La Caisse Nationale des Assurances Sociales des Travailleurs Salariés (CNAS) a enregistré des résultats positifs au cours de l’exercice 2024. En effet, les revenus de la Caisse ont atteint 1827 milliards de DA en 2024, contre 1658 milliards durant l’année précédente, soit une hausse de 10%, a indiqué son directeur général, Nadir Kouadria.
Par Akrem R.
Cette évolution est considérée comme positive, témoignant ainsi d’une poursuite de la croissance de l’économie nationale enclenchée depuis 2023. En effet, les mécanismes mis en place par le gouvernement pour la relance de l’activité économique à travers l’investissement dans des domaines clés, créateurs de richesses, de valeur ajoutée et d’emplois, ont commencé à porter leurs fruits.
Il est à rappeler que durant 2024, de nombreux investissements dans divers domaines, notamment les mines, l’agriculture et l’industrie, ont été lancés avec la création de plusieurs centaines de postes d’emploi.
Cela, dira l’intervenant, a un impact direct sur le chiffre d’affaires de la CNAS. D’ailleurs, ses revenus ont enregistré une augmentation de plus de 200 milliards de DA par rapport à 2023.
Kouadria qui s’exprimait dans une chaîne de télévision privé «Echourouk News», en l’occurrence, a souligné que le nombre d’assurés sociaux, bénéficiaires directement de services de la Cnas, s’élève à plus de 14 millions, dont environ plus de 6,5 millions de travailleurs actifs, ce qui reflète une croissance notable dans le secteur.
À cela s’ajoutent 27 millions de bénéficiaires indirects comme les retraités, les étudiants, les jeunes bénéficiaires de l’allocation chômage. En somme, le système de sécurité sociale protège aujourd’hui plus de 30 millions de citoyens, soit une part considérable de la population algérienne, affirme-t-il, tout en mettant en lumière l’impact des réformes mises en place.
Pour lui, ces chiffres témoignent de «l’efficacité de nos stratégies pour étendre la couverture sociale à toutes les catégories de la société, y compris dans les zones les plus reculées».
80 millions d’ordonnances médicales remboursées
Concernant les dépenses, elles ont atteint 467 milliards de DA en 2024, indique le DG de la CNAS, précisant que ce montant est alloué uniquement à la prise en charge des assurés sociaux dans le cadre des services de santé et sociaux.
Dans le détail, 274 milliards DA ont été consacrés au remboursement de plus de 80 millions d’ordonnances médicales et les indemnités liées à la carte Chifa, tandis que plus de 20 millions de personnes ont bénéficié de la carte «Chifa».
«Chaque ordonnance remboursée est une preuve concrète de notre engagement envers les assurés sociaux. Ces chiffres reflètent non seulement la demande croissante en matière de soins de santé, mais aussi notre capacité à y répondre de manière durable», souligne le DG de la CNAS, indiquant que les dépenses allouées aux accidents de travail ont atteint plus de 35 milliards de DA.
En ce qui concerne la prise en charge des maladies chroniques, Kouadria a souligné que la CNAS a mis en place un système de remboursement atteignant parfois 100 % pour certains traitements essentiels», indiquant qu’une commission travaille en permanence à l’actualisation de la liste des maladies couvertes, afin de garantir que tous les assurés puissent bénéficier d’un soutien adapté à leurs besoins.
Des conventions et des partenariats ont été signés avec des institutions médicales en Belgique et en Italie, visant à améliorer ses services et à prendre en charge des cas médicaux complexes. Des collaborations qui permettent non seulement à la CNAS d’améliorer la qualité des soins, mais aussi d’intégrer des technologies de pointe qui renforceront nos capacités nationales.
Ainsi, la CNAS joue un rôle important dans le système de sécurité sociale, en contribuant à hauteur de 50 % au financement de la Caisse de retraite. Cette dernière est déficitaire à hauteur de 380 milliards de DA en 2023 et 2024.
Bien que ce déficit soit stable, il reste néanmoins élevé. Des efforts doivent être consentis pour créer davantage de postes d’emploi afin de redresser la Caisse et réduire encore ce déficit, qui s’élevait à 556 milliards de DA en 2022.
Une série de mesures a été prise par le gouvernement pour dynamiser le marché de l’emploi, en accordant des facilitations aux entreprises et également la mise en place de plusieurs mécanismes pour la promotion de l’entrepreneuriat (auto-entrepreneur, startup, micro-entreprise).
Amélioration des prestations de services
Dans un autre contexte, Kouadria a souligné que l’Algérie fait partie des pays leaders en matière de couverture des assurés contre les risques potentiels, en précisant que la caisse a délivré plus de 2074 cartes «Chifa» pour les malades du cancer non assurés, en application des directives du président de la République, Abdelmadjid Tebboune.
Il a affirmé que « la sécurité sociale ne se limite pas seulement à une gestion financière, mais qu’elle incarne notre mission de solidarité envers tous les Algériens, en veillant à leur bien-être social et à leur sécurité économique».
Par ailleurs, le DG de la CNAS a indiqué que la digitalisation constitue un levier essentiel dans l’évolution des services de la Caisse.
Il a rappelé, dans ce cadre, que le lancement de la carte « Chifa » de deuxième génération, la distribution d’un million de cartes, ainsi que l’introduction de la carte virtuelle accessible via smartphone, marquent une avancée majeure dans la simplification des démarches pour les assurés.
Il a indiqué également que les portails numériques, qui comptent aujourd’hui plus de 3,2 millions d’utilisateurs, «permettent de réduire les déplacements inutiles et d’offrir un accès rapide à l’ensemble de nos services. Nous encourageons fortement les citoyens à utiliser ces plateformes pour bénéficier d’une expérience plus fluide et plus transparente».
Il a également évoqué l’introduction de l’intelligence artificielle dans les processus internes pour mieux contrôler la consommation des médicaments et détecter les irrégularités. «Cela garantit une gestion optimale de nos fonds tout en maintenant un haut niveau de service pour nos assurés», conclut-il.
A. R.