Par Lyazid Khaber
«L’égalité n’existe que lorsque chacun produira selon ses forces et consommera selon ses besoins.»
Louis Blanc
A quelques jours à peine du début du mois sacré du Ramadhan, tous les pays musulmans s’apprêtent à vivre ces moments intenses qui changent presque tout dans le comportement, avec en sus des initiatives, ici et là, qui rappellent que durant ce mois, on s’occupe plus que d’habitude des catégories sociales les plus défavorisées. En Algérie, la société ne fait pas exception à cette règle, et les citoyens de toutes catégories sociales, s’attellent, chacun selon ses moyens et ses capacités à célébrer ce mois de la piété. Cependant, sur nos étalages, dans nos marchés de proximité, et chez les commerçants, ce mois est synonyme d’aubaine pour bien se remplir les poches. Cela fait déjà quelques jours, sinon quelques semaines, les augmentations des prix des produits de large consommation, alimentation générale, fruits et légumes, se sont fait sentir. Certains produits agricoles, pourtant de saison, ont vu tout bonnement leurs prix passer du quitte au double, et les prochains jours promettent d’autres augmentations sur fond de pénuries surfaites. L’Etat, à travers certaines initiatives, à l’instar de celle qu’abritent depuis le week-end dernier, les locaux de la Safex à Alger, permettant aux producteurs de vendre leurs produits directement aux consommateurs, moyennant une réduction conséquente des prix, tente d’atténuer l’impact sur les maigres bourses. Mais, faut-il l’admettre, cela ne suffit absolument pas, car ce ne sont pas tous les citoyens qui peuvent se rendre à la foire pour faire leurs emplettes. Cela rien que pour Alger, alors là pour le reste des régions du pays, où le citoyen est pris en otage par les spéculateurs cupides et sans foi ni loi ! Ceci dit, si d’autres mesures encore plus coercitives doivent être prises par les pouvoirs publics, afin d’obliger les commerçants véreux à se conformer à la règle de la concurrence loyale, il est tout aussi impératif que le citoyen-consommateur adopte de meilleures habitudes de consommation. Savoir acheter en quantités utiles tout en veillant à bouder les espaces où les augmentations des prix sont visibles, permettra de peser sur la balance, et de-là, limiter le gaspillage alimentaire qui constitue un sérieux problème durant ce mois de Ramadhan. Les Algériens doivent aussi comprendre que se plaindre des comportements de certains commerçants ne leur suffira pas pour freiner cette propension à augmenter les prix à tout va. Leur comportement de consommateur peut s’avérer déterminant, et c’est là où tout peut bien se jouer.
L. K.