La consommation de produits sains devient une priorité vitale pour chacun. A l’heure des scandales alimentaires et des denrées suspectes, il est nécessaire de faire preuve de prudence et de développer une véritable éducation nutritionnelle afin de distinguer les aliments vertueux de ceux qui sont nuisibles à l’organisme.
Nous vivons à l’ère du « tout pratique » et de la cuisine moderne, habituellement transformée, bourrée de pesticides, de conservateurs et d’autres substances ajoutées. Ce qui parait goûteux, peut, en réalité, être douteux et nourrir une suspicion légitime.
Des suggestions utiles peuvent nous aider à faire des arbitrages éclairés avant toute acquisition. Acheter sainement, c’est assurer une certaine sécurité et accorder de l’importance aux gestes élémentaires qui peuvent nous protéger des formulations frauduleuses, dénuées de nutriments et d’oligoéléments. On peut citer quelques conseils liés à la santé humaine, signes de conscience et de confiance :
1- produits issus de circuits courts : un gage d’authenticité
Ce sont des vivres frais, vendus directement par les cultivateurs, et aisément traçables. S’agissant d’un lien direct entre le producteur et le consommateur, la marchandise ne subit aucune temporalité longue et coûteuse.
La formule est doublement avantageuse pour l’acheteur, puisqu’il est assuré d’acquérir une nourriture diététique, sans oublier le coût d’achat plus abordable, compte tenu de l’absence d’intermédiaires. La rencontre avec les travailleurs de la terre s’impose comme un marqueur de sérénité : le citoyen est à même de se faire une idée sur les méthodes de production et les ingrédients utilisés par le monde agricole. Qu’il s’agisse de légumes, de fruits ou de ressources de la mer, la transparence rassure et apaise les ménages.
2- labels de qualité : une garantie de fiabilité
AOP, IGP, AB…autant de labels de performance qui évoquent des indicateurs rassurants, empreints de quiétude et assurant une culture contrôlée et protégée.
- l’appellation d’origine protégée (AOP) : elle concerne des articles issus d’un terroir géographique spécifique. Elle englobe une variété de spécialités : des fromages (comté, camembert, roquefort), des préparations laitières, des fruits (pommes, abricots rouges) ou encore de la volaille (poulet, poularde, chapon). L’AOP témoigne d’un gage d’authenticité et de fiabilité, lié à leur provenance territoriale.
- l’indication géographique protégée (IGP) : elle est rattachée à un lieu précis et atteste que les techniques de confection reposent sur une tradition ou un savoir-faire local particulier. Elle traduit une assurance face à la tromperie et à ses dérives, et symbolise un sceau d’excellence à la fois réconfortant et apaisant.
- le label rouge : il certifie une signature gustative supérieure ainsi que des conditions d’élevage ou de production rigoureuses, conformes à des normes exigeantes. En revanche, il ne garantit pas l’origine régionale. Il s’agit d’une certification axée sur l’arôme et les qualités nutritives qu’il recèle.
Tous ces sigles, aussi sécurisants soient-ils, doivent inciter à une vigilance à toute épreuve : c’est le bon réflexe à adopter, parce qu’il il réduit les aléas d’altération, renforce la garantie sanitaire et le développement durable.
3- lecture de l’étiquette d’un produit : un geste citoyen et responsable
Décortiquer attentivement les étiquettes est un geste salvateur, dans la mesure où elles renferment des informations précieuses : liste des agents perturbateurs, date de péremption, présence d’édulcorants, de colorants et d’autres molécules artificielles…
Une lecture minutieuse est nécessaire à une approche responsable et réfléchie. Le contenu d’un article permet d’en connaitre le degré de transformation et de réduire les nuisances associées aux matières nocives qu’il peut contenir.
Ces dernières se révèlent, dans bien des cas, malsains pour le corps, notamment celles riches en sel, en sucre et en graisses saturées, trois substances dont l’excès favorise diverses maladies.
Un régime hautement métamorphosé expose les individus à des affections invalidantes telles que le diabète, l’hypertension ou les maladies cardiovasculaires. Il est donc urgent de s’éloigner du modèle industriel hypercalorique, dépourvu de fibres, de vitamines et de minéraux. Les exemples ne manquent pas : pâtes congelées, salades composées, soupes instantanées …
Il s’agit d’une gamme variée et facile à préparer, mais saturée de composés de synthèse soigneusement élaborés dans des laboratoires spécialisés dans le goût et la saveur.
