Une bonne nouvelle pour l’Algérie, qui ambitionne d’être dans le giron des pays émergents d’ici 2027. Sa production pétrolière va augmenter de 12 000 barils/jour à partir du mois d’août prochain pour atteindre un quota de 948 000 b/j. C’est ce que le ministre d’État, ministre de l’Énergie, des Mines et des Énergies renouvelables, Mohamed Arkab, a annoncé avant hier dans un communiqué, à l’issue d’une réunion par visioconférence du groupe des huit pays membres de l’OPEP+.
Par Akrem R.
Cette décision d’augmentation progressive de la production concerne les pays qui avaient, depuis avril 2023, mis en œuvre des ajustements volontaires à la baisse de leurs niveaux de production.
À l’issue des discussions, les participants ont convenu d’une hausse collective et graduelle des niveaux de production de pétrole, avec une augmentation globale estimée à 548 000 barils par jour dès le mois d’août 2025. Cette décision s’appuie sur des prévisions annonçant une hausse de la demande mondiale de pétrole durant la saison estivale.
En plus de l’Algérie, ce groupe compte l’Arabie Saoudite, l’Irak, la Russie, les Émirats arabes unis, le Koweït, le Sultanat d’Oman et le Kazakhstan.
Les ministres du Pétrole de ces pays ont pris part à la réunion de samedi, qui a été consacrée à «l’échange de points de vue sur les derniers développements du marché pétrolier ainsi que ses perspectives à court terme», ajoute la même source.
Les ministres du Pétrole du groupe des 8 ont discuté particulièrement du suivi des engagements liés aux baisses volontaires de production de brut et des outils de compensation des différences induites par le surplus enregistré, selon la même source.
Les ministres du groupe des 8 de l’OPEP+, et sur la base des «prévisions faisant état d’une reprise de la demande mondiale» sur le pétrole durant l’été 2025, se sont mis d’accord sur une «augmentation progressive des niveaux de production, de 548 000 barils par jour pendant le mois d’août prochain», a indiqué le ministère. «Dans ce cadre, la production de pétrole de l’Algérie va augmenter pour atteindre 12 000 barils par jour à partir du mois d’août prochain», a précisé le ministère de l’Énergie et des Mines.
Avant la hausse, la production de l’Algérie était de 936 000 barils par jour, après le feu vert obtenu pour l’augmenter de 9 000 barils par jour, à l’issue d’une réunion similaire tenue le 31 mai dernier.
En plus de la hausse de la production pétrolière, les ministres du groupe des 8 de l’alliance OPEP+ ont décidé de poursuivre le dialogue et la concertation de façon régulière, à travers des réunions mensuelles, pour le suivi de l’évolution du marché pétrolier, en plus de l’évaluation des outils de compensation mis en place.
Ils se sont également engagés à assurer le respect total des engagements volontaires et à évaluer les mécanismes de compensation adoptés. La prochaine réunion de ce groupe est fixée au 3 août prochain.
Vers l’augmentation des exportations pétrolières
En effet, cette augmentation de la production pétrolière de l’Algérie ne pourrait qu’être bénéfique pour l’Algérie, qui a affiché des ambitions prometteuses pour la diversification de l’économie nationale et la poursuite des efforts pour un développement local équitable dans les quatre coins du pays.
Cette manne pétrolière sera donc un appui de grande ampleur pour le financement des différents projets socio-économiques, d’autant plus que l’État compte sur son budget dans la concrétisation de sa politique de développement.
Outre les efforts de diversification de l’économie nationale, dont un plan ambitieux est mis en place par le gouvernement, sous la conduite du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, visant à atteindre une croissance à deux chiffres dans plusieurs secteurs clés, à l’instar de l’agriculture, l’industrie, le tourisme, les services et l’économie de la connaissance, un autre plan pour le développement du secteur des hydrocarbures en amont et en aval est également mis en place.
Le groupe public Sonatrach a tracé un programme de développement important, dont plus de 50 milliards de dollars seront investis dans les cinq prochaines années. Ce dernier prévoit notamment le renforcement des opérations d’exploration pétrolières et gazières, d’autant plus que 60 % des territoires sont toujours vierges.
