SIPSA Filiha Agro Food s’ouvre à Alger : Renforcer les échanges interafricains

La 22 édition du Salon international de l’agriculture, de l’élevage et de l’agro-industrie « Sipsa Filiha Agrofood»,

La 22 édition du Salon international de l’agriculture, de l’élevage et de l’agro-industrie « Sipsa Filiha Agrofood», s’ouvre au Palais des expositions Pins maritimes (Safex) à Alger avec la participation de 700 exposants nationaux et étrangers de 39 pays, dont la Mauritanie est invitée d’honneur.

Par Akrem R.

Le rendez-vous incontournable del’agriculture qui se poursuivra jusqu’au 23 maicourant sera une occasion de mettre l’attention sur le développement agricole en Algérie, et, surtout, renforcer les échanges interafricains.

D’ailleurs, cette édition coïncide avec l’organisation de la troisième édition du salon international de l’agriculture et de l’industrie agroalimentaire en Afrique, «Afrika Food Export».

En effet, l’objectif de l’organisation de ce Salon est de discuter la question alimentaire entre les pays africains et tenter de trouver des solutions continentales à cette question «cruciale».

Dans son intervention, le Secrétaire général du ministère de l’Agriculture et du Développement rural, Hamid Bensaâd, a mis en avant les efforts consentis par l’Algérie pour le renforcement de la coopération entre les pays africains.

Il a indiqué, dans son allocution à l’inauguration de ce Salon, « l’Algérie poursuit ses efforts pour le développement et le renforcement des échanges intra africains. Des infrastructures importantes ont été réalisées, dont le transsaharien reliant au moins 6 pays, l’ouverture d’un passage frontalier avec la Mauritanie, un deuxième avec la Libye.

Ceci témoigne de la volonté de notre pays pour la redynamisation du commerce et échanges avec les pays de notre continent», souligne-til, en notant également l’ouverture de centres vétérinaires et complexe d’abatage moderne, au niveau des régions frontalières, et ce, dans le cadre de la relance du commerce, via le «Troc».

Il a indiqué également que des plateformes logistiques et de nouvelles infrastructures de stockage ont été réalisées dans le Sud du pays. Ceci confirme, affirme-t-il, la volonté de l’Algérie de produire dans ces régions et d’aller à la conquête de parts sur le marché africain.

Pour sa part, le Vice-président du Cercle de réflexion GRIFI Filiha Innove, Zitouni Brahim, a indiqué dans son intervention à l’ouverture de ce Salon que la mission principale de «Sipsa afrika Food export » n’est pas de promouvoir les exportations agricoles algériennes en Afrique, en réalité, mais « notre ambition est la réalisation d’un commerce Sud-Sud de l’ensemble des pays de la sous-région de telle façon à ce que nous créions un petit marché et de la prospérité».

Et d’ajouter : « Nous ne cherchons pas à échanger des crises entre nos frontières mais à échanger des matières premières agricoles, de la prospé- rité, de la sécurité, de la stabilité et du commerce. C’est l’objectif fondamental de Sipsa africain food africain. C’est pour cette raison que c’est un salon itinérant dans toute notre sous-région d’Afrique de l’Ouest, des pays du Sahel et du Maghreb».

En clair, l’ambition des organisateurs de ce salon et même de l’Algérie est d’initier une première poussée vers un commerce Sud-Sud. Il est anormal que nos amis mauritaniens, déplore Zitouni, exportent du poisson vers l’Espagne et que nous en tant qu’Algériens nous l’importions par la suite, via, ce pays. Il serait plus logique que nos amis mauritaniens l’exportent directement vers l’Algérie, dira-t-il.

D’autres exemples sont également à citer. «Le Sénégal qui est un gros producteur et exportateurs d’argile, une matière essentielle pour la production de l’huile, alors que nous l’importons de pays lointains comme l’Ukraine au moment où la matière première est disponible chez nos voisins à prix compétitif», affirme-t-il.

Selon l’intervenant, « il nous faut remettre à plat l’ensemble des avantages comparatifs pour, au moins, échanger entre nous. C’est l’objectif du salon Sipas afrika food export».

Ceci n’est pas un signe de fermeture. « Nous sommes ouverts à la coopération internationale. Nous cherchons à créer un pôle, de nous identifier en tant que marché africain ayant à cœur la construction d’une sécurité alimentaire sur notre continent», explique-t-il, en indiquant que la question alimentaire est une question fondamentale qui interpelle, toutes et tous et à laquelle « nous devrions y réfléchir ensemble. C’est pour cette raison que nous organisons la conférence africaine sur le débat alimentaire».

Durant ce salon, indique pour sa part, Dr. Amine Bensemmane, une déclaration d’Alger sur la question alimentaire sera proclamée, notant que dix pays africains ont été invités à cette conférence.

« Le SIPSA Filiha Afrika Food Export cherche à stimuler le commerce agricole intra-africain. Quant au salon Sipsa-Filiha, il nous permet d’avoir une idée du niveau qualitatif de nos productions nationales, en particulier, celles relatives aux industries chimiques et mécaniques», souligne-t-il.

A. R.

Développement agricole : La stratégie 2030 dévoilée

L’Algérie continue d’enregistrer des performances positives dans le domaine agricole. Ce secteur occupe une place importante dans l’économie nationale. Il contribue avec 18% dans le Pib, soit une production de 4747 milliards de DA, soit, l’équivalent de 35 milliards de dollars. Il représente également un quart de la main-d’œuvre en Algérie, soit 2,7 millions de travailleurs, couvrant ainsi 75 % des besoins nationaux en produits alimentaires. Ces chiffres ont été révélés hier par le Secrétaire général du ministère de l’Agriculture et du Développement rural, Hamid Bensaâd, à l’ouverture de la 22ème édition du Salon international de l’agriculture, de l’élevage et de l’agro-industrie « Sipsa Filiha Agrofood».
En dépit de ces résultats positifs, le gouvernement veut renforcer davantage la sécurité alimentaire du pays. Une nouvelle stratégie à l’horizon 2030 est en cours de concrétisation. Les principaux axes de cette nouvelle feuille de route qui s’articule principalement sur l’augmentation de la production nationale en matière de cultures stratégiques (céréales, légumineuses, oléagineuses et lait).
« Notre objectif est de réduire la facture d’importation et de nous orienter vers l’exportation, notamment, vers les pays africains, dans le souci de contribuer à la sécurité alimentaire en Afrique», souligne-t-il, en indiquant que l’Etat a mis en place tout un dispositif facilitant l’investissement agricole.
Des plateformes numériques et un couloir vert ont été créés pour accompagner les investisseurs nationaux et étrangers dans la concrétisation de leurs projets
notamment dans les cultures stratégiques.
« Nous œuvrons à la réalisation de pôles agricoles au niveau des wilayas du Sud pour la production de lait, céréales, légumes secs, coton et semences », détaille-t-il, en soulignant, également, que le ministère de l’Agriculture accorde un grand intérêt à l’innovation et la recherche scientifique dans le domaine.
Il a, par ailleurs, rappelé qu’un recensement agricole général a été lancé avant-hier 19 mai et qui s’étalera jusqu’au 17 juillet prochain.
«Une opération qui nous permettra d’avoir des chiffres réels sur le secteur agricole afin d’élaborer de nouvelles politiques agricoles pour atteindre les objectifs des pouvoirs publics à savoir renforcer la sécurité alimentaire du pays», a-t-il conclu.

A. R.

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