Des efforts importants ont été déployés ces dernières années par l’État afin d’accélérer la transition énergétique du pays, devenue un impératif absolu, à la fois pour répondre aux besoins énergétiques locaux en constante croissance et pour se conformer aux exigences environnementales mondiales. En effet, plusieurs centrales solaires sont en cours de réalisation à travers le pays, dans le cadre du programme national des énergies renouvelables (EnR) visant 15 000 MW d’ici 2035.
Par Akrem R.
Les premiers kilowattheures d’électricité verte sont attendus d’ici fin 2025 ou début 2026. En clair, le pays est sur la bonne voie pour concrétiser ses ambitions de transition énergétique, en s’orientant de plus en plus vers le vert.
Ainsi l’État a mobilisé d’importants moyens pour réussir ses projets EnR, en accordant toutes les facilités aux entreprises opérant dans ce domaine afin de développer le tissu industriel national, mais aussi en simplifiant les procédures d’importation de kits solaires, notamment de panneaux solaires, principalement en provenance de Chine.
Les chiffres diffusés par l’Unité de recherche sur l’énergie, basée à Washington (Attaqa.net), témoignent de cette dynamique et de l’accélération des projets EnR en Algérie.
En effet, les importations algériennes de panneaux solaires chinois ont continué d’augmenter pour atteindre des niveaux historiques au premier semestre de l’année en cours (2025), et ce malgré un recul enregistré pour le deuxième mois consécutif en juin dernier.
La capacité totale des panneaux solaires importés a atteint 850 mégawatts entre janvier et juin 2025, contre seulement 10 mégawatts sur la même période de l’année précédente, concentrés sur un seul mois.
Depuis l’année dernière, le pays connaît une avancée notable dans la mise en œuvre de projets solaires, dans le cadre de ses objectifs de diversification du mix électrique, actuellement dépendant à près de 99 % du gaz naturel.
Le plan national prévoit d’augmenter la part des énergies renouvelables en ajoutant 15 000 MW à la capacité installée d’ici 2035.
Importations algériennes de panneaux solaires chinois en 6 mois
Selon les données de la plateforme « Attaqa», l’Algérie a importé 390 MW en janvier, 10 MW en février, 60 MW en mars et 160 MW en avril. En mai, les importations ont atteint 140 MW, avant de baisser à 90 MW en juin, soit le troisième plus faible volume du semestre.
Sur une base trimestrielle, la capacité des importations de panneaux solaires chinois a reculé à 390 MW au deuxième trimestre 2025, l’équivalent du volume du seul mois de janvier, contre 460 MW au premier trimestre.
La capacité de production d’électricité solaire en Algérie devrait croître avec la mise en service des quatre nouvelles centrales actuellement en construction, ce qui permettra de relever la capacité totale actuelle en énergies renouvelables, aujourd’hui de 601 MW.
Sur le plan mensuel, janvier a enregistré le plus haut niveau des importations au premier semestre 2025, avec 390 MW, selon le Centre de recherche sur l’énergie propre «Ember». À l’inverse, février a connu le plus faible volume, avec 10 MW, soit le même niveau que l’année précédente à la même période.
Ambitions de l’Algérie en matière d’énergies renouvelables
L’Algérie a poursuivi ses efforts dans les projets d’énergies renouvelables durant le premier semestre de cette année, avec notamment la pose de la première pierre d’une nouvelle centrale solaire de 80 MW, inscrite dans le programme de 3 GW piloté par Sonelgaz.
Cette centrale, implantée sur une superficie de 160 hectares, sera réalisée en deux phases. La première devrait être livrée entre décembre 2025 et janvier 2026. En 2024, Sonelgaz avait signé des accords pour la construction de 20 centrales solaires réparties sur deux appels d’offres : le premier pour 15 centrales totalisant 2 GW, et le second pour 5 centrales avec une capacité globale de 1 GW.
En mars 2024, l’Algérie a posé la première pierre d’une centrale solaire de 200 MW ; en avril, elle a lancé la construction d’une deuxième de 150 MW et d’une troisième de 220 MW, tout en inaugurant une quatrième de 80 MW.
Parallèlement, à la mi-avril 2025, le ministère de l’Énergie, des Mines et des Énergies renouvelables a lancé le projet « TaqatHy+ », financé conjointement par l’Union européenne et l’Allemagne à hauteur de 28 millions d’euros (31,91 millions de dollars), dont la mise en œuvre s’étendra jusqu’en 2029.
D’ici fin 2025, le pays compte exploiter pleinement ses richesses naturelles – 3 900 heures d’ensoleillement par an et un potentiel éolien important – avant de mettre en œuvre son programme stratégique de production d’hydrogène vert.
La stratégie nationale des énergies renouvelables repose sur le développement des énergies solaire et éolienne comme première étape d’ici 2035, avant le passage à la production d’hydrogène « bleu » et « vert », prévu respectivement pour 2035 et 2040.
Selon le ministre de l’énergie, plusieurs études ont démontré que l’Algérie dispose de potentialités considérables dans le domaine de l’hydrogène vert, la plaçant en pole position pour devenir un acteur régional et international majeur dans ce secteur.
«L’Algérie a de grandes capacités pour produire de l’hydrogène vert et ses dérivés comme l’ammoniac vert, le méthanol, etc. De par sa position géographique et son étendue, elle bénéficie d’un gisement solaire considérable, parmi les plus importants au monde», a-t-il souligné.
Ces atouts devraient permettre au pays de renforcer sa position sur le plan régional et international, notamment en exportant cette énergie propre vers les pays voisins, en particulier européens.
A.R.







