L’axe Alger-Ankara se consolide. La visite d’Etat du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, de trois jours (15, 16 et 17 mai en cours), a été une occasion pour les deux pays, l’Algérie et la Turquie, de renforcer leur coopération dans divers domaines, notamment économique.
Par Akrem R.
En effet, une quinzaine d’accords de coopérations de protocoles d’ententes ont été paraphées lors de cette visite. Ce qui témoigne de la profondeur des relations entre les deux pays et également sur les perspectives d’avenir.
«Les conventions que nous avons signées avec la Turquie ne sont pas limitées ni financièrement, ni dans la durée. Nous espérons aller vers des partenariats stratégiques.
Et nous souhaitons également le développement d’une industrie forte dans divers domaines, notamment, dans le domaine de l’industrie navale (civile et militaire)», dira d’emblée, le président Tebboune lors d’une conférence de presse, organisée, avant-hier, conjointement avec son homologue turc, Recep Tayyip Erdogan.
C’est un message clair du président Tebboune aux investisseurs turcs qui sont les bienvenus en Algérie. Il y a d’abord la volonté de notre gouvernement de diversifier l’économie nationale et d’aller, par la suite, à la conquête de parts sur des marchés à l’international, en particulier, le continent africain.
Le climat des affaires sera désormais meilleur et propice dès la promulgation, incessamment, de la nouvelle loi sur l’investissement et, également, l’entrée en vigueur des zones franches. Ces dernières sont perçues comme étant des fenêtres sur le continent africain, tout en sachant que l’Algérie partage des frontières terrestres avec au moins 7 pays.
Porter les IDE turcs à 10 milliards de dollars
Tous cela, permettra, sans doute, l’augmentation des échanges commerciaux entre les deux pays et surtout les investissements turcs directs (IDE), indispensables au décollage de l’appareil économique de l’Algérie.
L’investissement dans les domaines du textile, industries automobiles, navales, agroalimentaire, agriculture et le secteur du tourisme, est porteur. Ces créneaux d’activités sont presque vierges et les investisseurs turcs auront devant eux des opportunités en or à saisir. D’ailleurs, l’ambition des deux pays c’est de porter à 10 milliards de dollars, voire plus, le montant des investissements directs, a indiqué le chef de l’Etat. Hier, il a reçu une délégation des hommes d’affaires turcs avant même le début du forum d’affaires algéro-turc. Un geste symbolique qui traduit la volonté de Tebboune de booster l’investissement étranger en Algérie.
«L’une des plus importantes décisions prises par le président Erdogan, à l’époque, a été de porter les investissements turcs en Algérie à près de 5 milliards USD, et cela a été réalisé. Nous avons convenu de hisser le volume des investissements turcs en Algérie à plus de 10 milliards USD », a-t-il souligné.
Environ 1300 entreprises turques sont actives dans le pays, dont le géant de l’acier, Tosyali. Ce groupe turc qui détient déjà une usine à Oran avec une production de 3 millions de tonnes d’acier/an poursuit son extension. Une nouvelle usine entrera en production dès 2024 pour la production de fer plat. « Cette production sera destinée à l’industrie automobile, industrie agriculture, électroménager, construction de bateaux et panneaux-sandwich métallique. Nous comptons produire 3 millions de tonnes de cette gamme d’acier, dès 2024, et la création de 1000 emplois directs et quelque 15 000 indirects», a affirmé Khourdali Walid, responsable des ventes Ouest de Tosyali Algérie, rencontré à la 24 éme édition du salon Batimatec.
Cette volonté de booster la coopération et le partenariat économiques a été également affichée à travers la signature de la Déclaration commune de la première réunion du Conseil de coopération de haut niveau entre les deux pays.
Défense et industrie militaire, l’autre domaine de coopération
Pour sa part, le président de la République de Turquie, Recep Tayyip Erdogan a fait savoir que son pays et l’Algérie se sont engagés à renforcer leur coopération dans le domaine de l’industrie de la Défense. «La Turquie et l’Algérie prendront des mesures fermes pour diversifier le secteur de la production de l’Algérie, qui est l’une des portes de l’Afrique sur le monde, notamment, dans de nombreux domaines tels que politique, militaire, économique, commercial, culturel et touristique. La Turquie se tiendra aux côtés de l’Algérie dans tous les domaines», a-t-il dit. Erdogan a souligné que cette démarche s’inscrit dans le cadre de la pratique des relations de la Turquie avec les pays du continent africain sur la base d’un partenariat gagnant-gagnant.