Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a réaffirmé l’engagement de l’Algérie en faveur d’une intégration économique africaine fondée sur des infrastructures modernes et interconnectées.
Par Akrem R.
«La véritable renaissance économique en Afrique ne saurait se réaliser qu’à travers la mise en place d’infrastructures intégrées et modernes, à même de répondre aux aspirations des peuples du continent et de s’adapter aux défis d’un monde en mutation», a-t-il souligné dans une allocution prononcée en son nom par le président du Conseil de la nation, M. Azouz Nasri, à l’ouverture des travaux du 3e Sommet sur le financement du développement des infrastructures en Afrique, qui se tient à Luanda.
Pour concrétiser cette vision, «nous devons créer un environnement favorable à la libre circulation des personnes, des biens et des services, grâce à un réseau interconnecté de routes, de ports, de chemins de fer, d’infrastructures numériques et de sources d’énergie, afin de renforcer l’intégration régionale et l’unification des marchés africains», dira le chef de l’État, indiquant que l’investissement dans les infrastructures demeure l’un des principaux moteurs de la croissance économique et un facteur déterminant d’amélioration du climat des affaires et d’attractivité des investissements.
C’est dans cet esprit, ajoute le président Tebboune, que l’Algérie a entrepris la réalisation de projets stratégiques à dimension continentale, mobilisant ses ressources nationales tout en s’ouvrant à des partenariats innovants et multilatéraux, en coopération avec les institutions financières régionales et internationales.
Il a également rappelé l’engagement de l’Algérie à jouer un rôle actif dans le soutien au développement africain, à travers le lancement et la mise en œuvre de projets prometteurs incarnant son intime conviction que la coopération et l’intégration constituent la voie la plus efficace pour parvenir à une prospérité commune.
De mégaprojets lancés par l’Algérie
Parmi ces mégaprojets, le président de la République a cité la route transsaharienne reliant l’Algérie à cinq pays africains, qui contribue au désenclavement des pays du Sahel, tout en transformant ce corridor en carrefour économique et commercial névralgique.
Il a également évoqué le projet de raccordement du Sud algérien au réseau ferroviaire, dans le cadre d’une vision stratégique visant à étendre cette connexion aux pays voisins en appui à l’intégration régionale et au développement commun, le projet de route reliant Tindouf à Zouerate (Mauritanie), financé par l’Agence algérienne de coopération internationale pour la solidarité et le développement (AACISD), visant à faciliter la jonction entre l’Afrique du Nord et l’Afrique de l’Ouest, ainsi que le projet de dorsale transsaharienne à fibre optique, visant à renforcer l’infrastructure numérique et à soutenir l’économie numérique au Sahel pour accompagner les mutations technologiques mondiales.
Le président de la Ré- publique a aussi mis en avant le projet de gazoduc transsaharien Nigeria–Algérie via le Niger, qui constitue un maillon stratégique de la coopération continentale dans le domaine énergétique et en matière de renforcement du partenariat Sud–Sud.
Plus de 50 projets d’infrastructures en cours
Sur le plan national, le chef de l’État a rappelé que l’Algérie met actuellement en œuvre plus de 50 projets majeurs d’infrastructures, dans le cadre d’une stratégie globale de développement économique. Ces projets couvrent plusieurs secteurs vitaux, indique le chef de l’État, en citant en particulier les deux mégaprojets ferroviaires majeurs, dont le premier, long de 950 km, relie la mine de fer de Gara Djebilet à Béchar, tandis que le second, de 420 km, connecte le port d’Annaba à la zone minière de Djebel Onk (Tébessa), et cinq stations de dessalement d’eau de mer, dont quatre déjà opérationnelles à Oran, Tipasa, El Tarf et Cap Djanet, et une en cours de réalisation à Béjaïa.
À cela s’ajoutent l’extension du métro d’Alger vers l’aéroport international et plusieurs nouveaux quartiers, pour améliorer la mobilité urbaine et réduire les émissions polluantes, ainsi qu’un programme national de deux millions de logements et le développement de grands pôles urbains à travers le territoire, afin d’équilibrer le développement régional. Le président Tebboune a également évoqué la volonté de l’Algérie de devenir un hub technologique et numérique africain, pleinement intégré dans les chaînes de valeur régionales et mondiales.
Dans son message adressé à ses pairs africains, le chef de l’État a insisté sur la nécessité de passer «des déclarations politiques aux réalisations concrètes».
«L’intégration africaine ne doit pas être un simple slogan, mais une réalité vécue, traduite par des projets communs portés par une vision africaine authentique», a-t-il déclaré, en définissant une vision africaine claire et pragmatique fondée sur cinq axes, à savoir : «l’accélération de la réalisation des projets prioritaires du Programme de développement des infrastructures en Afrique (PIDA), avec des délais précis et un suivi politique et technique permanent ; la création d’un mécanisme de coordination permanente entre les États africains, l’Union africaine et les institutions financières régionales ; la levée des obstacles techniques, administratifs et financiers qui freinent la mise en œuvre des grands projets ; le renforcement du partenariat public– privé et la mobilisation des ressources africaines internes avant de recourir aux financements extérieurs, en favorisant les solutions innovantes telles que les fonds souverains africains conjoints ; et enfin, la priorité aux projets à impact continental réel, créateurs d’emplois et porteurs de sécurité énergétique, alimentaire et numérique».
Le chef de l’État a enfin rendu hommage à la jeunesse africaine, qu’il considère comme «le cœur battant du continent et la force motrice du renouveau», appelant à renforcer la coopération Sud– Sud et à promouvoir l’autosuffisance africaine fondée sur la solidarité et la complémentarité.
En conclusion, le président Tebboune a exprimé l’espoir que les recommandations issues de ce sommet se traduiront en résultats concrets sur le terrain, capables de produire une véritable transformation dans la mise en œuvre des projets continentaux.
A. R.







