Sept nouvelles stations de dessalement de l’eau de mer bientôt lancés : L’Algérie renforce sa sécurité hydrique

Sept nouvelles stations de dessalement de l’eau de mer bientôt lancés : L’Algérie renforce sa sécurité hydrique

Vers la fin du stress hydrique ? En effet, un nouveau programme de dessalement de l’eau de mer sera bientôt lancé. Il s’agit de la réalisation de sept (7) nouvelles stations au niveau de six wilayas à l’instar de Tlemcen, Skikda, Jijel, Mostaganem, Chlef et Tizi-Ouzou avec deux stations, a fait savoir, hier, à Alger, Mohamed Deramchi, Directeur général de l’Agence nationale de dessalement de l’eau.

Par Akrem R.

Il a précisé que ce programme s’inscrit dans le cadre des orientations du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, visant la production de 60% des besoins nationaux en matière d’eau, via le dessalement de l’eau de mer à l’horizon 2030.

S’exprimant en direction de la presse, en marge de l’ouverture de la 19 e édition du salon International des équipements, des technologies et des services de l’eau (SIEE-Pollutec), l’intervenant a précisé que ce nouveau programme (2024- 2030) comprend la réalisation de six (6) stations de dessalement d’une capacité de 500 000 m3/jour chacune et d’une autre d’une capacité de 60 000 m3/j à Tigzirt dans la wilaya de Tizi-Ouzou et dont l’entrée en service est prévue à fin 2025.

Selon les précisions du DG de l’Agence, le projet de la réalisation de la station de Tigzirt sera lancé dans les prochains jours par une entreprise nationale.

Quant à la deuxième station d’une capacité de production de 300 000 m3/j à Sidi Khelifa (Azzefoun), un appel d’offres sera lancé prochainement par la commission des marchés.

Cette dernière a une dimension régionale et contribuera à l’alimentation d’autres localités limitrophes sur une profondeur de 150 km. Il est à rappeler que le chef de l’Etat avait ordonné de réaliser une station de dessalement au niveau de Tamda Ougmoun (Azzefoun) afin d’alimenter les populations de la région du Nord de cette wilaya.

« Durant les cinq dernières années, le niveau de remplissage du barrage de Taksebt a nettement reculé et des perturbations dans la distribution de l’eau ont été enregistrées dans plusieurs communes de cette wilaya. Donc, cette station d’une capacité de 60 000 mètres cubes/j qui sera opérationnelle fin 2025, contribuera à l’amélioration de qualité d’alimentation en eau potable dans cette wilaya», a-t-il détaillé.

Concernant le programme d’urgence de cinq stations, dont les travaux avancent à une cadence soutenue, sera finalisé d’ici fin 2024. La livraison de ces cinq grandes installations va contribuer significativement à l’approvisionnement en eau de plusieurs régions à travers le pays, d’autant que chacune d’elle apportera une production supplémentaire de 300 000 mètres cube par jour.

C’est une véritable avancée vers l’autosuffisance en eau. Ces efforts, dont des investissements colossaux ont été consentis, réduiront la dépendance de notre pays aux eaux souterraines et de surface, diversifiant ainsi les sources d’approvisionnement en eau du pays.

En effet, et à travers cette initiative, l’Algérie veut renforcer sa sécurité hydrique, en s’orientant vers l’exploitation des sources non conventionnelles.

Un taux de couverture de 24% en eau dessalée est fixé d’ici fin 2024 et de 37% d’ici fin 2025 avant de le porter à 60% à l’horizon 2060.

Livraison des cinq stations avant fin 2024

Pour sa part, le secrétaire général du ministère de l’Hydraulique, Omar Bougueroua, s’est montré optimiste pour la réalisation des différents projets inscrits dans les délais fixés et même avant.

« Nous sommes en train de mettre en place la nouvelle stratégie de l’Etat en matière de dessalement de l’eau de mer, visant à la limitation de l’impact de dérèglement climatique, tout en renforçant notre sécurité hydrique», a souligné Bougueroua dans son intervention à l’ouverture de la 19ème édition du Siee-Pollutec, en affirmant que les entreprises réalisatrices des projets de stations de dessalement se sont engagées à les livrer dans les délais fixés.

Ce qui va contribuer à l’amélioration de la qualité de service et l’approvisionnement des citoyens en eau potable, dira-t-il.

Le même responsable a fait savoir que son département accorde un grand intérêt au traitement des eaux usées et de les réutiliser dans le domaine agricole.

Des quantités importantes peuvent être récupérées et les orienter vers l’irrigation, en diminuant la pression sur les eaux de surface et des barrages.

Il est à rappeler que 70% des eaux en Algérie sont consommées par le secteur agricole, ce qui nécessite d’investir massivement dans les nouvelles techniques d’irrigation et également dans la récupération des eaux utilisées.

Des orientations claires ont été données dans ce sens par le chef de l’Etat, dont le but est d’atteindre la sécurité hydrique du pays.

Les entreprises algériennes en force au Siee-Pollutec

Concernant le salon Siee-Pollutec, le représentant du ministère de l’Hydraulique a indiqué que ce Salon international est une passerelle entre les opérateurs économiques et l’administration et une occasion pour présenter les nouvelles technologies dans ce domaine, ainsi que pour nouer des partenariats entre les opérateurs nationaux et étrangers.

Selon les organisateurs du salon, 150 exposants de 11 pays ont pris part à ce rendez-vous qui se poursuivra jusqu’au 13 juin courant à la Safex.

«Cette année, l’offre locale est très dynamique avec 76% de sociétés algériennes principalement des leaders du marché et attire de nombreuses entreprises internationales venant majoritairement d’Europe. La Turquie arrivent en tête des exposants étrangers avec 13 participants, la France (8), le Canada et la Chine avec 4 exposants chacun, le Portugal et l’Allemagne avec 2 exposants, Brésil, l’Inde, Italie et la Tchéquie avec un exposant chacun», soulignent les organisateurs.

Plus qu’une plateforme de mise en relations, SIEE Pollutec est aussi un lieu de partage d’informations et de contenu à travers des conférences sur les thèmes phares du marché de l’eau.

De nombreux sujets seront abordés concernant la gestion des Ressources en Eau non conventionnelles, prévention et lutte contre les inondations, gestion du service public et réutilisation des eaux usées.

A. R.

Quitter la version mobile