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Soummam : De petite laiterie d’Akbou à empire économique

De petite laiterie d’Akbou à empire économique national : Soummam incarne vision et réussite

Les produits Soummam se retrouvent quotidiennement aussi bien dans les petits commerces de proximité que dans les grandes surfaces à travers toute l’Algérie. Au fil des années, cette marque s’est imposée comme une véritable référence et fait désormais partie intégrante de la culture de consommation des Algériennes et des Algériens. À travers ce reportage, nous vous invitons à découvrir de plus près le processus de production de ses différents produits, mais aussi la place centrale qu’occupe le consommateur dans ce vaste empire économique. Néanmoins, avant tout nous consacrerons une partie essentielle à son rôle de leader dans le domaine de l’agro-élevage, un secteur stratégique pour l’avenir de cette entreprise en particulier et du pays en général.

Par Sofiane Idiri

De la vision d’un fondateur à la réussite industrielle

En marchant dans cette usine gigantesque, on comprend dès le premier regard à quel point son fondateur, feu Hadj Lounis Hamitouche, s’est investi pleinement dans ce projet.

La laiterie Soummam, créée en 1993 à Akbou avec une seule ligne de production et à peine vingt employés, a connu une croissance fulgurante.

Dès l’an 2000, elle s’installe définitivement dans la zone industrielle d’Akbou, où elle dispose aujourd’hui non pas d’une, mais de deux usines modernes entièrement dédiées à la production de plus de 200 produits laitiers. Ce développement témoigne d’une vision ambitieuse et d’un engagement sans faille.

À l’origine, Soummam était une simple laiterie qui transformait la matière première en produits finis, fabriquant dans un premier temps des yaourts et des crèmes desserts. Par la suite, l’entreprise a développé plusieurs départements, à l’image du service commercial, du transport, de la recherche et développement, et d’autres encore.

Dans cette dynamique, la direction, menée par le visionnaire feu Lounis Hamitouche, a très tôt compris que la clé de la qualité et de la durabilité de ses produits réside dans la maîtrise de la matière première, le lait.

En 2009, après deux années d’études, l’entreprise a donc commencé à investir dans ce secteur stratégique afin d’assurer un approvisionnement stable et de proximité en lait, et de réduire la facture d’importation de la poudre de lait.

«Nous avons compris qu’on devait sécuriser notre matière première qui est constituée à 80 % de lait. Pour cela, nous ne pouvions pas rester éternellement dépendants de la charité des autres pays, qu’ils soient européens ou d’autres continents», déclare Seddik Saadi, directeur du département Agro-Élevage à la laiterie.

En 2009, l’entreprise possédait déjà cinq centres de collecte de lait à travers quelques régions du pays. En seulement trois ans, de nombreux éleveurs ont adhéré au projet de Soummam, si bien qu’en 2012 l’entreprise a dépassé ses objectifs.

«En 2012, nous avons atteint des volumes de 450 000 litres par jour. Franchement, nous n’étions pas préparés», explique encore Saadi. À partir de là, ce géant s’est davantage structuré et élargi à travers d’autres wilayas.

L’entreprise a aussi acquis de nouveaux équipements, permettant à l’usine de stocker et de traiter jusqu’à 1,4 million de litres par jour, en achetant également des camions citernes spécialement conçus pour la collecte du lait. Aujourd’hui, le parc compte environ 40 camions de grande capacité.

Ce choix a aussi permis de renforcer les liens avec les éleveurs locaux. «Ces centres de collecte sont devenus comme des centres de formation et de rencontres pour les éleveurs», souligne Saadi.

La stratégie de Soummam, dans un premier temps c’est-à-dire avant 2014 était d’assurer l’amélioration du cheptel laitier et de fournir le matériel nécessaire à son entretien.

Par la suite, l’entreprise a investi dans la subvention des fourrages avec une aide de cinq dinars par kilo afin que les éleveurs puissent nourrir correctement leurs vaches.

«Une vache laitière, comme tu la nourris, elle te donne du lait. Si tu la nourris très bien, elle sera rentable et productive. Mais si tu la nourris mal, elle ne donnera pas satisfaction en termes de production», explique Saadi.

Avec cette vision stratégique et malgré la maîtrise de la collecte et de l’alimentation, l’autosuffisance en lait frais restait un défi. C’est pourquoi, en 2014, l’empire Soummam a décidé d’investir directement dans l’élevage en exploitant sa toute première ferme laitière à Boussaâda. «Le choix de Boussaâda était stratégique parce qu’il y a de l’eau, des forages, et une tradition agricole et d’élevage ovin. De plus, elle n’est pas loin», explique Saadi.

Depuis 2014 jusqu’à ce jour, Soummam a développé 11 fermes qui lui appartiennent, équipées de matériel moderne, de technologies de pointe et d’un personnel qualifié. Après avoir maîtrisé la collecte sous toutes ses formes, puis l’élevage, l’entreprise a poursuivi son plan étape par étape.

Forte de ces acquis, elle s’est tournée vers le sud de l’Algérie afin d’assurer également la production de céréales et de fourrages. «Cette année, nous avons investi 2 000 hectares dans la wilaya d’Ouargla», précise Djamel Alilat.

Pourquoi ce choix ? « Parce que le sol du sud permet de cultiver deux cultures par an, par exemple le blé suivi des céréales », explique Saadi. : «Le sud de notre cher pays possède la plus grande nappe souterraine au monde, une ressource pratiquement inépuisable». Explique Djamel, il ajoute en soulignant que ce type d’agriculture nécessite du soleil et des températures élevées, conditions que réunit parfaitement le sud algérien.

