Le secteur agricole et agroalimentaire en Algérie fait face aux défis de modernisation de ses systèmes productifs et enjeux environnementaux pour mieux s’adapter aux aléas climatiques et garantir sa sécurité alimentaire durable.
Synthèse Akrem R.
Ainsi, de nouvelles technologies offrant des solutions innovantes adaptées à la situation algérienne sont donc vitales pour relever ces défis majeurs. Lors d’un événement «Rencontre nationale sur l’agriculture et l’agroalimentaire en Algérie : innovation et sécurité alimentaire durable» (RAISA25), organisé la semaine dernière à Tizi-Ouzou, des universitaires ont souligné que les dynamiques entrepreneuriales innovantes (DEI) représentent un «levier essentiel» pour concilier performance économique et impératifs de durabilité dans le secteur agricole algérien.
Ainsi l’économiste Pr. Arezki Chenane de l’université Mouloud Mammeri, qui a présenté une communication intitulée «Les dynamiques entrepreneuriales innovantes dans le secteur agricole et agroalimentaire en Algérie : entre intensité et durabilité», a souligné que ces DEI constituent «un levier transversal pour moderniser l’agriculture et l’agroalimentaire, répondre aux exigences de sécurité alimentaire et concilier efficacité économique et durabilité».
L’agriculture intensive visant à augmenter la production et à relever les défis de la sécurité alimentaire et de l’autosuffisance «ne doit pas négliger l’aspect sanitaire (protection de la santé de l’agriculteur et du consommateur contre les effets ravageurs des pesticides) et environnemental, gagnant à s’inscrire dans une démarche de durabilité», a-t-il noté.
Mettant en exergue le rôle de l’innovation, notamment à travers l’émergence de startups dans le secteur agricole, Pr. Chenane a insisté sur l’impératif de concilier une production respectueuse de l’environnement et de la santé avec les impératifs de la sécurité alimentaire.
L’innovation doit ainsi favoriser une plus grande durabilité en réduisant la surexploitation des ressources naturelles, à travers l’introduction de fertilisants biologiques par exemple, en limitant les rejets polluants des industries agroalimentaires et en agissant sur les coûts de production.
Selon le Pr. Chenane, l’avenir de l’agriculture algérienne repose sur une transition vers des pratiques durables, minimisant l’impact environnemental, notamment la problématique des traitements phytosanitaires, et garantissant la qualité des produits pour les consommateurs, ce qui permettra d’économiser les coûts élevés de la prise en charge des pathologies lourdes causées par la consommation de produits infectés par ces substances chimiques.
Dans cette perspective, il a souligné l’importance d’encourager activement le développement de jeunes entreprises innovantes, capables d’apporter des solutions nouvelles et adaptées aux défis du secteur et de la durabilité.
Ces startups peuvent introduire des technologies et des approches novatrices pour optimiser l’utilisation des ressources naturelles, réduire le recours aux intrants chimiques et promouvoir des systèmes de production plus résilients et durables, a-t-il précisé.
L’universitaire a estimé que l’intégration de ces dynamiques entrepreneuriales innovantes au sein du tissu agricole et agroalimentaire algérien représente «une voie essentielle» pour assurer durablement la sécurité alimentaire du pays tout en préservant son environnement pour les générations futures.
A.R.







