Le salon Sipsa 2022 a ouvert ses portes, hier. Dans une atmosphère de retrouvailles, les exposants ainsi que les nombreux agriculteurs venus s’enquérir des dernières innovations, ont pu, chacun en ce qui le concerne, échanger et surtout renouer des liens. Tous ont été unanimes à affirmer que ce salon leur a manqué. De l’ingénierie agricole aux derniers concepts de production de toutes les filières, ce salon a été principalement marqué par l’intérêt des exposants en matière de prophylaxie et de culture Bio.
Par Réda Hadi
Les équipementiers agricoles venus en force, ont fait montre de beaucoup d’audace et de technicités nouvelles. Que ce soit pour les couveuses de poules, aux batteries à œufs ainsi qu’aux systèmes d’épuration des eaux, tout a été pensé pour faciliter et aider l’agriculteur à mieux maitriser sa chaine de production et sa qualité.
De l’avis du directeur commercial de la Société Vitro plan, «cette année est marquée par un intéressement plus accru pour la culture Bio. Même si nous n’en sommes qu’a ses prémisses, la culture Bio commence à intéresser les agriculteurs. Nous sommes spécialisés dans la fourniture de plants arboricoles, mais beaucoup insistent sur la manière dont sont cultivés les plants et l’apport de produits chimiques»
Le bio en vedette
Le bio semble être une réelle tendance mais qui reste à approfondir. Un agriculteur qui dit posséder un domaine de 20 ha, nous a confirmé cette tendance tout en précisant : «Je suis intéressé par la culture bio, mais pour le moment en Algérie, elle ne peut être encore rentable. Car la culture Bio demande de lourds investissements, pour un marché encore embryonnaire. Nous sommes encore loin des performances des Marocains ou Tunisiens. En Tunisie par exemple, sur 250 produits exportés, près de 60 sont Bio. Pour écouler le Bio il faut aller à l’international, Nous, nous n’avons pas encore cette culture»
Les équipementiers, eux aussi, ont dévoilé des machines très perfectionnées, qui n’agressent pas les sols. Les stands, au premier jour, sont peu fréquentés. Un industriel chinois nous a expliqué «qu’avec les ravages de la pandémie, les agriculteurs disposent de peu de trésorerie et les investissements sont plus difficiles», et ce, d’autant plus que, selon ses informations, «les banques sont peu enclines à s’impliquer».
Respect de la prophylaxie
Si le Bio reste la tendance, les équipementiers ont doublé d’efforts pour présenter des produits dont la principale caractéristique est le respect de la prophylaxie. Ceux-ci ont mis un point d’honneur sur des machines qui respectent l’environnement et dont l’utilisation a un minimum d’empreinte carbone, pour le respect prophylactique des récoltes.
Au stand des plantes et autres produits bio naturels, Mme H S qui exploite un atelier de produits naturels, assure «que le marché Bio intéresse beaucoup de gens, mais pas assez pour une exploitation rentable. Ce marché est une petite niche, qui est appelé à grandir mais est encore instable. Il est, en l’état, relativement cher et accessible qu’à une certaine catégorie de personnes.
Parmi les innovations proposées, celle de la société SenseHub, qui propose une application qui vous donne en temps réel, l’état de l’animal bagué. Guessam, un éleveur de bovins a Chlef estime que «l’application est bien, mais trop compliquée».
Le commercial de SenseHub nous a avoué qu’«effectivement, l’utilité de cette appli n’est plus a démontrer, bien que cela demande une instruction, car il faut utiliser un logiciel qui puisse vous donner toutes les informations sur l’état de l’animal en temps réel et même sur Smartphone».
L‘éleveur Guessam a répliqué «que la technologie c’est bien, encore faudrait-il avoir la connaissance nécessaire pour l’utiliser. Les pouvoirs publics devraient songer à organiser des cycles de formation»
En matière d’innovation aussi, la Société Safior exploite l’invention de M. Mezi Marcel, inventeur d’un humus organique à partir d’excréments de volaille et autres bovins, avec l’assurance d’aucune émanation d’Azote ou d’ammoniac. Des essais de production de pommes de terre ont été entrepris sur une parcelle avec un échantillonnage comparatif à El Oued, et se sont avérés fructueux
L’inventeur explique que cet humus est organique, car les micro organismes qui le composent fixent les éléments atmosphériques pour des sols avec peu d’eau, et transforment une partie des éléments organiques en éléments nutritifs.
R. H.