Sécurité alimentaire en Algérie : Les groupes publics s’impliquent

Produits alimentaire

Photo : D. R.

L’Algérie veut renforcer sa sécurité alimentaire. Des mesures et des facilitations sont accordées, à cet effet, aux investisseurs publics et privés. Le ministre de l’agriculture et du développement rural, Mohamed Abdelhafid Henni a multiplié ses rencontres avec les investisseurs et autres sorties sur le terrain. Hier, le ministre s’est réuni avec les responsables des sociétés publiques activant dans le domaine des cultures stratégiques. 

Par Akrem R.

Il s’agit de filiale de Cosider « Cosider Agro», la société SPA 3 du groupe Sonatrach, la société d’Agri Food Global du groupe Madar et le groupe Agrodiv.

Selon un communiqué du ministère de l’Agriculture cette rencontre qui s’inscrit dans le cadre du développement de l’agriculture dans les wilayas du Sud, a vu la présence du directeur général de l’Office nationale des terres agricoles (ONTA), le directeur général de l’Office de développement de l’agriculture industrielle en terre saharienne et un représentant du bureau national des études pour le développement rural (BNEDER).

Ainsi, cette rencontre a été une occasion pour le ministre de donner des instructions et orientations afin de dynamiser l’investissement agricole dans le sud  du pays, et d’atteindre les objectifs tracés par le gouvernement. En effet, le secteur agricole a tracé un nouveau plan, visant notamment à l’augmentation de la production nationale en céréales et autres filières stratégiques, tout en réduisant la facture des importations.

L’Algérie consacre annuellement près de 10 milliards de dollars uniquement pour répondre à la demande alimentaire des Algériens. Une facture lourde à supporter par le Trésor public, d’autant que les produits céréaliers et dérivés  sont subventionnés par l’Etat. Donc, l’Etat  est appelé à consentir plus d’efforts en matière d’investissement afin de parvenir à la réduction de la facture d’importation et faire face surtout aux tensions sur les marchés mondiaux. 

Durant la crise du Covid-19 et la guerre en Ukraine toujours en cours, les prix des produits alimentaires et céréales ont atteint des pics historiques. La raison : des pays exportateurs ont imposé des mesures de restrictions, en limitant les quantités mises sur le marché. La seule solution face à cela, indiquent des économistes, c’est d’aller vers une agriculture intensive et durable. Conscient de cette réalité, le gouvernement a orienté ses efforts pour le développement de l’agriculture saharienne en vue de la concrétisation de sa nouvelle feuille de route, en impliquant les sociétés et groupes publics. 

Nécessité d’accompagner ces groupes publics 

Des superficies importantes ont été attribuées à ces quatre groupes leaders (Sonatrach, Cosider, Madar et Agrodive) pour le développement des cultures stratgéiques, à savoir la production du blé, maïs, tourne sol et légumineuses. Selon le communiqué du ministère, ces sociétés détiennent un savoir-faire et l’expertise  nécessaires pour atteindre les objectifs tracés.

A cet égard, le ministre Abdelhafid Henni a souligné la nécessité d’un accompagnement réel de ces sociétés pour leur permettre d’exploiter le maximum des superficies concédées, notamment dans tout ce qui concerne l’émission des contrats de concession et d’autorisations de forage de puits, et ce, en coordination avec tous les secteurs concernés pour leur permettre d’obtenir toutes les incitations accordées par l’Etat.

De l’avis de beaucoup d’experts et de spécialistes, l’investissement de ces groupes dans le domaine  agricole ne pourrait qu’être bénéfique au développement de ce secteur, en créant de la valeur ajoutée et des emplois et surtout participer au renforcement de la sécurité alimentaire du pays. C’est un défi à relever à moyen et long termes.

La tutelle table sur la création de pôles agricoles stratgéiques à travers la région Sud du pays. Dotés de moyens financiers, matériels et humains, ces groupes sont perçus comme étant la locomotive de l’investissement agricole dans notre pays. La réalisation de grands investissements dans le domaine de production de blé, lait, légumineuses, betteraves sucrières et autres, va certainement révolutionner le secteur. Ces groupes sont en mesure d’introduire de nouvelles techniques modernes dans le domaine agricole, leur permettant de réaliser deux récoltes en une saison. Ainsi, ces sociétés sont en mesures également de ramener des partenaires et des investissements étrangers. 

Des partenariats en vue 

C’est le cas de Madar Holding qui a signé un mémorandum d’entente avec  l’Autorité arabe d’investissement dans l’agriculture. Il vise à investir dans le secteur agricole, aussi bien dans le segment agriculture que le segment animal ainsi que les activités connexes dans les États arabes. Le mémorandum tend aussi à contribuer à la réalisation de la sécurité alimentaire et à accroitre le commerce des produits agricoles entre les États arabes. Les deux parties se sont entendues aussi, et par le biais de ce mémorandum, à engager des projets agricoles au profit de l’Algérie et à investir dans les activités connexes ainsi que dans l’industrie agroalimentaire. Idem pour le groupe Sonatrach. Le géant pétro-gazier est en mesure de nouer des partenariats avec des leaders mondiaux dans le domaine agricole.

En somme, l’Algérie est en mesure d’atteindre l’autosuffisance en production de céréales en dépit de la limite hydrique. « Nous avons tous les moyens nécessaires pour atteindre cet objectif, qu’il s’agisse de foncier agricole, des ressources hydriques, des semences, des compétences humaines ou des structures organisationnelles à l’instar de l’Office algérien des céréales », avait déclaré le ministre de l’Agriculture.

L’objectif de cette opération, a relevé le ministre, est d’atteindre d’ici à la fin de l’année prochaine un (1) million d’hectares de terres cultivées en céréales dans le sud du pays, avec un rendement attendu de 70 à 80 quintaux à l’hectare. Jusqu’à présent, quelques 400 000 ha de terres ont été attribués à des investisseurs dans les wilayas du Sud et l’opération est toujours en cours.

A. R.

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