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Sur les monts de Lakhdaria : Une nouvelle ère de développement

Sur les monts de Lakhdaria : Une nouvelle ère de développement

Sur les monts de Lakhdaria : Une nouvelle ère de développement

À 70 km d’Alger, la ville de Lakhdaria occupe le plus grand méandre de l’oued Isser, là où ce cours d’eau dessine le virage qui lui fait quitter la direction sud-nord- lui, ayant commencé sa course dans la région des Hauts Plateaux de Ain Boucif-vers une direction transitoire, celle de l’est, avant de se redresser une nouvelle fois vers le nord pour finir sa course vers la mer à Zemmouri.

Par Amar Naït Messaoud

Cette position géographique a valu à la ville quelques aspects qui la rapproche des gens de la mer- avec le marché aux poissons bien achalandé et où il y a toujours du nouveau-, et une proximité humaine et commerciale avec les banlieues est de la capitale (Réghaïa, Rouiba, Dar El Beïdha) qui créent une forte mobilité des populations.

Autrefois enclavée dans les méandres de l’Oued Isser et le mont Tigrimount, Lakhdaria s’ouvre d’une façon fulgurante sur la Mitidja-est par la grâce de l’autoroute est-ouest dont l’itinéraire traverse frontalement djebel Bouzegza, laissant l’Isser sur sa droite, vers le nord.

Cette nouvelle infrastructure de grande envergure commence à offrir à toute la région de l’Atlas blidéen oriental un autre destin, celui de la proximité, de l’échange renforcé et du développement accéléré.

L’Atlas blidéen oriental est cette pyramide de pitons de montagne où, au sud-est d’Alger, se rencontrent quatre wilayas : Bouira, Boumerdès, Blida et Médéa.

Les populations identifient approximativement les portions de wilayas comprises dans cette espace par quatre villes ou agglomérations qui sont, respectivement : Lakhdaria, Keddara/Bouzegza, Souhane et Tablat. C’est là où commence à s’infléchir la ligne de crête qui commence dans la région de Booumedfaâ et qui passe par le majestueux Chréa.

Lakhdaria, ex-Palestro, fait partie de la wilaya de Bouira depuis que, 1974, cette wilaya a été créée. Avant cette date, cette ville et les communes qui l’environnent, relevaient de l’ex- département de la Grande Kabylie (Tizi Ouzou).

Son nom actuel est tiré de celui du combattant Si Lakhdar (de son vrai nom Rabah Mokrani), mort en martyr en mars 1958. Il est originaire d’Ath Abbas (wilaya de Bejaïa). Sa famille, les Mokrani, a été déplacé lors de l’insurrection de 1871 pour être placée à Guergour, à la périphérie de la ville de Lakhdaria.

Ce nom a été donné à la ville en 1962 du temps où feu El Hachemi Cherif, ancien officier de l’ALN désigné sous-préfet (chef de daïra) de l’ex-Palestro.

On est dans un espace géomorphologique serré, tourmenté, dessinant presque un entonnoir. La ville est enserré entre deux chaînes de montagnes : d’une part, les derniers sommets formant la queue du Djurdjura, en particulier le sommet de Tigrimount (1031m), au-delà duquel commence la commune de Chabet E Amer, et d’autre part, les nombreux sommets orientaux de l’Atlas blidéen.

Deux de ces sommet, Tamesguida (1103 m) et Djebel Fernane (1043), dominent les communes de Guerrouma et Boukram. Au-delà, vers le sud, commence la daïra de Tablat, relevant de la wilaya de Médéa.

Contrairement au mont Tigrimount qui domine la ville de Lakhdaria dans une position quasi verticale, les sommets de l’Atlas blidéen (répartis sur les communes de Maâlla, Zbarbar, Guerrouma, Boukram et Bouderbala) descendant vers la ville de Lakdaria et Kadiria en développant un réseau hydrographique très dense, avec des pentes allant de 15 à 50 %, sur des distances qui atteignent parfois jusqu’à 25 à 30 km.

C’est la rencontre de ce chevelu hydraulique très dense qui forme la vallée de l’Isser. Une autre partie des eaux de l’Isser descend, via le cours d’eau de Oued Zeghoua, de Djebel Dirah (1810 m d’altitude) dans la commune de Sour El Ghozlane.

La branche de l’Isser qui descend de Aïn Boucif et celles qui vient de Sour El Ghozlane se rencontrent, sous pour former Oued El Malah, dans la plaine de Beni Slimane (wilaya de Médéa) et dévalent les versants de Guerrouma, Mihoub, Magraoua, Maâlla, Zbarbar et finissent dans le deuxième plus grand barrage d’Algérie, Koudiat Acerdoune (capacité : 640 millions de mètres cubes) mis en service en 2009.

