Si le métier de guide touristique a connu un certain engouement parmi les jeunes à Alger, il y a quelques années, l’enthousiasme est vite retombé. Peu de débouchées, petits salaires, peu de formations cycliques, et une pandémie qui n‘a pas arrangé la situation, Bien au contraire, avec la pandémie cette catégorie professionnelle a été complètement oubliée. Ne s‘en sont sortis que quelques fonctionnaires du ministère du Tourisme.
Par Réda Hadi
Pour beaucoup de jeunes, la désillusion est grande. Les promesses n‘ont pas été tenues, et certain affirment ne subsister que grâce à des petits métiers temporaires.
Zoubida Benloulou, co-gérante d‘une agence de voyage, explique qu’ «il y a eu des formation de guide touristique, mais sur le marché du travail on ne les trouve pas. Beaucoup ont trouvé d’autres voies, et ce, d‘autant plus que la rémunération est faible».
Le métier de guide touristique est une denrée rare à Alger, Boubakeur Sadi qui a fait une formation gratuite par l‘intermédiaire de l‘association «Chabab, Mawahib wa Afak» avoue qu’être guide n‘est pas un métier rémunérateur et précise: «Le métier de guide touristique peut contribuer à la promotion de nombreuses destinations touristiques et culturelles dans la capitale et sa périphérie, dans le cadre d’activités associatives organisées. Mais le problème c’est qu’on doit assurer un service de haut niveau moyennant un tarif ne dépassant pas les 600 DA. Ce n’est pas avec çà qu’on peut vivre, et ce, d‘autant plus que les prestations se font rares ».
Pour beaucoup d‘observateurs, ce type de tourisme souffre de grandes lacunes. Il faudrait des mesures fortes et continues. Le tourisme culturel est à son point zero en Algérie. Nos musées sont vides et la fréquentation est nulle . Même les offices ne disposent pas de liste de guide pour les touristes.
A ce sujet, Zoubida Benloulou précise: «J’organise pour rentabiliser les activités par le biais d‘internet, des sorties d’une journée, qui englobent plusieurs sites et monuments, à l’instar de la Casbah, de la mosquée Katchawa et du musée du Bardo, en sus de sorties organisées hors Alger comme les cités romaines à Tipasa et Cherchell », mais en précisant que «lors de ces sorties, des informations historiques précises et des orientations méthodiques et pratiques concernant la manière de traiter les touristes étrangers et locaux, sont nécessaires, malheureusement, nos guides manquent de formations spécifiques, et leurs connaissances sont limitées, parfois imprécises. Un guide doit avoir une connaissance de la cartographie des sites culturels et touristiques de la wilaya, une connaissance suffisante du plan et des moyens de transport disponibles, le respect des touristes et la maîtrise des langues étrangères pour faciliter la communication avec les touristes étrangers, éventuellement»
Certains jeunes se sont improvisés guides culturels et organisent, par le biais de Facebook, des visites touristiques à la Casbah et aux musées d’Alger, lesquels varient entre 1.000 et 1.500 Da par personne. Mais ces tarifs prohibitifs, n‘encouragent en rien un tourisme culturel. Ces activités devraient être encadrées et la grille des prestations fixée par la Direction du Tourisme.
R. H.