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Taxes douanières américaines : Quel impact sur l’économie algérienne ? - ECOTIMES

Taxes douanières américaines : Quel impact sur l’économie algérienne ?

Taxes douanières américaines : Quel impact sur l’économie algérienne ?

En Algérie, Sonatrach peut être assimilée à une grande Banque primaire procurant avec les dérivées inclus dans la rubrique hors hydrocarbures pour 67% entre 2O22/2O24, selon les statistiques officielles de la douane, soit, 98% des recettes en devises. Dans ce cadre, il y a lieu d’analyser les impacts des décisions récentes des taxes douanières du président Trump concernant 18O pays et pour l’Algérie qui étaient jusque-là de 18,9 %, et passent à 30%, les échanges commerciaux entre les deux pays s’étant élevés à 3,5 milliards de dollars en 2024.

Par Dr Abderrahmane MEBTOUL

En rappelant que vers les années 2OO4, les échanges commerciaux bilatéraux, étaient d’environ 8,5 milliards de dollars, et depuis, avec la production de pétrole et de gaz de schiste, selon l’ambassade des USA à Alger, le volume des investissements directs a triplé estimé actuellement à 6 milliards de dollars et en 2O24 selon le FMI, les échanges ont atteint 3,5 milliards de dollars.

Les importations en provenance des USA en 2O24 ont été de 1 milliard de dollars et l’Algérie a exporté vers les États-Unis, pour 2,5 milliards de dollars de biens, essentiellement des hydrocarbures produits pétroliers raffinés ou bruts, des engrais azotés, très accessoirement le ciment, certains produits sidérurgiques et agricoles.

Avec ces surtaxes, à moins d’un accroissement proportionnel de la productivité interne, ces produits peuvent n’être plus compétitifs par rapport aux autres pays qui ont eu un taux largement inférieur. Qu’en sera-t-il des impacts avec les compagnies américaines qui récemment avaient exprimé leur volonté d’investir en Algérie avec les nouvelles taxes ? N’investiront –elle pas dans d’autres pays moins taxés ?

En plus des risques d’une décroissance de l’économie mondiale comme le montre la panique des places boursières mondiales, cela aura un impact sur les recettes des hydrocarbures : pour

exemple avec l’annonce de ces taxes en plus de l’augmentation de la production de l’OPEP+ , le cours du pétrole a été coté, le 04 avril 2O25, à 65,58 dollars pour le Brent et 61,99 dollars pour le Wit, une baisse de près de 8/1O dollars en référence au mois de février :mars 2O25, avant cette annonce, une lourde perte pour l’Algérie.

Car, les recettes de Sonatrach représentant l’essentiel des recettes en devises sont passées de 6O milliards de dollars en 2O22, à 5O en 2O23, des estimations provisoires entre 43/44 milliards de dollars pour 2O24 pour un cours moyen de 75 dollars. Qu’en serait-il si le cours moyen pour 2O25 est inférieur à 7O dollars, le déficit budgétaire, source d’inflation, prévu pour 2O25 étant déjà très élevé estimé par la loi de finances 2O25 à 61,72 milliards de dollars au cours actuel

Cette dépendance vis-à-vis de la rente des hydrocarbures est d’autant plus inquiétante que la majorité des entreprises privées et publiques, que ce soit pour leur investissement ou leur exploitation courante, sont entièrement dépendantes de la «monnaie hydrocarbures » et les réserves de change provenant essentiellement de Sonatrach sont estimées à plus de 7O milliards de dollar, fin 2O24.

Tout est irrigué par cette rente. Les banques commerciales et d’investissement opèrent non plus à partir d’une épargne puisée du marché, mais par les avances récurrentes (tirage et réescompte) auprès de la Banque d’Algérie via les recettes et les entreprises publiques déficitaires sont refinancées par le Trésor toujours via les recettes de Sonatrach.

Cet assainissement a coûté 250 milliards de dollars durant les trente dernières années à fin 2O2O (source APS) et cela a continué entre 2O21/2O24, via toujours la rente des hydrocarbures.

En conclusion, de profondes réformes structurelles s’imposent pour résister à la fois aux nouvelles mutations géostratégiques et aux aléas de la conjoncture internationales dont la réforme des institutions, du système socio-éducatif , du foncier et du système financier dans sa globalité – banques, fiscalité, domaines, douanes et afin d’améliorer la gouvernance et de dynamiser le tissu productif.

L’objectif de la réforme est de redonner confiance à la population algérienne à condition de sa mobilisation pour relever les nombreux défis.

A. M.

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