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Stratégie pharmaceutique: autosuffisance, innovation et exportation

Autosuffisance, innovation, exportation… Les axes de la stratégie pharmaceutique algérienne

Autosuffisance, innovation, exportation… Les axes de la stratégie pharmaceutique algérienne

L’industrie pharmaceutique figure parmi les secteurs clés du plan du gouvernement pour la diversification de l’économie nationale. Une stratégie ambitieuse est mise en place visant l’autosuffisance, l’innovation et la conquête de parts sur le marché international, notamment africain. Des investissements importants sont projetés par des laboratoires algériens du secteur privé et étrangers, et notamment par le Groupe Saïdal, placé comme étant la locomotive de l’industrie pharmaceutique algérienne.

Par Akrem R.

Des instructions fermes ont été données par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, pour que le groupe public retrouve sa place de leader national, en récupérant une part du marché national, auparavant couverte par l’importation. Grâce à cette nouvelle politique orientée vers la production locale, le pays couvre désormais 80 % de ses besoins en médicaments, a fait savoir le ministre de l’Industrie pharmaceutique, Ouassim Kouidri, dans une déclaration à la radio nationale « Chaîne I ».

Cela est un jalon stratégique qui s’inscrit dans la vision du président de la République, visant à garantir la souveraineté sanitaire et économique du pays.

Cette avancée repose sur une double ambition : réduire la dépendance vis-à-vis des importations et positionner l’Algérie comme un acteur majeur sur le marché pharmaceutique africain et international. En effet, et en dépit de ces avancées enregistrées, un grand travail reste encore à faire, notamment dans la production des dispositifs médicaux et matières premières.

Actuellement, la plupart des intrants et autres dispositifs, notamment les machines, sont importés. L’investissement dans ce créneau est donc plus que nécessaire afin d’améliorer la compétitivité du médicament « Made in Algeria » à l’international, où la concurrence fait rage, notamment avec les grandes firmes internationales.

Dans sa nouvelle stratégie, le ministère accorde une grande importance à ce créneau en axant ses efforts sur la production des dispositifs médicaux.

Jusqu’ici focalisée sur les médicaments, la stratégie algérienne s’étend désormais aux dispositifs médicaux, encore largement importés. «Nous avons atteint un taux de couverture de 80 % pour les médicaments. La prochaine étape est de renforcer notre production locale de dispositifs médicaux, élément essentiel de la sécurité sanitaire», a expliqué le ministre.

Un autre point stratégique et important est la réduction de la facture d’importation, non pas en supprimant des médicaments, mais en développant la production locale, dira-t-il. D’ici la fin de l’année, «nous lancerons trois projets de Saïdal, ainsi que d’autres grands projets en 2026 et 2027».

Thérapie cellulaire, un projet du siècle pour Saïdal

Il a fait savoir que trois usines de production de matières premières pharmaceutiques seront opérationnelles d’ici la fin de 2025, en citant notamment la relance de l’unité de Saïdal de production d’antibiotiques dans la wilaya de Médéa ; la production de paracétamol et d’acide acétylsalicylique (principe actif de l’aspirine) à Batna, et enfin d’autres antibiotiques à usage médical à Alger.

Le ministre a ajouté également que, d’ici 18 mois, Saïdal lancera la production nationale de matières premières pour les hormones, réduisant ainsi une dépendance totale aux importations dans ce segment stratégique.

Outre la production de médicaments et dispositifs médicaux, l’Algérie s’oriente résolument vers les traitements innovants. Le pays sera d’ailleurs doté d’un premier centre de thérapie cellulaire par cellules souches, le premier du genre sur le continent africain et au Moyen-Orient.

Ce projet du siècle sera implanté à Sidi Abdallah et réalisé en partenariat entre Saïdal et le groupe Madar. Il s’agit là d’une avancée majeure et d’une expertise médicale de grande envergure, dira le ministre, en affirmant que «nous serons parmi les premiers à nous engager dans cette voie».

En outre, et afin de réussir dans ce projet, le groupe Saïdal a fait appel à l’Institut Karolinska en Suède, l’un des plus prestigieux au monde.

En effet, ce centre permettra de développer des traitements de pointe contre les maladies neurodégénératives, les pathologies chroniques et même certaines formes de diabète. «Les experts estiment qu’à l’horizon de dix ans, 60 % des médicaments classiques seront remplacés par des thérapies cellulaires. Nous devons être parmi les pionniers pour ne pas rater ce virage historique», a affirmé le ministre.

Stérilisation : combler un maillon manquant

Ce projet mobilisera également la diaspora scientifique algérienne et favorisera un transfert de technologie de haut niveau, ouvrant la voie à des applications thérapeutiques innovantes pour d’autres pathologies.

Si la production locale progresse, un obstacle majeur freine encore l’autosuffisance : l’absence d’unités locales de stérilisation des dispositifs médicaux. Actuellement, certains fabricants algériens doivent envoyer leurs produits à l’étranger pour cette étape cruciale.

Pour y remédier, deux unités de stérilisation verront le jour, l’une nationale, l’autre en partenariat avec l’Italie, avec un lancement prévu dès la semaine prochaine. Objectif : maîtriser toute la chaîne de production, de la conception à la mise sur le marché, sans dépendance extérieure.

Exportations : viser la certification “maturité 3”

Au sujet de la conformité des médicaments locaux aux normes internationales, le ministre n’a pas manqué d’évoquer les efforts déployés par son département ministériel pour faciliter les procédures d’enregistrement et de certification des produits nationaux, qui demeurent un obstacle majeur pour leurs exportations vers les marchés africains et arabes.

M. Kouidri a révélé que les démarches d’obtention du Certificat de maturité de niveau 3 auprès de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) «seront achevées d’ici octobre prochain».

Cette certification internationale est indispensable à l’enregistrement et à la reconnaissance des médicaments à l’export. Elle permettra de mettre en place un système réglementaire reconnu sur le plan international, tout en améliorant la transparence et l’efficacité des procédures en vigueur.

«Les évaluations devraient être finalisées en octobre 2025, ouvrant ainsi la voie à une simplification des procédures d’exportation, un accès facilité aux marchés africains, et une présence renforcée sur d’autres marchés internationaux», a précisé Kouidri.

Avec cette feuille de route, l’Algérie ambitionne non seulement l’autosuffisance médicamenteuse, mais aussi un leadership régional. Entre investissements industriels massifs, innovation thérapeutique et ambition exportatrice, le pays s’apprête à jouer un rôle central dans l’approvisionnement et le développement de l’industrie pharmaceutique africaine.

«La santé est un pilier de notre souveraineté nationale. Produire nos médicaments et nos dispositifs médicaux, c’est garantir notre indépendance économique et notre sécurité sanitaire», a-t-il conclu.

A. R.

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