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Stabilisation des prix agricoles : La vente directe comme solution  - ECOTIMES

Stabilisation des prix agricoles : La vente directe comme solution 

La distribution alimentaire en Algérie : Entre traditions marchandes et mutations modernes

Le gouvernement poursuit ses efforts pour la stabilisation des prix des produits alimentaires, et notamment des fruits et légumes sur le marché. Des mesures importantes ont été prises à cet effet par le ministère du Commerce intérieur et de la régulation du marché national. En effet, des espaces de vente seront réservés aux agriculteurs, à titre gracieux, pour la commercialisation directe de leur production aux consommateurs.

Par Akrem R.

Lors d’une réunion de coordination présidée par le ministre Tayeb Zitouni avec les cadres du ministère, consacrée à l’évaluation de l’état d’avancement des programmes sectoriels et à la régulation des mécanismes du marché, à l’occasion du début de la saison de récolte de certains produits agricoles, précise la même source, il a été donc décidé l’attribution d’espaces gratuits au sein de tous les marchés de gros régionaux des fruits et légumes relevant de la société « Magros ».

Un premier espace de ce genre vient d’être inauguré hier mardi dans la wilaya de Sétif, au niveau du marché de gros régional des fruits et légumes « Magestival ». 

Dans un communiqué, la Direction du commerce intérieur et de la régulation du marché national de la wilaya de Sétif a précisé que cette initiative s’inscrit dans le cadre de la promotion de la vente directe du producteur vers les commerçants de détail, de gros, ainsi que vers les consommateurs.

À travers cette mesure, qui va contribuer à la régulation davantage du marché, tout en mettant un terme à la longue chaîne d’intermédiaires. Parfois, un produit agricole ne sera présenté au consommateur qu’après trois à quatre intermédiaires. Cela entraîne une hausse vertigineuse du prix, multiplié par deux ou parfois même triplé, dont le consommateur, dernier de la chaîne, sera la victime. 

Casser la chaîne des intermédiaires 

Quant à l’agriculteur, le prix de vente de sa production est très bas et loin des niveaux appliqués. En clair, le producteur et le consommateur sont les maillons faibles de la chaîne commerciale, pour lesquels des efforts sont encore à consentir afin d’en finir avec les intermédiaires, dont la plupart ne sont que des spéculateurs. C’est la situation que nous vivons actuellement. 

À titre d’exemple, les raisins, dont le prix chez le producteur ne dépasse pas les 100 DA/kg en gros, sont cédés chez les détaillants entre 200 et 250 DA/kg ! C’est le même cas pour la pomme. En pleine saison de récolte, le prix de la pomme ne baisse pas et continue d’atteindre des pics. D’ailleurs, ce fruit a pratiquement disparu des tables des ménages à revenu moyen. 

Un kilogramme de pomme est vendu à partir de 350 DA jusqu’à 600 DA selon la qualité. Pire encore, ces intermédiaires recourent parfois même à des pratiques immorales en mettant certains produits agricoles, notamment des fruits, à la poubelle, refusant même de les vendre à prix réduit pour le consommateur !

En effet, c’est à travers une meilleure organisation du marché et la généralisation de la vente directe que les prix vont se stabiliser sur le marché, en attendant la mise en place d’autres mécanismes plus fiables, notamment le système de facturation. 

Actuellement, le marché national navigue à vue, souffrant d’une absence totale de traçabilité des prix des produits agricoles notamment. Donc, le ministère compte sur la généralisation de la vente directe des produits agricoles pour préserver à la fois les droits des agriculteurs et des consommateurs. Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, avait déclaré à maintes reprises que le citoyen est une ligne rouge, tout en insistant sur la préservation de son pouvoir d’achat. 

Une batterie de mesures a été prise, en procédant à la revalorisation des salaires, à l’exemption des salaires de l’IRG, ainsi qu’à la suppression de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) sur beaucoup d’intrants et produits agricoles pour la stabilisation des prix. 

Des efforts qui ont donné des résultats sur le terrain, dont l’inflation est d’ailleurs passée de 9,7 % à fin 2023 à 4 % actuellement (mai 2025).

Selon les chiffres de l’Office national des statistiques (ONS), les prix des produits alimentaires enregistrent une baisse significative de 5,9 % en mai 2025 par rapport à avril, qui s’est caractérisé également par une baisse, mais de moindre ampleur (-1,6 %). 

Les prix des produits agricoles frais se démarquent par une variation sensible de -10,1 %. En effet, en dehors des fruits et des œufs qui révèlent des hausses respectives de 11,4 % et 24,4 %, le reste des produits se définissent par des baisses, notamment le recul des prix de la viande de mouton de 15,8%. 

Cette diminution importante intervient suite à des mesures de plafonnement des prix mises en place par le ministère du Commerce. 

Les légumes et la pomme de terre suivent également cette tendance, avec des baisses respectives de 12,6 % et 17,0 %. Également, les prix des produits alimentaires industriels accusent une variation de -0,6 %.

Protéger les agriculteurs et les consommateurs 

En dépit de cette baisse, les prix de certains produits agricoles continuent de connaître des fluctuations en raison de l’absence d’un véritable circuit de commercialisation. C’est dans ce cadre que s’inscrit l’orientation du ministre du Commerce, Tayeb Zitouni, visant à protéger les agriculteurs contre l’exploitation, et à garantir que leurs produits, notamment les fruits, parviennent aux consommateurs à des prix justes. 

En effet, le ministre a recommandé, ajoute le communiqué, de promouvoir la vente directe du producteur au consommateur «afin d’assurer un prix juste qui valorise l’effort de l’agriculteur et le préserve des pratiques d’exploitation d’intermédiaires et de spéculateurs»

Il a ainsi appelé les grands producteurs de fruits à traiter directement avec les principaux grossistes, tout en chargeant les agents de contrôle de suivre de près la structure des prix au niveau des marchés, afin de garantir la transparence des transactions et de préserver le pouvoir d’achat des citoyens. 

Le ministre a également rappelé que la politique du ministère repose sur «la libération des mécanismes du marché dans un cadre transparent et équitable, en limitant les pratiques déloyales qui créent un écart injustifié entre le prix réel du produit à la sortie du champ, et le prix final payé par le consommateur au marché», conclut la même source.

En somme, la généralisation de la vente directe du producteur au consommateur apparaît aujourd’hui comme l’un des leviers les plus efficaces pour enrayer la spirale inflationniste des produits agricoles, réduire l’emprise des intermédiaires spéculateurs et garantir une rémunération équitable pour les agriculteurs. 

A. R.

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