les résultats sont négatifs. Il suffit d’aller consulter les résultats d’Air Algérie et autres compagnies maritimes qui sont devenues au fil du temps, un lourd fardeau pour le Trésor public. Pour l’enseignant universitaire, le problème de ce secteur est purement lié à la gouvernance et à la gestion. « Il faut moderniser le transport maritime et aérien en adoptant un mode de gestion spécifique», a-t-il suggéré.
Lors de la réunion du Conseil des ministres d’avant-hier, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a procédé à l’examen de plusieurs volets de ce secteur. Ainsi, il a été question de la feuille de route pour le développement de la flotte nationale de transport maritime et aérien de marchandises. A cet effet, le Président Tebboune a ordonné « d’engager immédiatement une enquête pour demander des comptes aux responsables de la détérioration de ce secteur stratégique à tous les niveaux et responsabilités ».
Le chef de l’Etat a, par la même occasion, exigé de revoir « radicalement » la structuration et la politique du transport maritime de marchandises en vue de sa réhabilitation, et soumettre le projet de la nouvelle stratégie de gestion dans un mois. Par ailleurs, il a ordonné de fusionner les sociétés CNAN Med et CNAN Nord spécialisées dans le transport maritime en une seule société. Il a également insisté sur la nécessité d’œuvrer, par tous les moyens, à la régularisation technique des navires algériens dans les ports internationaux en collaboration entre les ambassadeurs d’Algérie dans les pays concernés et les responsables du secteur du transport.
Dans ce même contexte, le président de la République a exigé d’ouvrir la voie aux expertises algériennes spécialisées dans le maritime, notamment, les jeunes compétences et les anciens dans ce domaine, en vue de créer des entreprises spécialisées dans la réparation des navires.
A. R.