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Statistiques et prospective : Réussir le pari de la numérisation - ECOTIMES

Statistiques et prospective : Réussir le pari de la numérisation

Statistiques et prospective : Réussir le pari de la numérisation

L’Algérie s’est dotée depuis 2023 d’un Haut commissariat à la numérisation, placé sous la tutelle de la Présidence de la République. C’est un établissement public à caractère spécifique, bénéficiant de la personnalité morale et de l’autonomie financière. Au poste de Haut commissaire, il est accordé le rang de ministre. C’est dire l’importance que revêt cette institution dans le nouveau contexte économique algérien caractérisé par un recentrage sur la production nationale la plus diversifiée possible, la politique de création d’entreprises, l’innovation technologique et la recherche scientifique.

Par Amar Naït Messaoud

Ce nouveau modèle de croissance exige imparablement une administration économique viable, à même de maîtriser les données immédiates de l’appareil économique, et, surtout, de se projeter sur le moyen et le long termes. Autrement dit, acquérir un niveau de prospective qui puisse prévenir les éventuels « couacs » dans une conjoncture mondiale très serrée et s’inscrire dans une perspective prévisionniste la plus élaborée afin de faire face, en temps voulu, aux oscillations et flottements des échanges, des prix des matières premières, des éventuelles pandémies, à l’image du COVID 19, et des perturbations qui seraient dues à des conflits géostratégiques.

Jusqu’en 2013, l’Algérie disposait du Commissariat général à la prospective et à la statistique, dirigé par feu le professeur Sid Ali Boukrami, du secrétariat d’État chargé des statistiques et au Conseil national des statistiques. Cette profusion d’organismes et de structures avait fini par laisser place à un vide effarant.

Une forme d’instabilité avait affecté les organes nationaux d’évaluation économique et de prospective. Il ne restait, jusqu’en 2023, parmi les institutions publiques tenues d’accompagner le gouvernement dans son action, que l’Office national des statistiques (ONS) et, dans un domaine proche, mais un peu différent, le Conseil national économique, social et environnemental (organe consultatif).

Il a fallu attendre le 6 septembre 2023 pour voir la publication du décret n° 23-314, portant création du Haut commissariat à la numérisation et fixant ses missions, son organisation et son fonctionnement. Cet organisme, attendu depuis des années par les professionnels et les responsables des administrations et du monde économique, est, au terme du décret, « chargé de concevoir la stratégie nationale de la numérisation, en concertation avec les secteurs concernés, les institutions, le secteur économique et la société civile.

Il est chargé, également, d’assurer le suivi et la mise en œuvre de la stratégie nationale de la numérisation ». Cette stratégie est déclinée en missions s’étalant sur « dix commandements ».

Le haut commissariat est administré par un conseil d’orientation, dirigé par un haut commissaire et doté d’un comité scientifique et technique.

Évaluations d’étapes

Le travail de cet organisme a fait l’objet de plusieurs évaluations successives par la présidence de la République. La dernière évaluation est celle effectuée au cours du dernier Conseil des ministres, lundi dernier, où le président de la République «a ordonné de clarifier et de définir les priorités dans le processus de numérisation, en mettant l’accent sur les intérêts à dimension économique et financière, les biens fonciers publics et privés, comme objectifs stratégiques relevant de la souveraineté nationale».

De même, il a rappelé que l’opération de numérisation s’inscrit dans le cadre de l’orientation vers des « réformes profondes qui requièrent des statistiques précises et actualisées, pour prendre la bonne décision, transparente et appropriée».

Au cours de ce passage en revue de l’avancement de l’opération de numérisation, il a été relevé que des autorisations d’exploitation des équipements de numérisation au profit du Haut commissariat à la numérisation ont subi des « entraves », d’où la décision prise, en Conseil des ministres, par A.Tebboune, de diligenter une commission d’enquête auprès de l’Autorité de régulation de la poste et des communications électroniques (ARPCE).

La numérisation des secteurs de l’administration et de l’économie, d’une part, et l’établissement de statistiques fiables et exploitables sur le commerce, l’industrie, la démographie, l’emploi, l’éducation, la santé publique, etc. d’autre part, constituent des outils modernes indispensable de prise de décision.

Le diagnostic financier, économique et social, est censé, dans cette conjoncture particulière que traverse le pays, être élaboré par des parties expertes, auxquelles sont supposées également être confiées les missions de la prospective. Cette dernière devrait être menée pour aider les pouvoirs publics dans la prise de décision, à l’ombre des changements radicaux qu’est en train de connaître l’économie et la société algériennes.

Renforcement de la place des NTIC

Les chiffres de l’emploi, du chômage, de la répartition démographique par franges d’âge, du nombre de véhicules, de longueurs des routes, de l’inflation, de la croissance industrielle et d’autres ratios indispensables pour l’orientation des politiques publiques, ont besoin d’organismes hautement qualifiés, de cadres compétents et qui n’ont pas de « fil à la patte »; c’est-à-dire politiquement neutres et libres de leurs mouvements.

L’indépendance des organes de statistiques est une condition sine qua non pour assurer l’intégrité et la fiabilité optimales des données qui sont mises à la disposition des pouvoirs publics.

Sur le plan de la performance des institutions chargées d’élaborer des statistiques et de rassembler des agrégats d’un secteur bien déterminé ou ceux de l’appareil économique dans sa globalité, la modernisation des moyens de travail revêt une importance primordiale, dans un monde qui a adopté la grande vitesse et l’extrême précision dans le traitement des données et les projections de scenarios.

Il en est de même de la ressource humaine, qui se recrute aussi bien dans les filières techniques (statistiques, informatique de gestion, comptabilité, mathématiques,…), que dans les filières économiques et sociales (démographie, sociologie, économie,…).

Sur le plan matériel, l’importance des nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC) n’est plus à démontrer.

En tant qu’instrument d’aide à la décision, les statistiques de la nation, couplées à la numérisation générale de l’information économique et sociale, revêtent une importance primordiale dans la phase que traverse actuellement l’Algérie, caractérisée par une recherche légitime d’une alternative aux recettes pétrolières. Les investissements dans les domaines de l’agriculture, de l’industrie agroalimentaire, du tourisme, ont besoin de statistiques fiables touchant à tous les aspects des activités envisagées (foncier, crédits bancaires, main-d’œuvre qualifiée, infrastructures, équipements,…).

De même, les statistiques et les grands agrégats économiques sont destinés à mieux affiner la vision prospective relative au marché mondial, aux opportunités d’exportations hors hydrocarbures, à l’exploitation et à l’utilisation des énergies renouvelables, aux grands défis de la ressource hydrique à l’ombre des changements climatiques,…etc.

A. N. M.

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