La séduction du client reste un objectif constant, visant à l’inciter à consommer davantage : le profit est la principale préoccupation des géants de l’agroalimentaire.
Les concoctions dénaturées sont à éviter. Une version « soft », utilisant très peu de constituants modifiés, est toujours préférable à celles qui combinent plusieurs créations chimiques, souvent nuisibles à notre vitalité et au bien-être. Le recours devrait se limiter à des recettes simples, à base de végétaux, même légèrement traités.
Pour ce faire, il est indispensable de décrypter un langage aux appellations incompréhensibles, éloignées de la culture culinaire de la ménagère : E100 pour les colorants, E300 pour les antioxydants, E400 pour les émulsifiants, stabilisants, épaississants, E600 pour les exhausteurs de goût, E 700 pour les agents moussants, etc.
Aujourd’hui, plus de 300 additifs sont autorisés en Europe. Un petit nombre d’entre eux est largement utilisé dans la sphère industrielle. Et même si ces additifs sont évalués par les autorités chargés de la sécurité sanitaire, le principe de précaution est fondamental. Il rappelle les nombreuses controverses qui ont bouleversé la scène scientifique et médiatique ces dernières années.
- Findus (2013) : de la viande de cheval à la place du bœuf s’est retrouvée dans les lasagnes de cette marque de surgelés, pourtant connue et reconnue.
- Lactalis (2017) : du lait infantile contaminé par la bactérie Salmonella, entraînant des infections intestinales, a été distribué sur plusieurs marchés.
- Buitoni (2022) : des pizzas contaminées à la bactérie E. coli, présente dans le tube digestif, ont été à l’origine de graves perturbations, dues à l’ingestion de plats crus ou insuffisamment cuits. . Kinder (2022) : des chocolats de cette enseigne se sont révélés positifs à la salmonelle. Plusieurs tonnes d’articles ont dû être retirées de la vente.
- Coca cola (1999) : des canettes ont été contaminées par un gaz carbonique de mauvaise qualité, entrainant des affections mineures et un rappel massif des lots.
Ces dysfonctionnements impliquent de grands distributeurs, et non des moindres. Mais qu’en est-il de ceux qui ne bénéficient pas d’une telle notoriété et qui, pourtant, connaissent les mêmes problèmes ? Des affaires, touchant parfois des populations entières, restent souvent dans l’ombre, faute de couverture médiatique et d’espaces d’information dans les grands médias.
4- vigilance et conseils pratiques
L’attention est de mise, car un mode de vie perturbé peut entrainer des conséquences insoupçonnées sur le métabolisme. L’éveil conscient s’avère donc indispensable. A l’époque contemporaine, les technologies de l’information et de la communication permettent un repérage accru et performant.
Par ailleurs, des applications mobiles et des sites officiels disponibles sur internet orientent et éclairent nos orientations sensorielles. Ils offrent une visibilité sur des sources fiables et diffusent des alertes médicales, véritables garde-fous pour notre condition physique et mentale.
Grâce à des outils numériques, les signes d’identification de la fraude deviennent plus simples à décoder et plus faciles à appréhender. Les règles d’hygiène sont essentielles, lorsqu’il s’agit de mets destinés à la table. Quelques bonnes pratiques doivent être observées pour les conserver à domicile, sans risque majeur de dangerosité.
Ainsi, le lavage avant l’ingestion, le respect de la chaine du froid, en particulier pour les comestibles qui sont périssables et facilement contaminables, comme les poissons, les viandes ou encore le lait, constituent des gestes élémentaires incontournables pour prévenir les intoxications et garantir notre alimentation.
Au total, faire le choix du frais, plutôt que du transformé, incarne un véritable passeport thérapeutique et demeure capital à toute démarche de prévention. Au-delà de ce comportement civique, il est primordial de développer une vision critique à l’égard de toutes les catégories d’offres présentes dans le commerce.
Il y va de notre équilibre et de notre confort personnel. L’harmonie de vie est un cadeau céleste qu’il faut préserver avec soin et une attention de tous les instants.
L. Hamidi
Docteur en droit
