Qu’il s’agisse de légumes, vêtements, articles ménagers, et maintenant d’oxygène médical, de gel hydro alcoolique ou de bavettes, à cause de la Covid 19, toutes les occasions sont bonnes pour que s’enrichissent les spéculteurs. Le Ramadhan, les Aids et autres événements religieux, rien n’échappe à leurs serres voraces. Avec la pandemie actuelle, c’est la vie même du citoyen qui est menacée, car des spéculateurs entretiennent la pénurie d’oxygène au péril de la vie des malades. Tandis que les contaminations se multiplient, les hôpitaux débordés ne parviennent pas à traiter tous les cas de détresse respiratoire, et une partie de la production nationale d’oxygène est écoulée au prix fort.
Par Reda Hadi
Un tour dans quelques marchés de la capitale, nous donne la mesure du pouvoir de ces specualteurs. Les légumes ont connu, comme de coutume, une hausse inexpliquée. A cause de la Covid-19, le prix du kilo de citron a atteint les 900 DA. Inimaginable! Pour les citoyens, l’incompréhension est totale et les réseaux sociaux mettent de l’huile sur le feu, et annoncent un manque de farine. Info ou Intox?
Le ministre du Commerce a vite démenti et assure que rien de cela n’est fondé. Pourtant, certaines boulangeries ferment plus tôt que d’habitude et par endroits des chaines se forment. « Je ne comprends pas, dit Mohamed venu acheter du pain, le gouvernement est-il à ce point impuissant face à ces requins? ».
Ces speculateurs cupides et aux dents longues et acerées, pour Hadj Tahar Boulenouar, président de l’Association nationale des commerçants et artisans (ANCA), »profitent d’un marché déréglé, particulierement perturbé entre l’offre et la demande, eu égard, en outre, à une production inegale, les prix s’en ressentent, qui plus est, face à une demande fluctuante ».
Pour le president de l’ANCA « la spéculation existe, du fait de sa position de monopole. Cette sphère de l’économie est très bien structurée et chaque secteur est entre les mains d’une poignée de personnes. Il faut casser ce monopole, et permettre à plus de gens .de pénétrer officiellement et légalement, ces secteurs »
De quels mécanismes dispose le gouvernement pour contrôler un marché qui, sous couvert du libre commerce, semble totalement incontrôlable ? « Si le marché est effectivement « libre », il existe, néanmoins, des mécanismes de régulation pouvant être actionnés pour éviter des situations spéculatives. Ont-ils été tous actionnés et au bon moment? » s’est-t-il questionné.
Pour le président de l’Association de protection et orientation du consommateur et son environnement (Apoce), Mustapha Zebdi, « certains mécanismes mis en jeu sont défaillants, c’est ça le problème. Il n’y a pas assez d’ajustements. C’est vrai que nous sommes dans un marché ouvert, mais il existe des mécanismes qui n’ont malheureusement pas un rendement très important pour pouvoir agir sur la hausse des prix. Il y a manque d’efficacité ». d’où la speculation.
R. H.