La dernière sortie maladroite du président Français, Emanuel Macron, lors d’une rencontre avec des jeunes issus de l’immigration, a été la goutte qui a fait déborder le vase, et Alger ne compte pas se laisser piétiner, tant la réponse officielle, par la voix même de la Présidence de la République, a été prompte et sans ambages.
Par Nadjib K.
L’Algérie qui a exprimé samedi son rejet «catégorique de l’ingérence inadmissible dans ses affaires intérieures», a tenu de dénoncer de manière franche et énergique, les propos «non démentis que plusieurs sources françaises ont attribué nommément au Président de la République française», considérant ces derniers comme «une atteinte intolérable à la mémoire des 5.630.000 valeureux martyrs qui ont sacrifié leurs vies dans leur résistance héroïque à l’invasion coloniale française ainsi que dans la Glorieuse Révolution de libération nationale».
En ce sens, l’Etat algérien rappelle les crimes coloniaux commis par cette même France, dont les responsables usent et abusent, ces derniers temps notamment, des «appréciations superficielles, approximatives et tendancieuses», dont la dernière, celle de Macron «concerne l’édification de l’Etat national algérien», que ce dernier considère comme étant inexistant avant la colonisation française.
S’agit-il d’un affront ? Les plus avertis n’en tiennent pas compte, tant la France officielle a depuis toujours, joué sur ce registre, espérant à chaque fois remettre au goût du jour sa rhétorique qui consiste à présenter la colonisation comme une œuvre «civilisationnelle». Pour preuve, les «coups bas» de la France ne datent pas d’hier, et ses positions envers notre pays durant les années du terrorisme, ne sont qu’édifiantes. Il y a une semaine à peine, le gouvernement français annonçait la réduction du nombre de visas accordés aux Algériens, au même titre que les Tunisiens et les Marocains, une décision très mal reçue dans les trois pays maghrébins, mais particulièrement par l’Algérie qui a exprimé sa désapprobation de cette mesure. Cependant, avec cette dernière sortie de Macron, le Président Tebboune a vite rappelé l’ambassadeur algérien à Paris pour consultation, ce qui prévient de nouvelles mesures qui peuvent être prises afin de rendre la pareille à l’indélicatesse de l’Hexagone.
Une réponse énergique et sans concession
Hier, des informations relayées par la presse françaises, citant des sources officielle, notamment «un porte-parole de l’état-major français», cité par Le Monde, font état de l’interdiction par l’Algérie du survol de son territoire aux avions militaires français. «Ce matin (hier, dimanche, NDLR), en déposant les plans de vol de deux avions, nous avons appris que les Algériens fermaient le survol de [leur] territoire aux avions militaires français», a déclaré le colonel Pascal Ianni, porte-parole de l’état-major français, confirmant des informations révélées par le quotidien Le Figaro.
Côté Algérien, l’information n’a été ni confirmée ni infirmée, à l’heure où nous mettions sous presse, mais des sources bien informées, estiment que la crise diplomatique actuelle, entre Paris et Alger, peut déboucher sur un véritable «clash», tant du côté français «la fièvre des élections présidentielles à venir, risque bien de provoquer des débordements». L’Algérie n’étant pas prête à céder sur ses positions de principe, notamment, le rejet de toute forme d’ingérence dans ses affaires intérieures, ne va pas faciliter la tâche à Emmanuel Macron qui, tout compte fait, peut être amené à revoir sa copie et essayer de justifier son incartade.
N. K.