Dans le contexte actuel, marqué par une baisse drastique de la pluviométrie et la hausse de l’impact du stress hydrique, la question de l’irrigation est devenue cruciale pour le secteur agricole.
Avec des périmètres irrigués d’une superficie n’atteignant même pas 1,5 million d’hectares, (1,43 million ha exactement selon les données du ministère de l’agriculture pour la saison 2020/2021), soit moins de 17% de la SAU globale, il va sans dire que la filière des cultures végétales accuse un déficit énorme dans ce domaine. Et encore, sur ce total, près de 900.000 ha seulement sont dotés de systèmes d’irrigation économes en eau.
Cet état des lieux reflète aisément l’ampleur des besoins de la filière en matière de développement de systèmes d’irrigation plus modernes et moins consommateurs en eau. En termes de projections, à l’horizon 2024, tel qu’il ressort de la feuille de route du ministère de tutelle (2020-2024), l’objectif tracé est de doter 500.000 hectares supplémentaires réservés à la céréaliculture en systèmes d’irrigation d’appoint.
Pour la mobilisation de ressources destinées à l’approvisionnement en eau agricole en amont, jusqu’à janvier dernier, il a été fait état de 4.000 forages à réaliser en attente d’autorisations au niveau des administrations de wilayas, principalement dans le sud du pays.
La réalisation de ces ouvrages nécessite toutefois une certaine maitrise et des équipements adéquats pour effectuer des forages répondant aux normes requises, à savoir, atteindre la profondeur recommandée, à partir de 50 mètres minimum, pour avoir une eau avec un faible taux de salinité. Interrogé sur ce point, l’agronome Camara Karifa, spécialiste en pédologie et connaisseur des exploitations agricoles de Biskra et El Oued, précisera: «Pour avoir une eau avec un taux de salinité acceptable pour l’irrigation, il faut atteindre la nappe albienne, donc réaliser des forages au-delà de 500, voire 1000, mètres de profondeur».
Au niveau des exploitations, les systèmes de drainage et d’irrigation, que ce soit sous pivot, par épandage, goute à goute, eux aussi, nécessitent des équipements plus modernes, économes en eau, mais aussi permettant d’atténuer la pollution et la salinisation des sols.
M. Naïli