Sous réserve de réduire la forte consommation interne et réaliser la transition énergétique : L’Algérie cet acteur énergétique majeur de l’approvisionnement de l’Europe

raffinerie pétrole

Le dernier rapport de l’OPAEP de juillet 2024 montre que l’Algérie est un des plus gros consommateur d’Énergie où en 2023, ayant produit plus de 110 milliards de mètres cubes du gaz naturel, dont environ 50% ont été destinés à la consommation intérieure, le reste à l’exportation vers l’étranger, renvoyant à l’épineux dossier des subventions généralisées et non ciblées, la production de l’électricité, en Algérie, étant tirée du gaz à 99 %. C’est dans ce cadre qu’entre la réalisation de la nouvelle raffinerie de Hassi Messaoud, afin de renforcer la production nationale en essence et gasoil, tout en s’orientant vers leur exportation.

(2ème partie et fin)

Par Abderrahmane Mebtoul

3. Le ministre algérien de l’énergie et le PDG de Sonatrach, très réalistes, contrairement à certaines supputions de certains soi-disant experts annonçant 2026, prévoient une production de 200 milliards de mètres cubes gazeux dont 100 pour l’exportation (GNL et GN) entre 2028/2030. et ce, sous réserves de l’attrait d’importants investissements étrangers, d’un rationnement des secteurs énergivores, comme le BTPH utilisant les anciens méthodes de construction (parpaing, briques, ciment nécessitant un climatiseur par pièce alors que les nouvelles techniques économisent 30/40% ) de la diminution des gaz torchés, la réduction de l’empreinte carbone, afin d’être un acteur efficace au sein de la chaîne des valeur internationales de l’ensemble des énergies, entrant dans le cadre de la transition énergétique.

C’est que les prévisions de Sonelgaz prévoient 80 milliards de mètres cubes gazeux pour la consommation intérieure du fait de la forte pression démographique , plus de 50 millions d’habitants en 2030 et bon nombre de secteurs nouveaux consommateur d’énergie, et 100 entre 2035/2040, mais devant injecter 20% soit 20 milliards de mètres cubes gazeux dans les puits pour éviter leur épuisement.

Cela annonce des perspectives prometteuses pour l’économie gazière en Algérie, volume qui pourrait entre supérieur si on réalise le gazoduc Nigeria -Algérie d’une capacité de 33 milliards de mètres cubes gazeux /an, et sous réserve d’un dialogue social et de la protection de l’environnement l’exploitation du gaz de schiste dont l’Algérie est le troisième réservoir mondial, une réserve de 19500 milliards de mètres cubes gazeux.

A cela s’ ajoute, outre les énergies traditionnelles dont le récent mémorandum avec le groupe Exxon Mobil,(mai 2024) et des mémorandums ou contrats avec des groupes de renom français, italiens , allemands , chinois, russes, des contrats pour le développement des énergies renouvelables et de d’hydrogène.

Avec un ensoleillement de 3000 heures de soleil par an), l’objectif est d’atteindre 35 % de la couverture des besoins intérieurs 2030/2035 avec une partie exportable de 10.000/11.000 MW (source Ministère Energie) grâce aux interconnexions ainsi que le développement hydrogène vert, bleu et blanc 15% de la couverture des besoins de l’Europe horizon 2035, un montant d’investissement entre 25/30 milliards de dollars ayant été dégagé par le gouvernement algérien.

Récemment, la mi-juillet 2024, après le gaz naturel qui est livré à l’Italie et à l’Espagne via deux gazoducs sous-marins, le Trans-Mediterranean Pipeline, plus connu sous son abréviation Transmed, capacité de 33 milliards de mètres cubes gazeux, et Medgaz, d’une capacité de 10,5 milliards de mètres cubes gazeux, sans compter les exportations de GNL présentant une plus grande flexibilité contrairement au canalisations liées géographiquement, environ 33% des exportations, ce sera au tour de l’électricité générée en Algérie d’arriver en Europe par câble électrique sous-marin en pus des plus grands câbles électriques sous-marins actuellement en service dans le monde, le North Sea Link, qui relie la Norvège à l’Angleterre sur une distance de 720 km, et le Viking Link, qui relie le Danemark à l’Angleterre sur une distance de 765 km, dont 650 km sous la mer. a été annoncé officiellement que les deux groupes publics Sonatrach et Sonelgaz signeront, prochainement, avec des partenaires internationaux, un accord portant réalisation d’un câble électrique sous-marin qui permettra l’exportation de l’électricité vers le continent européen.

En conclusion, selon la commission européenne et la majorité des observateurs internationaux, l’Algérie peut devenir un acteur majeur d’approvisionnement en énergie de l’Europe où elle été le 2e fournisseur avec 19% en 2023 , grâce à un partenariat gagnant – gagnant et couvrir plus de 30% des besoins de l’énergie de l’Europe horizon 2030/2040, l’Algérie occupant le septième rang mondial et le premier rang africain en termes de capacité de production de gaz naturel liquéfié (GNL), avec 25,5 millions de tonnes/an jusqu’à fin février 2024, devançant, au niveau africain, le Nigéria (8e position) avec une capacité de production de près de 22,2 millions de tonnes/an et l’Egypte (10e position) avec 12,2 millions de tonnes ,les Etats-Unis d’Amérique arrivant en tête de ce classement avec 91,4 millions de tonnes/an, suivis de l’Australie (87,6 millions de tonnes/an) et du Qatar (77,1 millions de tonnes/an), ces trois pays représentant ensemble plus de la moitié de la capacité de production mondiale.

Cependant l’objectif stratégique pour l’Algérie, comme tous les pays rentiers est d’éviter de dépendre d’une ressource éphémère ce qui suppose que les recettes des hydrocarbures permettent d’asseoir une économie diversifiée dans le cadre des avantages comparatifs mondiaux ce qui renvoie aux deux fondamentaux du développement du XXIème siècle, la bonne gouvernance et la valorisation du savoir.

A. M.

Quitter la version mobile