Par Lyazid Khaber
«Le grand succès des ennemis de l’Afrique, c’est d’avoir corrompu les Africains eux-mêmes.»
Frantz Fanon
«The Africain dream» qui peut se traduire en français par «le rêve africain», demeure à nos jours une utopie. Il y a par contre, «le drame africain», celui d’un continent très riche en presque tout, mais totalement asservi et soumis au bon vouloir des grands de ce monde qui le tiennent en laisse depuis des siècles déjà. Pourtant, des exemples tangibles sont là, pour nous prouver que le rêve de l’Afrique est possible. En ce début du 21ème siècle, tous les regards se trouvent tournés vers l’Afrique, ce grand territoire qui promet bien des prouesses. Selon les estimations de la banque mondiale, l’Afrique subsaharienne, pour ne citer que cette partie du continent berceau de l’humanité, compte plus d’un milliard d’habitants, dont la moitié aura moins de 25 ans en 2050. Avec la diversité de ses ressources naturelles, cette région livrée présentement à toutes sortes de conflits «sponsorisés» par les «bien-pensants» de ce monde, a les moyens de «générer une croissance inclusive et de mettre un terme à la pauvreté sur le continent, pour permettre à l’ensemble de ses habitants de vivre en meilleure santé et dans de meilleures conditions.»Pour la BM, «Avec un marché de 1,2 milliard d’individus et la plus grande zone de libre-échange au monde, le continent s’engage dans une voie de développement radicalement nouvelle qui saura exploiter l’immense potentiel que représentent ses ressources humaines et naturelles.» Mais bon, il faudra compter sans les tares intrinsèques aux Etats de ce continent, et particulièrement, celles de ses gouvernants vassaux qui préfèrent rester au service des lobbies de l’Occident au moment où ils devraient s’occuper du bien-être de leurs peuples. Pour mieux comprendre, on prendra l’exemple de l’Éthiopie, ce pays qui, il y a quelques années à peine, symbolisait la sécheresse et la pauvreté, et qui, actuellement devient ce que nous pouvons appeler tout simplement un «géant», une sorte de petit dragon africain. Avec une croissance économique réelle qui devrait se stabiliser à 7,1–7,2% en 2020 et 2021, cet Etat de 1,1 million de kilomètres carrés dans la Corne de l’Afrique, devient une destination très attractive pour les IDE.Considérée comme l’une des plus fortes économies dans la région subsaharienne non productrice de pétrole, l’Ethiopie est aussi le paradis des exploitants sans vergogne. Les investisseurs européens, chinois, américains ou autres qui viennent s’y établir, n’ont d’yeux finalement que pour le coût de la main-d’œuvre qui est l’un des plus bas au monde. Avec à peine 40 à 50 €/mois pour un travail de 12 heure en moyenne par jour, les travailleurs Ethiopiens restent à la lisière de l’esclavagisme. Ceci dit, si nous dévons croire au rêve africain qui est une réalité, il faudra commencer par la valorisation de l’Africain lui-même et lui donner toutes les chances de participer au développement de son pays ou de son continent, ce qu’il fait –d’ailleurs- merveilleusement ailleurs… dans d’autres Contrées.