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Statistiques et prospective : Un tableau de bord pour l’économie nationale - ECOTIMES

Statistiques et prospective : Un tableau de bord pour l’économie nationale

Statistiques et prospective : Un tableau de bord pour l’économie nationale

L’économie nationale, dans les phases qu’elle est en train d’aborder- encouragement de la production locale, diversification des activités, focalisation sur les industries de transformation, incitation à la création des start-up, exportations hors hydrocarbures, numérisation, etc.- se met imparablement face à la nécessité de la modernisation en matière de statistiques de production et de prestation de services, d’interconnexion et d’échanges entre les secteurs, de consommation et d’autres paramètres sur lesquels est censée se baser toute planification et toute stratégie de développement.  

Par Amar Nait Messaoud

Les recensements économiques réalisés en 2011, puis au début 2025, ainsi que le recensement spécifique à l’agriculture constituent des outils de gestion et de management qu’il convient de capitaliser et de tenir à jour ; d’où la nécessité d’un système national numérisé englobant la base administrative (avec le foncier [conservation foncière, cadastre], la réglementation et l’encadrement juridique, les services connexes (bureaux d’études et d’expertise, études notariales,..) et la production (inputs, outputs, échanges). 

À intervalles presque réguliers, la problématique des chiffres et des statistiques revient au devant de la scène pour jeter son ombre sur les efforts tendus vers des opérations de réaménagement à opérer dans l’économie nationale, ou l’un de ses segments, ou bien encore, de façon plus fondamentale, vers la relance de l’économie et la mise en œuvre des réformes attendues depuis plusieurs années.

Cette question des statistiques et des autres données qui lui sont corrélées a été évoquée par le président Tebboune dès les premiers mois après sa prise de fonction, plus particulièrement au cours d’un point de presse à la présidence de la République en mai 2020. Le sujet ne manquera de rebondir à chaque fois qu’il est question de la connaissance exacte du champ économique.

L’exemple de la maîtrise de la facture d’importation est sans doute le plus visible, puisque l’établissement de la liste des produits autorisés à l’importation, avec leurs quantités respectives (pièces d’équipement, matière première, produits semi-fini ou produits directement consommables) s’est plusieurs fois heurté à un déficit de connaissance des statistiques de la production nationale. Il s’ensuit alors une espèce de dommageable cafouillage. 

En finir avec le « cafouillage » statistique

Lorsque le président Tebboune en était venu, en 2020, à expliquer aux journalistes et à l’opinion publique les grands axes de sa vision inhérente à la relance de l’économie nationale dans la conjoncture délicate qu’elle traversait au lendemain de la conjoncture politique du Hirak, il déplora la situation en avouant que notre appareil statistique n’était pas tout à fait au point, ajoutant que, pour exploiter toutes les potentialités minières et minérales dont regorge notre pays, des opérations d’inventaire général devraient être engagées, portant aussi bien sur la localisation numérique et satellitaire (GPS) que sur la quantification de la part exploitable de ces matières premières que l’Algérie a trop longtemps laissées en friche. 

Au cours d’un Conseil des ministres tenu à la même période, le président Tebboune avait appelé « à généraliser le numérique dans tous les secteurs pour en finir avec les statistiques approximatives qui n’aident nullement à asseoir une économie forte ».

Par ailleurs, il avait tenu à mettre en exergue le procédé du système numérique ayant permis d’encadrer et de suivre les opérations d’approvisionnement du marché en produits alimentaires et agricoles dans le cadre des mesures exceptionnelles mises en œuvre dans la conjoncture de la crise sanitaire due au coronavirus, d’autant plus que, à partir de la fin avril 2020, cette crise coïncidait avec le mois de jeûne.

C’est là « un premier pas sur la bonne voie pour la construction d’une économie nationale moderne », estimera le président de la République, tout en appelant à « veiller à la mise à jour de ce système afin de disposer à tout moment d’une image réelle du secteur avec des chiffres exacts et à le généraliser dans tous les secteurs et à travers l’ensemble du territoire national ».

Asseoir les outils de la transparence économique

Le président a fait de l’exigence de statistiques réelles de l’économie nationale et de la numérisation un leitmotiv. Même si de grands efforts ont été déployés dans plusieurs secteurs entre 2020 et 2025, il reste encore de grands pas à franchir. Le gouvernement a fixé l’échéance à fin 2025 la numérisation du dossier du foncier (cadastre, domaines, conservation foncière, études notariales).

C’est là un des dossiers capitaux liés de façon directe avec l’investissement économique, qu’il soit industriel, agricole ou touristique. Mais, c’est un dossier épineux, au sujet duquel des affaires de justice ont éclaté dans un passé récent. Le meilleur moyen pour assurer a transparence dans ce dossier, c’est la numérisation intégrale. 

L’approximation des statistiques, selon le terme utilisé par le président de la République, a une histoire assez longue dans le domaine social et économique de notre pays. Il convient, aujourd’hui, de lui réserver une analyse sérieuse et une prise en charge à la hauteur des défis qu’aura à relever l’économie nationale dans le futur immédiat. 

À côté du foncier, il y a l’ensemble des activités économiques informelles « entrées dans les mœurs » grâce à une vieille histoire de la gestion rentière de l’économie, basée sur le “tout-importation’’. 

Les différentes tentatives des pouvoirs publics de procéder à la régularisation du secteur informel (établissement de registres de commerce, facturation des transactions, mise en conformité fiscale volontaire, participation à l’emprunt obligataire…) ont été toujours contrariées par le poids de la rente pétrolière. 

D’ailleurs, les résultats du recensement économique de 2011 avaient fait abstraction du secteur informel, même s’il brassait, selon certains analystes, quelque 50 % de la masse monétaire du pays. 

Le président Tebboune a à plusieurs reprises, abordé ce problème, en espérant pouvoir mobiliser tous les capitaux algériens à la relance économique. 

Ces activités informelles sont appelées à être régularisés selon différentes formules, de façon à garantir la qualité du produit, soumis à une exigence de qualité selon des critères sanitaire, l’assurance sociale des employés, le payement des impôts, etc.

L’effort de modernisation des statistiques économiques et de leur numérisation englobera alors ce volet de l’informel qui était, jusqu’ici, soustrait au tableau de bord de l’économie nationale. 

La modernisation méthodologique, technique et technologique de l’outil statistique s’impose comme une donnée incontournable, à laquelle il faudra dédier des structures et des institutions solides et bien organisées. 

C’est pourquoi, l’appareil national de statistique, d’inventaire et de prospective est appelé aujourd’hui a subir une mutation profonde, en faisant intervenir les techniques les plus avancées en la matière. 

Le président de la République fera remarquer, lors d’un Conseil des ministres, que le numérique et la prospective «sont deux facteurs essentiels pour sortir de la sphère des statistiques approximatives qui n’aident nullement à asseoir une économie forte et moderne ni à assurer la transparence des transactions économiques», ajoutant que les statistiques approximatives constituaient plutôt un «véritable obstacle au développement économique qui consume les efforts et les ressources».

A.N.M.

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