Une géographie physique qui a «moulé» la géographie humaine

La géographie tourmentée et le relief accidenté offrent à cette région, proche d’Alger, des contraintes et des atouts qui sont loin d’être complètement identifiés et décryptés, pour qu’elles puissent être positivement exploités.

La mobilité sociale issue des chamboulements induits par la décennie noire ne sont pas complètement étrangers à cette situation, mais il n’y a pas que cela. L’on se souvient que le nom de Zbarbar était assimilé, à un certain moment, à l’épicentre de la subversion terroriste au centre du pays.

L’exode rural ayant été provoqué par l’insécurité avait pour principaux débouchés Lakhdariaville, Aïn Bessem, Thenia, Tablat, Larbaâtach, Khemis El Khechna, Reghaîa,,…etc.

Aujourd’hui, avec le retour de la paix et le lancement de plusieurs projets de désenclavement et d’amélioration du cadre de vie, le moins attentif des observateurs aura à remarquer les hautes potentialités de la région sur le plan du tourisme, de l’agriculture de montagne, d’artisanat et de petits métiers liés aux produits du terroir.

À lui seul, le barrage Koudiat Acerdoune, le deuxième du pays après de celui de Beni Haroun, offre des opportunités immenses, non seulement pour les activités agricoles, mais également pour le tourisme.

L’arboriculture de montagne offre des possibilités immenses, qui participeront même à la protection du bassin versant du barrage. Une grande partie de cet espace est quasiment nue, exposant ce précieux et grandiose ouvrage hydraulique au phénomène de l’envasement.

Les incendies de forêts ont consumé des milliers d’hectares entre 2021 et 2024 dans les communes de Boukram et Zbarbar. Sachant que la plupart de ces terrains relèvent de la propriété privée, souvent dans l’indivision chez des familles dispersées dans les autres wilaya, il est très compliqué d’entrevoir une solution pour la gestion post-incendie de ces terrains qui commencent à recevoir des investissements dans l’aviculture et des constructions à usage d’habitation.

Retour des populations : une tendance qui se confirme

S’agissant de l’arboriculture, le fond de la vallée de l’Isser, autour des villes de Kadiria et Lakhdaria, est connu pour ses vergers en agrumes qui ont fait même la notoriété de la région. Sur les versants montagneux, l’on retrouve l’olivier, le figuier et quelques plantations d’amandier.

Ce qui attire notre attention, c’est surtout ces « forêts » d’oléastre (olivier sauvage), s’étendant sur des centaines d’hectares et qui demeurent en l’état. Un grand projet de greffage d’oléastre serait le bienvenu dans une région qui s’y connait bien en matière de production d’huile d’olive.

Tous ces brins d’oléastre doivent être greffés, puis, pour réduire la densité du peuplement, être transplantés pour réaliser l’extension de l’oliveraie de la montagne. La réhabilitation de cette partie de l’Atlas blidéen, sur le plan agricole, rural, du renforcement de la biodiversité, de la protection des terres et des ouvrages hydrauliques, du développement des produits du terroir et de l’artisanat, peut constituer la voie royale pour un développement générale de la région.

En tous cas, à l’isolement dans lequel était confinée jusqu’au milieu des années 2 000 la région de l’extrême ouest de la wilaya de Bouira, en limite avec les wilayas de Boumerdès, Blida et Médéa, succède aujourd’hui une forme d’ouverture qui annonce logiquement un autre destin économique et social.

Des milliers de ménages de la région avaient, sous l’effet du manque d’emploi et de la pression de l’insécurité, quitté leurs foyers se mettant en quête d’une vie meilleure dans les villes. Bouira, Thénia, Lakhdaria, El Kadiria, Tablat, banlieues d’Alger, sont, entre autres, les destinations où se rendaient les jeunes de Zbarbar, Boukram, Bouderbala, Maâlla, ayant abandonné, à leur corps défendant, leurs maisons, leurs lopins de terre et leur cheptel.

Bien que des familles soient restées définitivement sur leurs lieux de déplacement, la majorité des ménages ont pu rebondir et retrouver leurs terres dans un contexte tout à fait nouveau, celui des grands défis de développement.

Le développement local a enregistré des résultats probants, même s’il reste encore des déficits à combler sur le plan de la santé, des infrastructures de desserte, de l’adduction d’eau potable de soutien à l’agriculture de montagne et à l’artisanat.

A. N. M.

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