Alors que partout sur le territoire national, la tension a véritablement chuté avec les mesures d’allègement dans le retrait des pensions, à Sidi Bel Abbes, c’est toujours le parcours du combattant pour effectuer des retraits. La principale cause serait apparemment un manque de liquidités.
Par Kheir Eddine Lyes
L’argent liquide fait désormais défaut au niveau des bureaux de poste à travers tout le territoire de la wilaya de Sidi Bel Abbés. Bien que dénoncée par la presse régionale, cette situation dure depuis maintenant un mois et rien n’a changé, depuis.
Les bureaux de poste sont pris d’assaut dès les premières heures de la journée par des vieux en quête d’une pension de retraite ou d’un salaire pour les fonctionnaires. Au niveau du centre payeur, c’est presque une mission impossible d’espérer retirer son argent. L’endroit est très exigu et l’argent se fait rare.
Autre possibilité pour les dizaines de milliers de fonctionnaires et retraités, le bureau de la grande poste, datant de l’ère coloniale. Si ce bâtiment demeure l’un des sites qui ornent la ville de la Mekerra, son intérieur n’est guère réjouissant. On y voit des centaines de gens entassés et de longues et interminables files.
Comment faire, donc, pour retirer son argent à la grande poste de Sidi Bel Abbes?
Il faut d’abord prendre un ticket. A ce stade là, c’est le vrai parcours du combattant. Pour avoir un numéro en dessous du 100, il faut se lever tôt ou simplement ne pas dormir, car les premiers tickets sont pris à partir de quatre heures du matin, voire avant.
Un citoyen cité par des confrères révèle qu’il a rejoint la grande poste à quatre heures du matin et n’a pu y arriver qu’à la… 30ème place ! Un enseignant à la retraite habitant le quartier «Mon Plaisir» a reçu le numéro 915 à huit heures et demie ! Ce qui signifie qu’il n’aura aucune chance de voir arriver son tour, car à 13 heures, sur le tableau d’affichage électronique, on en était au no… 300 !
D’autres se ruent vers le DAB (Distributeur Automatique de Billets) de la grande poste, mais les queues interminables à longueur de journées sous, soit, un soleil de plomb, soit, des averses comme ces derniers jours, restent un vrai calvaire pour ne pas dire, une torture.
La semaine passée, au début du retrait de la pension de retraite des Belabébsiens chanceux d’avoir un véhicule ont pris d’assaut le petit bureau de poste de la commune de Djenaïne Meskine, sise à prés de 50 kilomètres au nord de Bel Abbés et relevant de la wilaya de Mascara. C’est vrai que le manque d’argent liquide est un problème national, mais ce qu’a vécu le retraité à la Mekerra est unique ! K. E. L