Les start-up alimentaires constituent un autre volet dans lequel les secteurs en charge du renforcement de la sécurité alimentaire, dont ceux de l’agriculture et de la pêche, enregistrent des succès remarquables ces dernières années. De plus en plus de start-up en effet sont créées dans la branche alimentaire à l’ombre de la nouvelle stratégie de renforcement de la sécurité alimentaire et la réduction de la facture des importations en produits agricoles et alimentaires.
Par Mohamed Naïli
Que ce soit dans le domaine aquacole, de produits alimentaires de catégories nouvelles, de nouveaux concepteurs de projets de start-up ne manquent pas ainsi d’exceller dans l’innovation. C’est le cas de Zakaria Zourakhi, jeune fondateur de la start-up Aqua-Clean qui présente son projet sous forme d’ « une ferme pédagogique de pisciculture intégrée, pour une production envisagée de 20 tonnes de poisson de type tilapia rouge, en plus de 5 tonnes de produits agricoles biologiques ». Expliquant la démarche entreprise pour la réalisation de son projet, M. Zourakhi ajoute que « nous nous basons sur l’exploitation maximale de l’eau d’élevage pour fournir du poisson d’eau douce dans les régions intérieures du pays, notamment pendant les périodes de baisse de l’offre en poisson d’eau de mer », et d’ajouter « quant à la variété de tilapia rouge, c’est le choix le plus convenable pour le consommateur algérien et le produit lui sera proposé à des prix compétitifs ».
L’investissement dans ce créneau fera ainsi en sorte que la consommation du poisson et des produits de la mer en général ne soit pas réservée exclusivement aux populations des régions côtières du nord du pays. En effet, connaissant un développement important ces dernières années en Algérie, l’aquaculture observe elle aussi une expansion vers le sud du pays, avec le montage de plus en plus de projets de start-up dédiées aux différentes activités dans ce créneau.
Dans ce sillage, c’est dans l’extrême sud-ouest du pays, dans la wilaya de Bechar, que la start-up Aqua-Yad vient d’être fondée par la porteuse de ce projet non moins ambitieux, Islah Adera. Expliquant son projet, cette dernière explique que « nous sommes dans le domaine de l’algoculture, plus précisément pour la production de la spiruline », pour plus de précisions sur le produit que la start-up compte mettre à la disposition des consommateurs de la région, la fondatrice de cette ferme aquacole explique que « la spiruline se présente sous forme de micro-algues très riches nutritionnellement, dont la composition est à 70% de protéines, magnésium, potassium, mais aussi riches en vitamines, dont la vitamine B essentiellement ».
De son côté, Amel Lahouaou, elle, a opté pour la conception d’un autre projet de start-up dans le domaine de la transformation de ressources végétales et autres produits de la nature pour la fabrication d’une gamme variée de produits à vocation médicinale avec son unité Complet-Farm.
« L’objectif principal de notre entreprise c’est bien d’exploiter la richesse et la biodiversité végétale de notre pays au profit de la santé humaine, tout en utilisant des outils de hautes technologies nouvelles, dira-t-elle dans sa présentation de la démarche entreprise pour la conception de son projet. Quant aux produits que la start-up compte mettre sur le marché, Mme Lahouaou révélera que « notre premier produit, New Méga-stress, est destiné à prévenir et à améliorer la guérison de l’ulcère gastrique ».
L’approbation de la FAO
Ainsi, avec autant de projets qui sont lancés successivement, le domaine alimentaire attire de plus en plus de start-up, et ce, compte tenu des opportunités qu’il renferme et des potentialités qui y existent pour l’élargissement et la présentation de nouveaux modèles et nouvelles variétés alimentaires aux ménages.
En conséquence, les succès qu’enregistrent les différents secteurs intervenant dans le renforcement de la sécurité alimentaire du pays, principalement l’Agriculture et le développement rural, la pêche et les ressources halieutiques ainsi que les industries agroalimentaire, suscitent une appréciation particulière de différentes instances internationales spécialisées en la matière.
C’est le cas de la FAO (Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture), dont la représentante en Algérie, Irina Kouplevastskaya Buttoud, a affirmé mardi, lors e la célébration de la journée mondiale de l’alimentation que « l’Algérie avait réalisé du progrès en matière de sécurité alimentaire, en dépit des crises successives survenues dans le monde ».
« L’Algérie déploie des efforts remarquables aussi bien au niveau de la Présidence de la République qu’au niveau du Gouvernement ou encore des producteurs locaux qui travaillent ardemment pour intensifier et améliorer la qualité de la production », constate la représentante de l’Organisation onusienne à Alger, alors qu’il y a une année seulement qu’elle a pris ses fonctions en Algérie.
Avant Irina Kouplevastskaya Buttoud, c’est le Département de l’Agriculture des Etats Unis, USDA, qui table sur un bond exceptionnel de l’Algérie dans le domaine agricole et le renforcement de la production locale, notamment en produits stratégiques, comme les céréales.
Par ailleurs, dans le domaine agricole, ce sont les produits autres que ceux de large consommation qui se distinguent, avec les progrès notables enregistrés ces dernières années en matière de leur production. C’est le cas, à titre indicatif, de l’ail que, selon le ministre de l’Agriculture et du développement rural, Abdelhafidh Henni, « l’Algérie n’a pas importé depuis 2020, et dispose de stocks suffisants pour couvrir la demande ». C’est le même cas pour le concentré de tomate que l’Algérie a cessé d’importer depuis 2018, compte tenu de la production locale qui vient d’enregistrer des progrès remarquables en moins de deux ans, selon le premier responsable du secteur qui fait part aussi de l’ambition de l’Algérie d’en exporter.
M. N.