Le sommet des chefs d’État africains sur l’énergie, qui s’est tenu le 28 janvier à Dar es Salaam en Tanzanie, a réuni les dirigeants africains, des représentants d’institutions financières internationales et des experts du secteur de l’énergie. Cet événement, organisé sous le thème « Éclairer l’Afrique : le pouvoir transformateur de la Mission 300», visait à trouver des solutions concrètes pour remédier à la précarité énergétique qui touche près de 600 millions d’africains.
Par Houria Mosbah
Portée par la banque africaine de développement, la banque mondiale et l’union africaine, l’initiative « Mission 300 » ambitionne de raccorder 300 millions de personnes à l’électricité d’ici 2030. Cette rencontre a marqué un tournant décisif dans les efforts de l’Afrique pour garantir un accès universel à l’énergie.
La déclaration de Dar es Salaam : une feuille de route pour l’avenir énergétique de l’Afrique
Moment clé du sommet, la signature de la déclaration de Dar es Salaam sur l’énergie a permis aux dirigeants africains de réaffirmer leur engagement en faveur d’un accès plus large et plus équitable à l’électricité.
Ce texte met en avant plusieurs axes stratégiques, notamment l’élargissement de l’électrification, l’intégration des réseaux électriques régionaux, la diversification des sources d’énergie et l’attrait des investissements privés dans le secteur.
L’objectif est de garantir une transition énergétique durable, en réduisant la dépendance aux énergies fossiles tout en exploitant le potentiel des énergies renouvelables et du gaz naturel.
En promouvant une coopération énergétique renforcée entre les pays africains, cette déclaration constitue une avancée majeure dans la lutte contre la pauvreté énergétique sur le continent.
L’intégration des infrastructures énergétiques permettra de partager les ressources et d’améliorer l’efficacité des réseaux, tout en assurant un accès plus équitable à l’électricité pour les populations, y compris dans les zones les plus reculées.
L’Algérie, un acteur clé dans la transformation énergétique du continent
L’Algérie, représentée par le ministre de l’énergie, des mines et des énergies renouvelables, M. Mohamed Arkab, a joué un rôle de premier plan lors ce sommet en mettant en avant son expertise et son engagement pour l’intégration énergétique africaine.
Intervenant lors d’une séance ministérielle, M. Arkab a souligné l’importance des interconnexions électriques avec les pays voisins, citant en exemple les infrastructures déjà en place avec la Tunisie et les projets en cours avec la Libye.
Il a également évoqué le projet stratégique du gazoduc transsaharien (TSGP), qui reliera le Nigeria à l’Algérie via le Niger, avec une capacité de 30 milliards de mètres cubes de gaz par an, destiné à approvisionner les marchés européens.
L’Algérie ne se contente pas d’améliorer ses infrastructures, elle investit également dans les énergies renouvelables. Un programme ambitieux prévoit la production de 15 000 MW d’électricité solaire photovoltaïque d’ici 2030, en complément du développement de l’hydrogène vert.
Par ailleurs, le pays met son savoir-faire au service du continent en formant des cadres africains dans ses instituts spécialisés, contribuant ainsi à la montée en compétences des acteurs du secteur énergétique africain.
Profitant du sommet, M. Arkab a également multiplié les échanges bilatéraux pour renforcer les partenariats énergétiques de l’Algérie. Il s’est notamment entretenu avec le ministre de l’énergie de Djibouti, Yonis Ali Guedi, et le vice-premier ministre tanzanien, Doto Biteko.
Ces discussions ont porté sur des opportunités d’investissement dans les hydrocarbures, la production et le transport de l’électricité, ainsi que sur des projets de coopération dans la formation et l’échange d’expertise. Ces rencontres ont permis de consolider la position de l’Algérie comme un partenaire stratégique pour plusieurs pays africains en matière d’énergie.
Vers une Afrique éclairée et interconnectée
Le sommet des chefs d’État africains sur l’énergie à Dar es Salaam a été un tournant décisif dans les efforts visant à assurer une électrification massive et durable du continent africain.
À travers l’initiative « Mission 300 », les dirigeants africains ont réaffirmé leur volonté de bâtir un avenir énergétique plus inclusif et durable, en misant sur la coopération régionale et l’innovation technologique.
L’Algérie, avec son expertise, ses infrastructures et ses ambitions en matière d’énergies renouvelables, s’impose comme un acteur clé de cette transformation. En favorisant l’interconnexion énergétique et la diversification des sources d’énergie, elle contribue activement à une Afrique éclairée, interconnectée et tournée vers l’avenir.
Mission 300 incarne une ambition collective : garantir à chaque africain un accès à l’énergie, faisant ainsi de l’électricité un droit fondamental et un moteur du développement durable pour tout le continent.
H. M.







