« Le Kenya a réalisé durant le premier trimestre 2021, 15 milliards de transactions commerciales via le M-Pesa (Moyen de paiement par Smartphone), à raison de 20 dollars par transaction. », a révélé le président du Groupement algérien des acteurs du numérique (Gaan), Tadjeddine Bachir, lors de son passage à l’émission ‘’l’Eco de la semaine’’, sur Canal Algérie.
Par Zoheir Zaid
Il a tenu à ajouter : « Ce qui nous donne un total de 300 milliards de dollars par trimestre. Une somme énorme que l’Algérie peut aussi générer en recourant au 3ème type du commerce électronique, à savoir, le paiement via les crédits télécom. »
Ce mode de paiement demeure, selon Tadjeddine Bachir, le plus important et, aussi, le plus accessible, car il exige seulement de l’usager d’être muni d’un Smartphone et d’avoir du crédit pour communiquer. «C’est ce qu’on peut appeler : le paiement électronique par le flexy. D’autant qu’une domiciliation bancaire ou CCP n’est pas, ici, une obligation.», tient-il à expliquer.
Revenant sur les 2 autres modes du m-paiement, le président du Gaan, a indiqué que si le mobile paiement, via Baridimob ou autres banques terminales qui l’ont adopté, est méritoire à plus d’un titre, le portefeuille électronique, qui n’exige pas d’être adossé à une banque, demeure, quant à lui, non-autorisé.
Une Autorité supra-ministérielle pour l’e-administration
« L’Administration, volontairement ou involontairement, est en train de bloquer la relance économique. », déplore Tadjeddine Bachir.
« Car, tient-il à ajouter, le blocage des investissements, évoqué notamment par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, est d’ordre administratif. »
Le remède réside, selon Bachir, dans le recours à la transformation digitale de l’Administration, ou ce qu’on appelle, l’e-administration, « garante de la transparence », selon ses termes.
« Mais elle doit être transversale, car la duplication des systèmes d’information, actuellement adoptée, ne réussit pas l’inter-connectivité escomptée entre les acteurs concernés. », précise-t-il.
Bachir Tadjeddine, revient, dans ce cadre, sur le succès de la carte biométrique : « L’élaboration de la carte biométrique s’est passée d’une manière atypique : on a rempli un formulaire sur le Web, après on a été destinataire d’un SMS pour aller récupérer la carte. Au niveau du service de biométrie, on s’est identifié par nos empreintes digitales. »
« Malheureusement, s’indigne-t-il, la suite n’a pas été digitale, car on est en train de rigoler sur ‘’l’acte de faire une photocopie de la carte biométrique’’, alors qu’il fallait généraliser la dotation de lecteurs de carte biométrique au niveau de toutes les administrations, ce qui nous aurait évité l’utilisation du papier, qui doit être banni, car ne correspondant pas au concept d’e-administration.»
Le président du Gaan demeure convaincu qu’une administration digitalisée est une administration adepte du ‘’zéro papier’’. Ce processus ne peut, à ses yeux, être mis en œuvre sauf si on créera une Autorité supra-ministérielle, dotée du pouvoir d’instruire les acteurs censés suivre la transformation digitale, d’y recourir.
La mise en place de l’Autorité supra-ministérielle trouve, également, son fondement, dans le passage à la certification et la signature électronique. « Aucune administration ne peut appliquer celles-ci, car l’Agence gouvernementale de certification électronique (Agce), en dépit des avancées dont elle est à l’origine, ne peut imposer une certification aux autres ministères. »
Enfin, le président du Gaan, a insisté sur le rétablissement de la confiance entre les gouverneurs et les gouvernés afin de réussir le développement économique escompté. « Les citoyens demandent souvent d’avoir un Belmadi, le sélectionneur national, dans chaque secteur. Je les rassure en disant que nous en avions dans tous les domaines, mais malheureusement, on ne les voit pas. »
Z. Z.