La transition vers l’économie verte crée de nouveaux besoins de consommation et de nouveaux produits qui offrent à l’économie algérienne l’opportunité de se développer et d’assurer une croissance importante. C’est ce que des experts nationaux et étrangers ont mis en avant, hier à Alger, lors d’une rencontre organisée par le cercle d’action et de réflexion pour l’entreprise (Care).
Par Akrem R.
En effet, le positionnement sur l’économie verte, notamment au travers des mutations adéquates de modèles d’affaires, permettra à l’entreprise algérienne de se positionner sur la réponse aux besoins et attentes des marchés développés et aussi des marchés émergents, de plus en plus demandeurs de produits et services plus respectueux de l’environnement, dira Ali HARBI, consultant en stratégies de développement durable et en économie verte.
Pour l’économie algérienne, il s’agit d’une opportunité importante de diversification, car l’économie verte est un moyen majeur de repositionner divers secteurs productifs dans l’économie mondiale et de sortir progressivement de la dépendance des hydrocarbures, ajoute-t-il.
Quels enjeux pour l’entreprise algérienne?
Pour l’intervenant, la transition vers l’économie verte nécessite une remise en cause des modèles d’affaires classiques. En effet, il est plus que nécessaire la redéfinition de la vision et de la mission de l’entreprise dans une logique de contribution positive à l’environnement et à la société. Les entreprises, en effet, sont appelées à prendre en considération les nouvelles dispositions, notamment les nouvelles barrières à l’entrée des marchés internationaux (empreinte carbone ; empreinte eau ; produits bio ( agro alimentaire) ; sourcing durable et sourcing équitable).
De plus, la manière de créer de la valeur doit être repensée, sur le long de la chaine de valeur, de l’approvisionnement durable aux technologies plus propres et efficaces en ressources, aux énergies renouvelables et à la circularisation des produits.
Cette transition va impacter positivement plusieurs secteurs d’activités, notamment, l’agriculture durable et biologique, l’industrie forestière et la pêche durable. Sur ce point, l’Algérie a des atouts et des potentialités énormes lui permettant de se positionner sur le marché mondial. Il y a aussi l‘énergie et le développement des énergies renouvelables, l’industrie manufacturière et son orientation vers la production propre et économe en ressources (PPER), le recyclage et la gestion durable des déchets ; le bâtiment, l’urbanisme et l’aménagement du territoire à travers le développement de villes durables et la transformation des styles de vie et de mobilité ; les transports durables et écologiques, et, enfin, le développement des activités de gestion des ressources naturelles et la préservation du capital naturel (eau, espaces verts, ressources de biodiversité, zones humides etc.)
Émergence de nouveaux métiers de l’économie verte
Le développement de l’économie verte va conduire au développement de nouveaux métiers et à l’adaptation des métiers existants. Les métiers verts, à proprement dire, sont les métiers à vocation environnementale, stricto sensu, qui visent à mesurer, prévenir, maîtriser et corriger les impacts négatifs et dommages de l’activité humaine sur l’environnement. Certains de ces métiers existent déjà (garde forestier, technicien de mesure de la qualité de l’eau, ingénieurs en économie circulaire, éco-concepteurs, etc.). En revanche, d’autres sont encore nouveaux (diagnostiqueur de qualité d’air intérieur, superviseur d’exploitation éco-industrielle, etc.). Les métiers verdissants sont des métiers qui seront amenés à s’adapter et se transformer comme les métiers de transports, bâtiment, industrie, tourisme, agriculture-sylviculture, ou même, les architectes et ingénieurs.
Le programme ECOVERTEC traduit le choix de l’Algérie à soutenir un développement économique durabl,e conformément à ses engagements internationaux dans le cadre des objectifs de développement durable à 2030 et de l’Accord climat de Paris.
Financé par l’union européenne, avec la mobilisation de 20 millions d’euros, ce programme est exécuté par l’ONUDI et l’AFD. Il démontre l’engagement des partenaires internationaux à accompagner l’Algérie dans ses démarches en direction d’une économie verte et de l’adoption des modes de consommation et de production durables (MCPD). À travers ses actions, le programme ECOVERTEC vise l’amélioration de l’environnement institutionnel pour le développement d’un écosystème pour la promotion des MCPD/ERPP ; l’amélioration de la compétitivité des entreprises au moyen de l’efficacité de l’utilisation des ressources et le développement de l’entrepreneuriat vert et des start-ups innovantes dans le domaine de l’économie verte et circulaire.
A. R.