L’investissement dans le domaine des hydrocarbures retrouve des couleurs. Après une dizaine d’années d’hésitation des compagnies étrangères, avec plusieurs appels d’offres qui ont été déclarés infructueux, le groupe pétrolier et gazier nationale, Sonatrach a réussi, durant l’année 2021, à décrocher de nouveaux contrats de partenariats et à en renouveler d’autres en voie d’expiration, avec, notamment, ses partenaires traditionnels, à savoir les Italiens, les Turcs et Espagnols.
Par Akrem R
C’est, du moins, ce que le groupe pétrolier a dévoilé, hier, dans son bilan des principales réalisations de l’année 2021. Dans un communiqué publié sur sa page Facebook, en effet, la Sonatrach a assuré qu’en octobre 2021, « trois contrats ont été signés avec son partenaire turc « Renaissance », pour produire du polypropylène dans la ville turque de Ceyhan. Le premier porte sur la réalisation du projet EPCC (ingénierie, équipement, construction, mise en service), dans toutes ses étapes; le second concerne les travaux de maintenance périodiques des matériels et équipements , le troisième se rapporte aux services de vente et de commercialisation des produits pétrochimiques issus dudit complexe. Les discussions entre les deux compagnies Sonatrach et Rönesans Holding, à propos d’un éventuel partenariat remontent à 2018 qui avait fait couler beaucoup d’encre, étant donné qu’un autre projet de production de polypropylène était également en compétition et devait voir le jour à Arzew en partenariat avec Total. Le groupe Sonatrach a précisé que «ce projet stratégique, d’un montant de 1,7 milliard de dollars, dont 34% apportés par la Sonatrach, porte, entre autres, sur la fourniture de la matière première, un volume annuel de 550 000 tonnes de propane, et entre dans le cadre d’un contrat à long terme basé sur les prix du marché international».
Ceci dit, l’Algérie va certainement tirer profit de ce projet, en engrangeant, d’abord, des recettes importantes en vendant son gaz selon le prix spot et également un transfert de savoir-faire dans la pétrochimie. Un domaine qui reste à développer dans notre pays. Plusieurs produits dérivés du pétrole et gaz sont actuellement importés à coups de milliards de dollars ! Le plastique, à lui seul, représente une facture de 4 milliards de dollars. Des projets dans la pétrochimie inscrits dans le programme d’investissements de la Sonatrach, nécessitent des investissements colossaux et une technologie de pointe, avait déclaré le Pdg du Groupe, Toufik Hakkar.
La nouvelle loi de 2019 donne ses fruits
En clair, il y a lieu de mettre en place un cadre juridique spécifique et des incitations, en plus, pour attirer des investisseurs dans ce domaine, comme cela a été le cas de la nouvelle loi sur les hydrocarbures de 2019. Cette dernière a donné un nouvel élan à l’investissement dans les hydrocarbures en Algérie, depuis son entrée en vigueur, dès novembre 2021. Le premier contrat d’exploration et de production dans le bassin de Berkine avec l’Italien Eni, dans le cadre de la nouvelle loi n°13-19, a été signé le 14 décembre 2021, rappelle la Sonatrach dans son communiqué. Elle souligne que « le volume d’investissement dans ce projet est estimé à 1,4 milliard de dollars américains, pour un volume de production de 45 000 barils de pétrole par jour». Courant 2021, Sonatrach a également signé plusieurs contrats de partenariat et protocoles d’accord avec des multinationales, à l’instar de Occidental et Total dans le bassin de Berkine, avec Shell dans le domaine du marketing et de l’environnement, et Equinor et Sinopec dans l’exploration et la production. Il est à noter que la Sonatrach avait fait savoir que sa production a affiché une augmentation d’environ 5% de la production d’hydrocarbures. Elle est passée ainsi, de 175,9 millions de tonnes d’équivalent pétrole en 2020, à 185,2 millions en 2021. Le niveau de production des raffineries est resté stable à 27,9 millions de tonnes en 2021, contre 27,8 millions de tonnes en 2020, selon un bilan dévoilé lundi dernier. Quant aux importations de dérivés pétroliers, elles ont enregistré une baisse significative de 70%, passant de 859.000 tonnes en 2020 à 255.000 tonnes en 2021, en faisant savoir qu’aucune quantité de carburant (essence et diesel) n’a été importée au cours de cette année.
A. R.