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Information économique et sociale : Les horizons de la transformation numérique

Information économique et sociale : Les horizons de la transformation numérique

Information économique et sociale : Les horizons de la transformation numérique

L’information économique et sociale- avec ses versants liés, d’une part, aux indicateurs sociaux de développement humain, aux chiffres de la microéconomie et de la vie de l’entreprise, et, d’autre part, aux agrégats macroéconomiques formant le tableau de bord du gouvernement en matière de « guidance » économique- acquiert une place de plus en plus prépondérante, non seulement au sein des institutions publiques officielles, des organismes consultatifs (à l’image du Conseil national économique, social et environnemental, le CNSE) et des centres de recherche et bureaux d’études, mais également au sein des médias écrits, audiovisuels et électroniques.

Par Amar Naït Messaoud

Les médias sont l’interface entre le public et les centres producteurs de chiffres et de statistiques, sous leurs différentes formes : chiffres absolus, taux et ratios, diagrammes, histogrammes, interprétation des chiffres isolés ou agrégés, résumés synthétiques et analyse des tendances générales,..etc.

Avec l’évolution des enjeux économiques nationaux, impactés par des enjeux extérieurs inhé- rents à la mondialisation et à la géostratégie, l’information économique et sociale devient, en apparence, la « denrée » la mieux partagée, aussi bien au sein des organes d’information (journaux, sites web, TV, radio), que dans la société de façon générale.

En apparence seulement, car, en réalité, peu de gens sont assez préparés, sur le plan de la formation et du suivi assidu d’un tel domaine, pour donner du sens aux chiffres et aux mots qui sont maniés, échangés et utilisés à tout-va.

PIB, taux d’activité, taux de chômage, taxe additionnelle de solidarité, prix du baril de pétrole, indexation du prix du gaz, recettes extérieures, budget de l’État, licences d’importation, financement non conventionnel, loi de finances, rationalisation des dépenses, transferts sociaux, code des marchés publics, code des investissements,… sont les quelques notions qui reviennent, depuis des années, souvent dans la presse, les chaines TV et radio, les sites web, les réseaux sociaux et dans la bouche de ceux qui se piquent de commenter l’actualité nationale et même internationale, et, parfois même, d’en faire des éléments de langage, des arguments mal cernés pour des prises de position politiques qui placent leurs auteurs dans une opposition en mal de repères.

Ceci est d’autant plus plausible que, déjà, au niveau officiel des sources de production de chiffres, la maîtrise des statistiques n’est pas toujours au point, si bien que, dans un de ses rapports datant des années fastes de la « bahbouha el malia » (aisance financière de la période 2004-2014), le Conseil national économique, social et environnemental (CNESE) s’était plaint du manque de disponibilité des statistiques et de leur défaut de fiabilité lorsqu’elles sont disponibles.

Pourtant, le système statistique national s’est doté d’une législation et de structures de production de chiffres qui sont en continuelle évolution.

La loi statistique portée par le décret législatif 94-01 du 15 janvier1994, lequel désigne les organes de production et de coordination statistiques, à savoir le Conseil national de la Statistique, l’Institution centrale de la statistique, les services statistiques des administrations et des Collectivités territoriales, les organes publics et privés spécialisés, dont les instituts de sondages statistiques.

Phase cruciale de l’évolution économique du pays

Dans la phase de l’évolution économique et sociale que vit actuellement notre pays, mais aussi dans le court, le moyen et le long termes débouchant sur une vision prospective bien outillée et éclairée, la maîtrise des chiffres est une véritable arme permettant- à partir de données justes, accessibles, numérisées, bénéficiant d’un bon réseautage-, de se projeter dans le futur immédiat ou proche, de planifier les politiques publiques, de prévenir les oscillations et les perturbation des marchés extérieurs et des bourses, de mieux soutenir et orienter les investissements et d’asseoir une économie prospère dans un environnement social évolué.

Si le président de la République insiste sur le volet de la numérisation, le dossier a été initié, en réalité en 2010 avec le concept d’«e-gouvernement» tendu vers l’utilisation des nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC) afin améliorer l’efficacité, la transparence et la prestation des services publics aux populations et aux agents économiques.