«Une première expérience réussie, et nous comptons la renouveler et l’élargir encore davantage à l’avenir», confie, avec simplicité, le premier responsable de la communication de l’entreprise.

Un modèle intégré entre élevage, agriculture et emploi

Soummam s’est développée sur un modèle unique qui intègre la production de fourrages, l’élevage et la transformation des produits laitiers. Grâce à ses stratégies, l’entreprise contribue directement au développement du pays en répondant à trois grandes problématiques liées au secteur du lait. Elle est aujourd’hui le premier producteur et collecteur de lait au niveau national et y participe de manière massive.

À cela s’ajoute la problématique des céréales, un domaine dans lequel Soummam est également devenue productrice.

En parallèle, les stratégies de ce véritable empire économique jouent un rôle majeur dans la réduction du chômage. Avec plus de 7 000 éleveurs partenaires, chaque ferme de 10 vaches génère au minimum quatre emplois directs, souligne Seddik, sans compter les nombreux emplois indirects. À cela vient s’ajouter l’effectif important de travailleurs employés directement par la laiterie. « À ce jour, nous comptons 2 115 emplois directs, mais il faut savoir qu’un emploi direct génère entre 20 et 30 emplois indirects », explique Djamel. Ainsi, autour de cette entreprise, c’est un gigantesque écosystème d’emplois qui a vu le jour et qui continue de se renforcer.

Au cœur de la production : un empire qui ne dort jamais

Après avoir exploré la stratégie agricole et l’intégration de l’agro-élevage, il est tout aussi important de s’arrêter sur le cœur même de l’activité de Soummam : la production au sein de ses unités modernes.

Car au-delà des fermes et des centres de collecte, c’est dans l’usine que prend vie la richesse de Soummam, à travers la fabrication quotidienne de ses différents produits laitiers.

Au cours de notre visite dans cet empire économique, nous avons rencontré Samir et Yanis, deux responsables de production, chacun en charge d’une unité principale : le yaourt sous toutes ses spécialités, le lait UHT et le fromage fondu.

La visite a débuté dès la phase de réception du lait cru et de la poudre de lait, jusqu’à leur transformation en une large gamme de produits : yaourts brassés, yaourts fermes, yaourts à boire, l’ben, crèmes desserts, fromages, lait UHT, et le tout dernier né, le yaourt grec. Le parcours s’achève par le conditionnement et le transport de ces produits vers les points de commercialisation.

Dès leur arrivée, le lait cru et la poudre de lait sont directement dirigés vers un centre de réception où ils subissent un contrôle strict et rigoureux. Après une série d’analyses, le lait alimente les 51 lignes de production réparties entre les deux sites de production, équipées de machines neuves répondant aux normes internationales.

Ces lignes fonctionnent grâce à des technologies de pointe. «Nous avons des équipements qui nous permettent de produire un produit stérile, conforme et riche en valeurs nutritionnelles», explique Yanis. «Ce sont des technologies importées auprès des meilleurs fabricants au monde», ajoute Djamel, soulignant l’ampleur de l’investissement consenti.

Chaque unité dispose d’une équipe de travail et d’une salle de contrôle. C’est là que toutes les opérations sont supervisées, étape par étape, sans rien laisser au hasard. «Nous cherchons à réduire la manipulation humaine en privilégiant l’automatisation, afin d’éviter tout risque d’erreur pouvant avoir des conséquences sur la santé du consommateur», précise Yanis.

Dans ces salles de contrôle, des ingénieurs expérimentés veillent devant leurs écrans sur chaque opération : préparation, refroidissement, traitement et conditionnement. «Une autre mission essentielle est d’anticiper tout éventuel problème», ajoute-t-il.

Pour assurer cette production, l’usine fonctionne comme une véritable ville qui ne dort jamais, en activité jour et nuit avec un rythme continu de trois fois huit heures. «L’entreprise Soummam, c’est une ville qui ne dort pas», résume Djamel.

La qualité, un pilier stratégique chez Soummam

Le contrôle de la qualité constitue un service central chez Soummam, car le consommateur est placé au cœur de l’équation. «Pour nous, la qualité n’a pas de prix», affirme Omar Hara, directeur du service qualité produit. «Notre politique, c’est zéro risque», ajoute-t-il. Dans le même sens, Djamel Alilat souligne : «Notre responsabilité est immense.»

Cette structure regroupe une soixantaine d’ingénieurs, dont plusieurs travaillent en laboratoire afin d’analyser la matière première, les produits semi-finis et les produits finis. Le service comprend également un département dédié au contrôle de l’eau, ressource essentielle dans le processus de production. «Une eau de mauvaise qualité aurait un impact direct sur la qualité des produits», insiste Omar Hara.

Un autre volet tout aussi crucial concerne le contrôle du lait cru, indispensable face aux quantités colossales collectées chaque jour par l’entreprise. «Il faut savoir que nous réceptionnons jusqu’à 700 000 litres par jour. Lors des pics, nous atteignons entre 900 000 et 1 million de litres quotidiens», explique le directeur du service contrôle de la qualité.

Pour assurer cette mission, Soummam s’appuie sur des équipements de dernière génération, conformes aux normes internationales. Ces technologies, bien que très coûteuses, garantissent des résultats fiables et rapides. «Nous disposons de machines qui valent jusqu’à 30 millions DA», indique Omar.

«Auparavant, l’analyse classique des protéines nécessitait trois heures. Aujourd’hui, grâce à un appareil moderne, la même opération se fait en seulement 30 secondes.» s’explique la même source.

Cet investissement colossal illustre l’engagement de Soummam à placer le bien-être et la sécurité du consommateur au centre de ses priorités quotidiennes.

S. I.

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