Au cœur du séminaire organisé par l’Union Algérienne des Sociétés d’Assurance et de Réassurance (UAR) et la Commission d’Organisation et de Surveillance des Opérations de Bourse (COSOB), en partenariat avec la Bourse de Tunis et le soutien de la Bourse d’Alger, se trouvait une problématique cruciale : la nécessité de développer la culture de l’investissement en Algérie, surtout chez les particuliers. M. Oualid Yacine, ministre de l’Économie de la Connaissance, des Start-ups et des Micro-entreprises, a souligné que cette culture d’investissement est essentielle pour renforcer la confiance des acteurs économiques et dynamiser le marché financier algérien.
Par Houria Mosbah
Cet événement, qui s’est tenu, hier à Alger, a réuni de nombreux acteurs majeurs du secteur financier et a mis en lumière les défis et les opportunités auxquels le marché financier algérien fait face dans une phase de transformation accélérée.
Au-delà de la sensibilisation à l’investissement, le séminaire a également abordé l’impact des innovations et de la durabilité sur le marché financier et la gestion des services financiers, les rendant plus efficaces et accessibles.
Le Directeur Général du Trésor et de la Comptabilité a ouvert le séminaire en rappelant l’importance de renforcer les capacités des cadres algériens pour faire face aux évolutions rapides de ce secteur vital.
« Ce séminaire, axé sur l’efficacité du marché financier algérien, s’inspire de l’expérience tunisienne et souligne le rôle crucial des intermédiaires en opérations de bourse dans la dynamisation du marché, » a-t-il souligné.
Le rôle des sociétés d’assurance dans le marché financier
Un aspect élémentaire de cette rencontre a été le rôle des compagnies d’assurance en tant qu’investisseurs institutionnels, facilitant la mobilisation des capitaux à travers les primes d’assurance.
Malgré une croissance encourageante, avec des investissements atteignant environ 100 milliards de dinars algériens, plus de la moitié de ces capitaux sont investis dans des obligations d’État, ce qui limite leur impact sur l’économie réelle.
Cela souligne la nécessité de réformer le cadre législatif et réglementaire du secteur. Le séminaire a également mis l’accent sur l’opportunité pour les sociétés d’assurance d’agir comme intermédiaires sur le marché boursier, grâce à leur réseau étendu et à la compétence de leurs employés.
Deux programmes de formation seront lancés d’ici la fin de l’année pour renforcer cette capacité, en collaboration avec l’Union Algérienne des Sociétés d’Assurance et l’Union des Autorités Arabes de Régulation des Marchés Financiers.
L’expérience tunisienne, un modèle de réussite pour l’Algérie
Un temps fort du séminaire a été la présentation de l’expérience tunisienne par M. Bilel Sahnoun, Directeur Général de la Bourse de Tunis.
La Tunisie a développé un marché financier dynamique grâce à des réformes amorcées depuis 1994.
M. Sahnoun a mis en avant l’introduction d’instruments financiers variés et des mesures incitatives ayant favorisé la participation des investisseurs étrangers, représentant aujourd’hui 21 % de la capitalisation boursière.
La régulation stricte et transparente a également joué un rôle clé dans la protection des investisseurs. Ce retour d’expérience a ouvert la voie à des discussions sur les opportunités et défis pour l’Algérie.
Stratégies pour la dynamisation du marché
Le séminaire a mis en avant des axes stratégiques essentiels pour renforcer l’attractivité du marché financier algérien, soulignant l’importance d’inciter les entreprises, tant publiques que privées, à entrer en bourse pour améliorer leur gouvernance et leur compétitivité.
Actuellement, la Bourse d’Alger n’exploite pas encore tout son potentiel, et il est vital de diversifier les sources de financement pour assurer une croissance économique durable.
De plus, les intervenants ont convenu qu’il est crucial de promouvoir une culture d’investissement solide afin d’attirer les particuliers vers le marché financier, ce qui encouragera une participation active et renforcera la confiance dans le système économique.
Perspective d’avenir du marché
Ce séminaire a donc souligné l’importance de renforcer la culture financière en Algérie et d’améliorer la compétitivité du marché financier.
Les recommandations formulées visent à positionner le marché financier comme un véritable moteur de croissance économique, tout en réaffirmant l’engagement du gouvernement à soutenir cette évolution.
En adoptant des mesures adaptées, l’Algérie pourrait tirer parti des expériences réussies des autres pays pour dynamiser son marché financier et favoriser un développement économique durable.
Il a été annoncé que la deuxième conférence annuelle de la COSOB se tiendra le 20 novembre prochain, réunissant des experts internationaux pour échanger sur les défis spécifiques du marché algérien.
Cet événement sera l’occasion de poursuivre les discussions sur les opportunités d’amélioration et d’innovation.
H. M.