Néanmoins, le dossier n’avait pas subi de progression notable, d’autant plus la crise des recettes pétrolières de 2014 avait chamboulé tout le programme du gouvernement l’amenant même, en 2017, à user, sans «complexe», du financement non conventionnel autrement appelé « planche à billets ».

Ce n’est qu’en 2020 que le dossier de la numérisation est revenu avec force dans le programme gouvernemental, ayant même bénéficié dans l’organigramme du gouvernement d’un ministère. Il est établi que la numérisation- qui signifie la centralisation de l’information statistique et documentaire, ainsi que sa mise en réseau et la possibilité de son exploitation immédiate et automatique dépend du mode de la gestion de l’information au niveau le plus bas et le plus éloigné de l’arborescence des structures productrices de chiffres.

Autrement dit, ces dernières sont supposées avoir recueilli l’information au niveau du terrain (production, transaction, différents événements de la vie nationale) et l’avoir digitalisée in situ, puis la mettre en réseau avec les structures similaires, de même nature d’activité.

L’information statistique et documentaire suivra son parcours dans l’arborescence du dispositif général jusqu’aux centres réceptacles.

Le traitement, l’exploitation, les éventuels corrections, les ajouts et les compléments de l’information sont réalisés de manière instantanée et coordonnée à l’échelle de l’arborescence.

Ainsi, les informations issues des statistiques et de la documentation suivent un cheminement structuré, depuis leur collecte initiale jusqu’à leur destination finale au sein d’une structure ou d’un système.

Cette arborescence représente le flux de données à travers le dispositif général, aboutissant aux centres réceptacles où elles sont stockées, exploitées et analysées. Elles sont ensuite intégrées dans le système de planification et de prospective aux fins de prise de décisions éclairées et pertinentes dans n’importe quel domaine de la vie nationale.

Modernisation de l’information statistique et documentaire

Chaque institution, structure, organisme, entreprise publique ou privée est potentiellement producteur de chiffres, car tout objet, tout mouvement d’objet (production, transformation, transaction, don, transfert..) s’exprime en chiffres.

Dans l’arborescence du parcours de l’information statistique, la collecte aboutit à un service réceptacle, couronnement de tout le dispositif, qui a pour nom Office national des statistique (ONS).

Naturellement, pour certains activités spécifiques, on peut trouver l’information statistique auprès d’un autre organisme, à l’image des transactions externes (importations et exportations) dont l’information est disponible au niveau du Centre national de l’informatique et des statistiques (CNIS), relevant des Douanes nationales.

Il en est de même de la Banque d’Algérie dont le rapport annuel fourmille d’informations statistiques sur l’état de santé financière du pays (taux de croissance économique, balance des payements, la masse monétaire, les crédits, l’inflation, la parité du dinar, les réserves de changes, les activités des assurances et des établissements financiers,…).

Le dossier de la numérisation est supposé couronner tous les efforts déployés dans la maîtrise des statistiques et de leur modernisation.

«L’Algérie s’est lancée dans une démarche étudiée afin de s’inscrire au diapason de la révolution technologique par la création du Haut commissariat à la Numérisation, une instance suprême placée sous la tutelle de la Présidence de la République en vertu du décret présidentiel n° 23- 314 du 06 septembre 2023, chargée de piloter les projets de numérisation sectoriels et les projets stratégiques de transformation numérique en Algérie tout en assurant leur suivi et évaluation» écrit Meriem Benmouloud, Haut commissaire à la numérisation dans le document portant sur la Stratégie nationale de la transformation numérique (SNTN 2030). Il s’agit, souligne-t-elle, de « réaliser une transformation numérique globale en Algérie ».

Le dossier a enregistré un certain retard, ce qui a conduit, en février 2023, le président de la République- qui a fait de la transformation numérique son 25e engagement lors de la campagne pour son premier mandat-, à «rappeler à l’ordre», les responsables de l’administration qui sont à l’origine d’un retard qu’il jugea «occulte».

«Certains veulent faire perdurer la bureaucratie », déplora le président au cours d’une rencontre avec les médias nationaux.

A. N. M.

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