Le défi alimentaire pour l’Algérie, intervient à un moment du changement climatique, et de la réorganisation de la filière agricole, le développement d’autres ressources, et l’affirmation des compétences scientifiques. C’est ce qu’ont plaidé, à l’occasion de la Journée mondiale de l’alimentation, des ministres, chacun en ce qui le concerne, pour de meilleures politiques agricole, agroalimentaire et halieutique, indispensables à notre sécurité alimentaire. Une sécurité qui passe, obligeamment, par une plus grande coordination entre les différents secteurs.
Par Réda Hadi
Dans leurs interventions à cette occasion, les ministres ont insisté sur l’importance de la coordination entre les secteurs directement liés à la sécurité alimentaire (agriculture, industrie et pêche) et ceux qui y sont liés de manière indirecte, comme l’environnement, la recherche scientifique et les énergies renouvelables.
L’agriculture algérienne a, malgré de nombreux défis (faible productivité; difficile gestion des marchés ; conditions climatiques difficiles…) enregistré des évolutions majeures ces dernières décennies, face à une production inférieure à celui de la progression démographique.
Beaucoup d’experts sont unanimes et affirment que la production seule, toute excessive qu’elle soit, ne peut être la garantie d’une assurance alimentaire pérenne.
Assurer la sécurité alimentaire sous-entend faire participer plusieurs secteurs. Et en particulier l’agroalimentaire.
Nécessaire coordination
M. Radja Ahmed, ingénieur agronome et consultant à la FAO, relie à la sécurité alimentaire, la recherche agronomique et les industries agroalimentaires et estime que « la sécurité alimentaire ne passe pas, obligatoirement, par une production abondante, mais bien par une production interactive, basée sur des récoltes pensées en fonction des besoins nécessaires».
Ce même expert souligne, surtout, «que produire plus et n’importe comment peut nuire à la santé du sol.. C’est dans ce sens que la recherche peut apporter un plus avec des méthodes adaptées pour augmenter le rendement et la qualité des plantes en renforçant la diversification et l’adaptabilité des cultures vivrières », ceci d’un part. «De même que la recherche peut aider à restreindre l’emploi des pesticides, à réduire les pertes de récoltes causées par les ravageurs et les maladies et à surmonter les obstacles phytosanitaires».
D’autre part «Une utilisation efficiente des terres et un bon entretien des sols sont déterminants pour la sécurité alimentaire. Des pratiques de gestion intégrée des sols et de l’eau permettent d’améliorer la production agricole et de renforcer la productivité des sols et leur résistance », assure-t-il
En ce qui concerne la participation de l’agroalimentaire, l’expert estime que «cette activité est restée très longtemps intégrée à la production agricole sous une forme artisanale et familiale. Son essor sous forme industrielle n’est que très récent dans notre pays. Aussi, il a fallu l’accompagner de nouvelles formes d’organisation de la production, avec le passage de l’artisanat aux manufactures industrielles. S’il ya trop d’abondance dans une sorte de production, les services s’en trouveront alors bloqués, d’où, la nécessité de coordonner les besoins, avec les différents acteurs»
D’une manière générale, la sécurité alimentaire ne concerne pas que l’agriculture et ses activités annexes, mais aussi, entre autres le secteur halieutique dans une moindre mesure, pour une plus grande diversification des ressources.
Le capital technique sera assuré par une plus grande recherche. Le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Abdelbaki Benziane a souligné que son département œuvrait à accompagner les secteurs concernés par la sécurité alimentaire, à l’instar de l’agriculture, de l’élevage, de la pêche et de l’agroalimentaire, à travers la formation et la recherche scientifique.
R. H.