«Sucess-stories» féminines : Les nouveaux podiums de la femme algérienne

«Sucess-stories» féminines : Les nouveaux podiums de la femme algérienne

Avec les jeux olympique 2024, l’Algérie retrouve quelque peu l’assurance que la force du pays porte aussi un autre nom, celui de la femme, de ses femmes. Une réalité intangible, historique, mais qui, paradoxalement, a besoin des événements comme ceux créés par Imane Khelif et Kaylia Nemour pour être entendue et prolongée en écho vers d’autres conquêtes. Un besoin bien légitime, au fond, dans un contexte d’une mondialisation tentée par l’effacement des aspérités et de la diversité, semant le doute et le manque de confiance dans les énergies des pays du Sud global.

Par Amar Naït Messaoud

Pourtant , les conquêtes et la saga de la femme algérienne ne s’arrêtent pas aux compétitions sportives dont histoire est flamboyante, mais embrassent tous les domaines de la vie de la société, et ce, depuis au moins la guerre de Libération nationale, dans laquelle la femme a pris une part importante, jusqu’aux métiers de pointe dans la navigation aérienne et la recherche scientifique, en passant par l’administration, la santé, l’éducation et l’entreprise.

C’est là un parcours qui, aux yeux des organisations féminines et de certaines élites nationales, est en décalage par rapport à ce que le Code de la famille 1984 a accordé à la femme comme droits.

Cela « cadre mal », en vérité, avec les avancées faite par la femme en Algérie, aussi bien dans l’accès à la scolarité et au travail que dans d’autres domaines de la vie, domestique et professionnelle.

Femme juge, femme conductrice de voiture, médecin, maitre de conférence, wali, même général de l’armée, ce sont là des postes ou des statuts bien consacrés en Algérie où l’on retrouve en grand nombre la gent féminine.

Malgré ces avancées, bien réelles, une journée comme celle, par exemple, appelée « Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes » (25 novembre), nous rappelle à notre situation prosaïque, celle où des femmes continuent à coltiner le poids d’un conservatisme désuet, où la violence contre la femme demeure malheureusement une réalité, particulièrement dans certaines régions rurales et même dans des quartiers urbains.

LA FEMME ET LE MONDE DE LA POLITIQUE

Sur le plan de la participation de la femme à la vie politique, bien des avancées ont été enregistrées, même si la représentation à tous les échelons est encore lacunaire.

Cependant, la méthode des quotas adoptée depuis l’amendement de le Constitution en 2008- méthode laquelle les partis politiques étaient contraints de présenter un pourcentage de candidates aux différentes élections- n’a, en toute apparence, pas pu donner ses fruits.

Car, rarement une politique des quotas peut rimer avec compétence. Certains des griefs adressés à la composition féminine de l’ancienne APN n’étaient pas totalement infondés.

La participation féminine à la vie politique du pays était ainsi appréhendée en termes purement statistiques auxquels doivent satisfaire les partis politiques entrant dans la course électorale.

Pour n’avoir pas pu « recruter » des femmes dans leur formation, plusieurs partis s’étaient vus exclus de la compétition sur la base du non respect du quota réservé aux femmes.

Pour des raisons évidentes liées à la difficulté, voire l’impossibilité, de mobiliser de but en blanc et ex-nihilo des candidatures féminines aux élections, l’on est amené à se poser les bonnes questions sur les modalités et les voies devant permettre une vraie promotion de la femme algérienne, aussi bien sur le plan de la citoyenneté et de la vie politique que sur le plan de la libération économique.

BILAN MITIGÉ

Signe des temps, face à cette situation -la politique des quotas- , l’on avait très peu entendu les associations féminines commenter, critiquer ou remettre la procédure.

Déjà que le classique débat de la participation de la femme à la vie économique du pays et de l’égalité des chances revendiquée pour les deux sexes dans le cadre de la vie institutionnelle et administrative du pays, avait beaucoup peiné à s’acheminer vers des résultats probants, il était pour le moins aléatoire de pouvoir s’engager dans le débat sur une expérience aux résultats fort mitigés.

Dans l’aire même- dans les pays occidentaux- où des progrès inhérents à la promotion du statut de la femme sont considérés comme les plus avancés, des mouvements féministes, des intellectuels et d’autres forces sociales jugent que la discrimination est toujours de mise et que l’égalité entre l’homme et la femme reste encore à conquérir.

Pour cette nouvelle entreprise tendant à mieux faire avancer la cause des femmes, un nouveau concept a été introduit dans la littérature politique depuis les années quatre-vingt-dix du siècle dernier.

Il s’agit de la parité hommes femmes. Dans les dossiers relatifs aux projets de développement, cette donnée a pris le nom de la « dimension genre ».

NOUVEAUX MODÈLES

Face aux différentes résistances des milieux conservateurs- qu’il s’agisse du conservatisme social, politique ou culturel-, la nouvelle avant-garde de la lutte des femmes n’hésite paradoxalement pas à faire sienne la conception des quotas, bien que celle-ci ne reflète pas nécessairement un bond culturel au sein de la société.

Sans doute, cette conception des choses est-elle l’indice d’un certain pragmatisme, faute de faire valoir des solutions plus proches d’idéaux des luttes féminines.

La promotion de la femme algérienne peut aussi prendre le chemin de l’effort individuel, soutenu par les parents et proches, sans égard pour la camisole dans laquelle on tente de la figer.

Les réussites individuelles se multiplient dans les domaines des sports, des études supérieures, de l’entreprise, de la recherche scientifique, outre les deux domaines « classiques » de la santé et de l’éducation.

Ces réussites se multiplient, dans un climat de saine émulation, si bien qu’elles s’imposent aujourd’hui comme modèles à suivre dans la promotion de la femme et la libération de ses énergies.

A. N. M.

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