En effet, l’Algérie compte sur les partenariats étrangers pour l’augmentation de la production et la valorisation des produits pétroliers à forte valeur ajoutée.
Des projets de 7 milliards de dollars sont en cours de réalisation et devraient être réceptionnés dans les prochaines années, permettant à l’Algérie de renforcer son autonomie en matière de produits pétroliers et d’aller à la conquête des parts sur les marchés à l’international.
Ces investissements dans le domaine pétrolier, notamment en partenariat avec des leaders mondiaux des hydrocarbures, devront contribuer à l’augmentation de la production nationale en pétrole et gaz.
D’après les dernières données de la plateforme spécialisée Attaqa, la production moyenne de pétrole, qui a enregistré une légère fluctuation en 2024, connaîtra une tendance positive pour 2025 et 2026, soutenant ainsi les projections de croissance économique du pays.
Au premier trimestre 2024, la production pétrolière de l’Algérie a été estimée à 907 000 barils par jour (b/j), avant de connaître une légère baisse au deuxième trimestre, tombant à 904 000 b/j. Cependant, la production a rebondi au troisième trimestre, atteignant 909 000 b/j.
En novembre 2024, la production estimée s’élevait à 910 000 b/j, montrant une certaine résilience du secteur pétrolier algérien, malgré un contexte mondial complexe.
Cette politique de régulation de la production permet à l’Algérie de maintenir une stabilité dans ses exportations tout en répondant aux besoins de l’OPEP+.
Pour 2025, les perspectives de production de l’Algérie sont plutôt optimistes. Selon Attaqa, la production devrait se stabiliser à 908 000 b/j au premier trimestre, avec une légère hausse prévue à partir du deuxième trimestre.
Si l’Algérie respecte sa part des réductions volontaires décidées par l’OPEP+, soit 51 000 b/j, la production pourrait atteindre 911 000 b/j dès avril 2025, et augmenter de manière régulière pour atteindre 934 000 b/j en décembre 2025.
Attaqa prévoit une croissance mensuelle de la production algérienne tout au long de l’année 2025. En mai, la production pourrait atteindre 914 000 b/j, puis progresser pour atteindre 917 000 b/j en juin.
Le mois de juillet marquerait une nouvelle augmentation de 2 000 b/j, pour un total de 919 000 b/j, suivie d’une hausse de 3 000 b/j en août, atteignant ainsi 922 000 b/j.
Les projections indiquent que cette tendance haussière se poursuivra au second semestre 2025, avec une prévision de 931 000 b/j en novembre et un pic à 934 000 b/j en décembre. Ce retour à des niveaux de production plus élevés constitue un signal positif pour l’économie algérienne, fortement dépendante des exportations d’hydrocarbures.
2026 : Poursuite de la croissance
Les prévisions pour 2026 annoncent une poursuite de la tendance à la hausse, avec une production estimée à 1,007 million de barils par jour (b/j).
Cette croissance sera progressive, avec une production qui devrait atteindre 936 000 b/j en janvier 2026, puis augmenter à 942 000 b/j en mars. En août 2026, la production pourrait se stabiliser à 956 000 b/j, avant de finir l’année autour de 959 000 b/j.
Ces chiffres reflètent l’optimisme des analystes quant à la capacité de l’Algérie à maintenir un niveau de production stable et à en augmenter progressivement la cadence, soutenue par la demande mondiale en énergie et les ajustements décidés au sein de l’OPEP+.
En somme, l’augmentation attendue de la production pétrolière devrait avoir des répercussions positives sur l’économie de l’Algérie. Selon la Banque mondiale, la reprise de la production d’hydrocarbures en 2025 pourrait contribuer à l’augmentation des recettes d’exportation, ce qui soutiendrait la croissance économique du pays.
Ces revenus sont essentiels pour le financement de projets de développement et pour réduire la dépendance de l’Algérie aux hydrocarbures.
A. R.