L’État accorde une importance particulière à l’intégration des femmes au foyer au sein de l’économie nationale. Ainsi, des initiatives ont été prises par le gouvernement dans ce sens, en application des orientations du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, qui avait affiché sa volonté de promouvoir l’émancipation de la femme algérienne.
Par Akrem R.
Son action est en effet placée sous le signe de l’inclusion économique et sociale. Ainsi, il ambitionne de faire des femmes un moteur essentiel du développement national. C’est dans une démarche concrète d’inclusion économique des femmes au foyer qu’un important accord de coopération a été lancé officiellement, hier à Maghnia dans la wilaya de Tlemcen, entre les ministères de la Solidarité nationale et de l’Industrie.
La cérémonie, présidée par Mme Soraya Mouloudji, ministre de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Condition de la femme, en compagnie de M. Saïfi Ghrib, ministre de l’Industrie, marque ainsi le coup d’envoi d’un programme ambitieux d’autonomisation économique dans le secteur industriel.
Un programme pilote dans sept wilayas
Selon les précisions du ministère, le projet en question cible, dans une première phase, près de 300 femmes qualifiées, réparties dans sept wilayas pilotes, à savoir : Alger, Tlemcen, Tizi Ouzou, Béjaïa, Relizane, Batna et Laghouat.
Il s’articule autour de la signature de contrats de sous-traitance avec le groupe textile et cuir GETEX, et celles-ci recevront des dons en équipements de cuisine et autres matériels, fournis par le groupe des industries agroalimentaires « AGRODIV ».
«L’autonomisation économique des femmes, notamment dans les zones rurales et frontalières, est au cœur des priorités du président de la République, dont l’instruction est claire : il s’agit de ne laisser aucune femme de côté, notamment celles des zones rurales et frontalières. Leur autonomisation économique est une priorité nationale», a affirmé Mme Mouloudji, soulignant que près de 60 femmes de la wilaya de Tlemcen bénéficieront directement de ce programme.
La sélection s’est appuyée sur le travail de proximité mené par les cellules de solidarité, chargées d’identifier les profils éligibles, a-t-elle précisé.
En effet, ce partenariat intersectoriel vise un double objectif : renforcer la productivité des filières industrielles et intégrer les femmes au foyer dans le tissu économique, en leur permettant de travailler depuis leur domicile. Les secteurs concernés sont principalement le textile, le cuir et l’agroalimentaire.
En clair, les objectifs du programme visent notamment à garantir une intégration économique des femmes au foyer ; le renforcement des chaînes de valeur industrielles (textile, cuir, agroalimentaire) ; la création d’emplois féminins à domicile ; la promotion de l’entrepreneuriat et des microprojets féminins et, enfin, le soutien à la souveraineté économique nationale.
Sous-traitance à domicile : une opportunité d’insertion économique
Ce modèle de la sous-traitance à domicile a montré ses avantages dans de nombreux pays, notamment la Chine, considérée comme étant l’usine du monde. En adoptant donc ce modèle, l’Algérie ambitionne non seulement d’intégrer les femmes rurales dans le monde économique, mais vise en particulier à booster des filières stratégiques en difficulté.
La sous-traitance de certaines tâches à des femmes à domicile contribuera à l’amélioration de la compétitivité du « made in bladi », qui s’imposera de facto sur un marché local où la concurrence fait rage.
D’ailleurs, c’est à cause de la concurrence « déloyale » et de l’ouverture anarchique du commerce extérieur que le secteur du textile algérien s’est effondré, causant la fermeture de plusieurs unités de production publiques et privées.
Des initiatives ont été prises par l’État pour la renaissance de ce secteur, créateur d’emplois et de richesses, en procédant à une restructuration des entités industrielles, notamment en accordant une importance particulière au couple qualité/prix, en investissant fortement dans la formation et l’innovation pour faire face à la concurrence imposée par les Chinois et les Turcs en particulier.
En outre, pour réussir ce nouveau programme concernant l’autonomisation économique des femmes au foyer, lancé par le ministère en partenariat avec plusieurs secteurs, des sessions de formation ont d’ores et déjà été organisées afin de doter les bénéficiaires des compétences techniques nécessaires.
Le ministère de l’Industrie et les groupes publics impliqués assurent également un accompagnement logistique et matériel, essentiel pour garantir la durabilité des activités.
Ainsi, les groupes GETEX et AGRODIV s’engagent à attribuer, dans sept wilayas pilotes, des contrats de sous-traitance aux femmes qualifiées pour des activités telles que la couture textile et cuir, ainsi que la transformation de produits alimentaires.
Par ailleurs, les femmes au foyer concernées bénéficieront également d’un appui logistique, de matériel et d’équipements, leur permettant de travailler depuis chez elles dans les meilleures conditions, grâce à l’engagement sans réserve du ministère de l’Industrie et des groupes industriels sous tutelle.
Mme la ministre a également souligné que ces efforts en matière d’autonomisation économique et sociale ont contribué à l’amélioration des conditions de vie des citoyens, notamment dans les zones rurales, en favorisant l’accès des femmes à l’entrepreneuriat, aux métiers artisanaux, à la création de microentreprises et aux projets générateurs de revenus, ce qui renforce leur implication dans le processus de développement durable.
Vers une généralisation du dispositif à d’autres secteurs
Elle a rappelé que, dans ce cadre, une convention de partenariat a été signée avec le secteur de l’industrie afin de mettre en place un mécanisme de coopération pour promouvoir l’autonomisation des femmes au foyer, appuyer la famille productrice, et alimenter les structures industrielles publiques et privées en ressources humaines qualifiées, à travers l’implication des femmes rurales et des femmes au foyer dans la production et l’économie.
Mme Mouloudji a enfin insisté sur le fait que le succès de cette initiative repose sur l’identification précise des bénéficiaires, un travail minutieux assuré par les cellules de proximité de solidarité réparties à travers toutes les wilayas du pays.
À noter que la délégation ministérielle a visité l’atelier de formation des femmes bénéficiaires au complexe textile GETEX de Tlemcen, où des dizaines de femmes au foyer seront formées sur site, en prélude à leur intégration dans le dispositif prévu par la convention intersectorielle.
Sur place, la délégation ministérielle a pu constater l’engagement des femmes inscrites dans ce programme, qui bénéficieront d’une formation qualifiante sur site en amont de leur prise de fonction.
Cette opération pilote est appelée, par ailleurs, à s’étendre à d’autres wilayas, avec la perspective d’intégrer de nouveaux secteurs tels que l’artisanat, l’agriculture et les technologies numériques.
Le programme entend ainsi mobiliser le potentiel des femmes dans les territoires, en particulier là où les opportunités économiques sont limitées.
Au-delà de l’emploi, ce programme contribue à renforcer la souveraineté économique nationale, en valorisant les ressources humaines locales et en favorisant la production nationale. Mme Mouloudji a conclu en saluant le travail des cellules de proximité de solidarité, mobilisées sur le terrain pour l’identification des bénéficiaires et le suivi des projets.
A. R.
