Stations solaires, Hydrogène vert, véhicules électriques…: L’Algérie amorce sa transition énergétique

Panneau solaires

Photo : D. R.

L’Algérie se dirige résolument vers une réelle transition énergétique. Plusieurs projets sont déjà prévus dans ce cadre. Le cap est donc fixé. Place maintenant à la concrétisation des différents projets et programmes des énergies renouvelables.  

Par Akrem R.

Hier, le ministre de l’Energie et des Mines, Mohamed Arkab, a procédé à l’inauguration de la première borne de chargement des véhicules électriques à la promenade des sablettes, à Alger.  

Selon les chiffres avancés par le ministre, 300 bornes seront réceptionnées au courant de 2023, en attendant que leur nombre augmente à 1000 d’ici à fin 2024. Dans une déclaration à la presse, Mohamed Arkab a fait savoir également que 100 autres bornes seront bientôt mises en servic par le groupe Sonelgaz, tout au long de l’autoroute Est-Ouest. En termes clairs, les autorités veulent accélérer la cadence de la transition énergétique, dont le but principal est de s’adapter au contexte international, tout en participant à la création d’un tissu  industriel dans les EnR. D’ailleurs, le taux d’intégration national de ces bornes de recharge a atteint les 41%. Un taux qui devrait s’accroitre davantage à l’avenir.

Actuellement, la plupart des pays orientent leurs stratégies dans le domaine énergétique vers les EnR. Des budgets colossaux sont alloués  pour ce genre de projets. Si la crise de la Covid-19 et la guerre en Ukraine ont freiné cet élan vers les EnR, les choses devraient se relancer à l’avenir. Les dérèglements climatiques exigent une implication de tous les pays afin de sauver la planète et de concrétiser les engagements pris lors de la COP21 de Paris.

S’adapter au contexte mondial 

 L’Algérie n’est pas en reste de ce monde et s’inscrit dans une nouvelle politique volontariste visant à protéger l’environnement et le développement durable, en recourant à des technologies énergétiques propres et durables. Le ministre de l’Energie a rappelé, dans ce cadre, que cette politique a été élaborée conformément aux engagements de l’Algérie dans le cadre de la Convention Cadre des Nations unies sur les Changements climatiques et l’Accord de Paris. C’est dans ce sens que le plan du gouvernement «donne la priorité aux solutions énergétiques durables à faible émission carbone, qui valorisent toutes les potentialités, notamment dans le domaine de l’énergie et des mines, pour créer des opportunités économiques et de nouvelles richesses ainsi que des opportunités d’emplois supplémentaires » avait souligné le ministre.

Dans ce contexte, compte tenu des vastes capacités solaires de l’Algérie, un programme a été mis en place pour réaliser 15 gigawatts d’énergie renouvelable qui seront livrés par Sonelgaz à travers plus de 40 wilayas.

Indiquant que cette opération de réalisation de bornes de chargement des véhicules électriques est considérée comme une étape importante, le ministre a souligné que cette opération sera généralisée à travers le territoire national. Cette étape, dira-t-il, n’est qu’un début pour la promotion de l’utilisation de l’énergie propre dans notre pays. Bientôt, annonce le ministre, il y aura la réalisation de stations photovoltaïques  pour la production de l’électricité et l’utilisation de l’hydrogène vert comme mix énergétique. C’est avec  ce genre de projets qu’ «on va concrétiser  réellement notre politique de transition énergétique sur le terrain», souligne-t-il.

Des gains importants seront dégagés 

La réalisation de ce genre de projets (bornes de recharge des véhicules électriques) vise à la promotion de l’utilisation de ces voitures sur le marché national.  Si la protection de l’environnement est un enjeu majeur pour l’Algérie, la consommation des ressources énergétiques, notamment, fossiles (gaz et carburant), est un autre aspect à prendre en charge. Annuellement, la consommation en interne augmente de 8%.  C’est une source d’inquiétude pour les pouvoirs publics, d’autant plus que l’Algérie ambitionne de doubler ses exportations en gaz (atteindre les 100 milliards m3/an). Ceci nécessite des efforts en amont  et en aval. Il faut investir dans l’exploration et également dans des projets d’économie d’énergie. L’introduction sur le marché national de voitures électriques entre dans ce cadre. La voiture électrique ne pollue pas et est économique.  La rentabilité est un autre atout de ce type de véhicule, selon l’ex-ministre, Pr Chitour, qui a fait part d’une consommation équivalente à 70 DA l’électricité pour 100 km parcourus par une voiture électrique, contre 300 DA de carburant pour la même distance couverte par un véhicule thermique. En supposant que 100.000 voitures électriques soient mises en circulation en Algérie d’ici à 3 ans, Pr. Chitour a estimé leur consommation en électricité à 1 TWh par an, au moment où la consommation annuelle de l’Algérie avoisine, selon lui, les 65 TWh. Un tel parc de véhicules électriques permettra ainsi une économie de 100.000 tonnes de carburants, soit 100 millions de dollars épargnés chaque année, a-t-il évalué. En somme, l’Algérie gagnerait sur toute la ligne, en optant pour la locomotion électrique, notamment avec le programme EnR en phase de concrétisation. Des gains importants seront dégagés pour l’économie nationale.

A. R.

Quitter la version mobile