Le ministre des Transports, Aissa Bekkai, a révélé, lors de la signature, hier, à Alger, d’une convention entre la Société nationale du transport ferroviaire (Sntf) et l’Etablissement de transport urbain et suburbain d’Alger (Etusa), que son département à reçu 14 demandes d’investissement privé dans le domaine du transport aérien, et 14 demandes dans le domaine maritime.
Par Zoheir Zaid
Les demandes concernent, tout particulièrement, l’exploitation des lignes de transport aérien et maritime.
Les propos du ministre des Transports illustrent l’intérêt porté par le privé au volet aérien et maritime, entamé, déjà, le 28 juillet 2021, lors d’une réunion, au ministère des Transports, avec des investisseurs dans le domaine de l’aviation civile et du transport maritime, sanctionnée par la mise en place d’une cellule d’écoute « regroupant tous les secteurs concernés pour le suivi et la coordination des initiatives d’investissement. », avait indiqué un communiqué du ministère, publié à cette occasion.
Par ailleurs, le Premier ministre, ministre des Finances, Aymen Benabderrahmane, a, lors de l’examen du Plan d’action du Gouvernement (PAG) par le Conseil de la Nation, les 22 et 23 septembre 2021, révélé que l’autorisation officielle a été accordée à l’ouverture de nouvelles compagnies aériennes et privées. Il en a appelé à la bonne volonté des détenteurs de capitaux à investir dans les transports aérien et maritime, « secteurs interdits officieusement et qui sont actuellement autorisés officiellement. », a-t-il lancé
L’ouverture au privé date, en vérité, de la période où Abdelghani Zaalane était ministre des Travaux Publics et des Transports (Mtpt), du 25 mai 2017 au 3 mars 2019. A cette époque, une commission ministérielle a été installée, chargée de faire l’examen et le suivi de l’ouverture du transport au privé, et ayant, initialement, entamé l’élaboration du cahier des charges (CDC) y afférant. Mais sans suite.
La privatisation de l’exploitation des espaces aériens est devenue imminente, surtout pour les deux compagnies nationales publiques, Air Algérie et Algérie Ferries. Conditions sanitaires mondiales, oblige, induisant la fermeture des frontières, elles traversent une crise financière sans précédent dans leur histoire. Crise qui se poursuit à ce jour, et dont les indices révélateurs sont, à titre non-exhaustif, la demande d’aide, non-accordée à ce jour, par Air Algérie à l’Etat algérien, du fait des pertes sèches qu’elle a enregistrées, traduites par l’annulation de 500 000 billets d’avion entre mars 2020 et juin 2021.
Et comme souligné par l’expert dans la création des entreprises, Hamza Boughadi, dans une publication accordée à un journal public : « L’ouverture du transport aérien au secteur privé, incitera Air Algérie à aller vers la compétitivité en matière de prix et de prestations de services, tout en renflouant les caisses de l’Etat. »
Et l’expert de ajouter: « Des projets dans ce domaine ne tarderont pas à être lancés par des investisseurs privés nationaux et étrangers. La demande dans ce domaine existe depuis des années de la part des nationaux et étrangers.», avant de rappeler que, « le marché algérien des transports est classé dans le Top des 5 en Afrique. »
Pour cet expert, l’ouverture des investissements dans le domaine aérien, « aura le même impact que le port d’El Hamdania, en matière d’échanges internationaux et de transit vers d’autres pays d’Afrique, tout en assurant des recettes en devises.»
Ceci, tout en souhaitant que « l’ouverture de ce champ ne se limitera pas au transport des personnes, mais inclura, également, celui des marchandises. », argumentant : « cela boostera les investissements dans le trading, la sous-traitance, les exportations, les réexportations et même dans le secteur de l’hôtellerie et du tourisme. »
«Cela ne va pas faire de l’ombre à Air Algérie. Bien au contraire, ça va permettre à cet établissement public de s’améliorer, à offrir de réels services et à proposer des tarifs beaucoup moins chers.», tient-il, rassurant, à conclure.
Z. Z.